Avec Jean Teulé je ne sais jamais trop à quoi m’attendre. J’avais absolument adoré Le Montespan, son roman dédié au malheureux mari de la Maîtresse de Louis XIV. Le Magasin des Suicides et Les Lois de la Gravité m’avaient bien plu, dans un univers plus actuel. J’avais apprécié le côté poétique de Fleur de Tonnerre. En revanche, certains de ses romans m’avaient franchement retourné l’estomac, comme Mangez-le si vous Voulez, qui décrit le calvaire d’un jeune homme, persécuté par la foule avant d’être littéralement brûlé vif et mangé… Je, François Villon, sans me déplaire totalement, m’avait paru très très gore, avec des descriptifs de tortures à la limite du soutenable. Mais j’avais en revanche dévoré Charly 9, une biographie romancé du roi de France, que j’avais jugé plutôt marrante.
Bref, dans le doute, malgré quelques déceptions, je ne boude jamais un roman de Teulé. Et en plus, l’histoire d’Héloïse et d’Abélard m’attirait bien. J’avais envie d’en savoir plus, et je pensais naïvement que cela pourrait passer par la lecture du dernier Teulé… Naïvement ?
Le livre version Kindle coûte 13,99 € actuellement sur Amazon :
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Oui parce-que ce roman, même si comme toujours avec Teulé, est très bien écrit (ce n’est que mon opinion, mais j’aime bien sa plume) n’a pas la prétention de véritablement nous instruire sur l’histoire des deux amants.
Ce livre est plutôt un prétexte pour nous livrer un long descriptif de scènes sexuelles, toutes plus crues les unes que les autres. On y parle couilles, sperme, chattes, vit (c’est un terme d’époque pour désigner le sexe masculin), et tout y passe, jusqu’à la sodomie à l’aide d’une carotte.
C’est un bien grand honneur que nous fait Nature en te perçant à cet endroit où je peux aller jouer.
Je préfère vous le dire clairement, car cela peut surprendre… Et encore, je n’ai listé que quelques termes en vrac, mais il faut bien voir que l’essentiel du roman consiste en des descriptions de coït entre Eloïse et Abélard, dans des termes plus vulgaires les uns que les autres. Et autour de cela, et bien il ne se passe pas énormément de choses… du moins pour la première moitié du roman, voire un peu plus…
-Ils sont doux, tes cheveux, ma amour. On dirait les poils de ton cul.
C’est finalement cela qui m’a déçue… Parce-que les scènes sexuelles avaient toute leur place dans cette histoire, et la façon très crue de les raconter est plutôt intéressante, mais n’avoir quasiment que cela sur plus de 200 pages, c’est un peu longuet…
Nous ne partirons d’ici, ni moi ni mes couilles, sans avoir tenté de si bien vous mettre que vous en restiez gisante et pâmée. Je vais te farcir à la bite, ma amour !
J’ai apprécié les passages pendant lesquels on retrouve le Chanoine oncle d’Héloïse, toujours plus naïf, qui ne se doute pas un seul instant de ce qui se passe dans la chambre de la jeune femme (Abélard est sensé être le Maître d’Héloïse, et la faire étudier…). Mais ces passages étaient trop rares.
Découvrant la chambre sens dessus dessous d’Héloïse, le chanoine s’exclame :
La pauvre orpheline, quand elle dort, doit encore tellement cauchemarder qu’elle bouscule tout autour d’elle !
Le récit prend un virage une fois la première moitié des pages tournées, quand les amants se voient séparés. Là j’ai trouvé que c’était plus amusant, sans pour autant devenir un roman à se tordre de rire. Mais cela valait la peine de s’accrocher… D’autres personnages entrent en scène, et Teulé use du comique de répétition, avec une certaine dextérité.
En définitive, si c’était à refaire, je relirais ce roman, car j’ai tout de même apprécié l’histoire, et que le style de Teulé me plait réellement. Mais je m’attendais à mieux.
J’aimerai beaucoup lire ce livre et je n’ai toujours lu de livres de Jean Teulé (mais j’aimerai beaucoup).
Bisous à toi!
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Si tu veux un conseil, commence peut-être par le Montespan. C’est vraiment mon préféré de lui.
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Sympa ton article !! :p je dois dire que moi aussi j’aime beaucoup Jean Teulé! même si, en effet, je n’ai pas adhéré à 100% à chacun de ses romans, mais je trouve que c’est un auteur inspiré et j’aime son style ! Pour autant, tu fais bien de prévenir pour le côté hyper cru (même si je me souviens l’avoir vu chez Ruquier lors de la sortie; et c’était clairement dit dans l’émission ^^). Bisous !
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Ton article est bien rédigé. Tu mets bien en avant ce que tu aimé et moins aimé
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Ca me rappelle le Marquis de Sade (vit)! C’est vrai que finalement des scenes de sexe a n’en plus finir sans une vraie histoire ca peut devenir lassant
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Un très bon article sur l’étonnant Jean Teulé, un univers historique qui nous fait prendre une machine à remonter le temps … On a l’impression étrange de vivre l’histoire en plongeant dans ses livres.
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C’est vraiment pas mon style j’ai du mal mais merci pour ce résumé c’est très sympa 😉
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J’aime beaucoup la plume de Teulé aussi, je ne connais pas du tout ce roman, mais tu m’a intrigué !
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J’ai vu une conférence de l’auteur à la sortie de ce livre et l’auteur m’a beaucoup fait rire, j’ai envie de lire ce roman pour voir de quoi il en retourne =)
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Je suis curieuse d’avoir ton avis une fois que ce sera fait. 🙂
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Ai-je bien lu tu préconiserais la lecture via « Le livre version Kindle coûte 13,99 € actuellement sur Amazon » ?
Si tel est la cas quelques remarques : le métier de libraire se meurt, l’imprimerie se meurt, la transmission du savoir lire et de sa conservation a nos descendants se meurt, alimenter financi-rement une société comme Amazon ne payant aucun impôts en France et ses employés avec des clous …
Coup dur pour plusieurs personnes « vivant » de la production et réalisation des livres et plus généralement de l’ecrit.
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C’est un débat dans lequel je n’entrerai pas. Chacun fera le choix d’acheter son livre où il le souhaite. Pour ma part je suis une adepte du bouquin d’occasion, mais ça ne regarde que moi. 🙂
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Amoureux du livre en tant qu’objet et de tout ce qui est imprimé en général, il m’a été difficile de ne pas mettre un commentaire se rapportant a une profession tellement oubliée et pourtant si belle. Je suis incapable de me départir d’un livre ce qui fait que plusieurs centaines garnissent de longs rayonnages. Tant de métiers « des arts graphiques » sont passés aux oubliettes dans l’indifférence la plus totale …
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