A la suite d’un accident vasculaire cérébral, un brillant peintre de Casablanca se retrouve paralysé, en fauteuil roulant. Alors qu’il ne peut même plus chasser une mouche qui se pose sur son visage, le Peintre entreprend de faire la seule chose qu’il peut encore accomplir… se souvenir !
Il nous raconte sa vie conjugale, depuis la rencontre avec sa femme, jusqu’à maintenant. On comprend très vite qu’il ne s’agira pas d’une petite romance au parfum de fleurs, car on sait dès le départ que la situation entre les deux époux est plus que tendue…
La femme, dont on ignore le prénom, vit dans une aile séparée de la grande demeure, et se soucie bien peu de l’état de son Peintre de mari… mais pourquoi ? Qu’est-ce qui a pu donner naissance à tant de haine ?
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J’avais adoré L’Enfant de Sable, de l’écrivain marocain. J’avais totalement accroché à son style à la fois simple et beau. Je m’étais laissée bercer et dépayser par son histoire aux accents surnaturels. J’attendais donc beaucoup du Bonheur Conjugal. Et j’ai été copieusement servie.
Avec ce roman, qui date déjà de 2012, on découvre l’histoire d’un couple. Au travers de flashback savamment orchestrés, on apprend les blessures, qui ont marqué le Peintre et son épouse, et les ont menés peu à peu vers leur situation actuelle.
On découvre que le peintre n’a pas été très fidèle (c’est le moins que l’on puisse dire), et qu’il a l’impression d’être passé à côté de la femme de sa vie… On comprend qu’il se sent prisonnier de sa femme, et que celle-ci lui mène la vie dure.
On fait la connaissance d’autres femmes qui ont marqué sa vie chacune à sa façon. Ce sont des histoires purement sensuelles pour certaines, bien plus intellectuelles pour d’autres…
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Tahar Ben Jelloun prend son temps pour nous présenter son personnage, qui s’exprime à la première personne. Mais ce n’est jamais longuet. Il y a beaucoup d’anecdotes, de personnages secondaires.
Et puis vers les 3/4 du livre, la femme prend la parole à son tour, et nous livre sa version des faits…
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Le Bonheur Conjugal est un livre à part, qui se déroule comme une rivière… l’histoire d’une vie conjugale, de deux vies tout court, qui se sont retrouvées liées et se sont mutuellement gâchées… C’est dur, parfois violent. Mais la belle écriture de Tahar Ben Jelloun rend la lecture vraiment plaisante…
Dans la veine des souvenirs d’un homme paralysé suite à un AVC, je ne sais pas si tu as lu « Le Scaphandre et le papillon » de Jean-Dominique Bauby. Par contre ce n’est pas un roman mais un témoignage, c’est d’autant plus dur, mais le livre est beau, et les souvenirs qu’il relate plein de vie.
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Il est dans ma PAL, je l’ai trouvé en vide grenier. Depuis j’ai lu Mes contes de Perrault de cet auteur et j’ai adoré son écriture.
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Tu me donnes très envie. Je vais le noter pour le découvrir.
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Cela me plairait, je pense ! 🙂 merci pour cet article !
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ça a l’air pas mal, merci de la découverte!
Bisous à toi!
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