Au départ je ne pensais pas lire le témoignage de Victoire Maçon Dauxerre car, bien que le sujet m’intéresse, je craignais d’avoir déjà tout entendu dans les interviews qu’elle avait pu donner. Je l’avais en effet entendue sur Europe 1, dans 7 à 8, et je suivais sa page Facebook.
Et puis finalement, après avoir lu une en énième critique enthousiaste sur un blog, je me suis décidée ! J’avais un voyage de 3 heures en car. Ce livre m’accompagnerait !
Victoire a dix-huit ans et une vie d’adolescente épanouie, avec des parents aimants, deux petits frères, et son chat adoré.
C’est une jeune femme perfectionniste, stressée et exigeante avec elle-même, qui vise de belles études ; science po ou hypokhâgne.
Un jour alors qu’elle fait du shopping avec sa maman, elle est abordée par un homme qui lui jure voir en elle la future Claudia Shiffer…
Victoire n’a pas le fantasme de devenir top model. Elle a les pieds sur terre et d’autres projets à des années lumières de la mode… mais petit à petit, elle va goûter aux paillettes, à la gloire, prendre goût au « merveilleux » monde des catwalks, et sombrer dans l’anorexie…
Déjà très mince avant de commencer le mannequinat, Victoire va devoir perdre 6 kilos pour atteindre les objectifs qu’elle se fixe pour entrer dans une taille 32 avec son 1,78 m.
Elle qui a toujours été exigeante avec elle-même se met à contrôler son corps, et à maigrir, au point d’atteindre 47 kilos…
***
Ce témoignage m’a tenue en haleine et j’ai lu ce livre en deux fois. J’ai dû m’interrompre au milieu car nous étions arrivés à destination. Mais je l’ai gardé en tête jusqu’à ce que je puisse le terminer. Et une fois la dernière page tournée, j’ai continué à y penser.
***
L’auteure nous décrit l’enfer des castings, la sensation de n’être qu’un cintre au service de gens qui ne daignent même pas appeler les mannequins par leur prénom.
Elle explique les séances d’essais coiffure et maquillage avant les défilés, au cours desquels il arrive que l’on massacre sciemment les cheveux des mannequins avec des produits très agressifs. Peu importe, d’autres filles seront recrutés pour le jour J !
Elle nous parle de l’obsession des kilos, de la voix terrible qui lui répète dans sa tête qu’elle est grosse dès qu’elle s’autorise un gramme de poulet. Elle décrit sa lente descente en enfer, son renoncement à la vie sociale, puisque manger au restaurant lui est désormais impossible…
Elle nous parle du froid qui l’accompagne partout, de l’impossibilité à se concentrer, de l’arrêt de ses règles, des lavements…
Le témoignage est très dur et donne envie de se révolter. On se demande comment tout cela peut encore avoir lieu en 2016 et pourquoi une loi ne protège toujours pas les mannequins… (oui oui il y a une loi fixant un IMC minimum en France, pour pouvoir défiler, mais quand on voit les images des fashion weeks à la télé, on peut se demander si les choses changent vraiment, non ?).
On comprend par contre l’engrenage dans lequel tombe les jeunes femmes, l’adrénaline et l’espoir qui font qu’elles ne peuvent pas en sortir d’un simple claquement de doigt.
J’ai été en colère contre les parents qui ne voyaient pas le danger que courait Victoire, et qui la poussaient à s’accrocher alors qu’elle voulait tout arrêter. J’ai surtout détesté les stylistes, les directeurs de castings, tous ceux qui mangeaient devant elle et la félicitaient d’être de plus en plus maigre… l’encourageant à se détruire toujours plus…
Ce livre est très vite lu, mais il marque. On passe deux heures, à en tourner les pages, mais il occupe les pensées encore longtemps après.
Je ne regrette pas de l’avoir lu, et vous recommande de le lire à votre tour si vous aimez les témoignages et histoires vraies,… Ou si vous envisagez une carrière de mannequin !
Merci pour ton compte rendu. Oui c’est très grave ce qui se passe dans le monde du manequinat. Hélàs pour que ça change, il faudrait contrôler et légiferer, comme toujours en France pour faire bouger les choses !!… Bonne journée
J’aimeJ’aime
Il y a déjà une loi qui impose un IMC minimum, mais quand je vois les vidéos et photos des fashion weeks à la télé, je n’ai pas l’impression que cela joue beaucoup… Les filles restent très très minces…
J’aimeJ’aime
Oui c’est un monde très dur. J’avais déjà envie de le lire, tu viens de finir de me convaincre. merci pour ta chronique!
J’aimeJ’aime
Je t’en prie. C’est moi qui te remercie pour ton commentaire. 🙂 Fais-moi signe si tu le lis, pour me dire ce que tu en as pensé. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
J’en ai la chair de poule… Le mannequinat est devenu un enfer, de la torture légalisée ! Je ne comprends pas comment on a pu en arriver à cet extrême… Je ne sais pas si j’aurai le courage de lire ce livre ! Trop dur.
J’aimeJ’aime
Je confirme qu’il est dur. Tous les témoignages sur les troubles du comportements alimentaires sont durs, mais celui-ci particulièrement. Merci pour ton commentaire et belle journée à toi. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
je ne vais pas le lire, en revanche tu en parles excellemment bien. A quand, en effet, des mannequins qui ressemblent aux gens de la réalité et qui feraient ainsi tomber tous ces codes horribles de la mode?
J’aimeJ’aime
Merci Cathy ♥
J’aimeJ’aime
Coucou,
Je lis beaucoup de livre témoignage et celui m’intéressais beaucoup! Il m’intéresse encore plus après avoir lu ton article!!
Merci beaucoup!!
J’aimeJ’aime
Fais-moi signe si tu le lis. J’aimerais savoir s’il t’a plu. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Contente de lire ton avis sur ce témoignage. Je comprends et partage ta révolte.
Bises,
Maeve
J’aimeJ’aime
Pour moi faire défiler des mannequins de plus d’1 m 75 avec 40 kilos est ridicule.
Il faut que les mannequins représentent les femmes au quotidien et puis souvent, je ne les trouve pas si jolies que cela.
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
J’aimeJ’aime
c’est vrai que c’est un roman percutant!
J’aimeJ’aime