Chanson Douce était passé totalement en dessous de mes radars, et c’est lorsque ce roman a reçu le Goncourt que j’ai pris connaissance de son existence. Je sais, ce serait plus « classe » de dire qu’il était déjà dans ma Pile à Lire, et que l’obtention du fameux prix n’a rien changé à mes projets. Mais ce serait faux ! J’assume.
Je ne lis pas forcément le Goncourt chaque année. J’ai même en souvenir un livre primé qui m’avait totalement déplu (2009 – Marie NDiaye Trois Femmes puissantes, chez Gallimard), et depuis cet épisode fâcheux, j’ai tendance à me méfier de certains livres qui reçoivent des prix. Mais là, l’histoire m’attirait, et on n’entendait que du bien sur ce roman…
Dans Chanson Douce, Leïla Slimani peint le portrait glaçant d’une nounou, qui s’occupe de deux jeunes enfants, confiés par un couple lambda : Paul et Myriam.
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Myriam avait arrêté de travailler pour élever Mila et Adam, mais la vie de femme au foyer ne lui convenait pas, alors afin de pouvoir enfiler à nouveau sa robe d’avocate, elle a cherché la nounou parfaite, pour lui confier ce qu’elle avait de plus précieux au monde…
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Dès la première phrase du livre, nous savons donc de quoi traitera ce roman, puisque l’auteur l’écrit noir sur blanc « le bébé est mort ». Nous ne nous y tromperons donc pas, quand elle dépeindra Louise comme une nounou a priori idéale, qui ne compte pas ses heures, et fait largement plus que les tâches que ses employeurs lui assignent.
Une relation se tisse entre Louise et ses employeurs. La nounou devient indispensable à l’équilibre de la famille. Elle s’occupe des enfants, cuisine, nettoie et tient l’appartement bien rangé. Elle permet à Myriam de s’impliquer à fond dans son travail, et de profiter de son couple avec Paul…
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Tout au long du récit, des passages dénotent de tout le reste, et nous confirment que cela ne tourne pas tout à fait rond dans cet appartement bourgeois, et dans la tête de la nounou…
Chanson Douce est un récit angoissant, qui met en avant les inégalités, les différences sociales, et la difficulté à les dépasser malgré un acharnement au travail… Ce sont deux mondes qui se confrontent et se confondent parfois, et au final, cela finit par exploser, et prendre la forme d’un cri déchirant poussé par une mère dont on a tué les deux enfants…
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Chanson Douce est un roman magnifiquement écrit. Les phrases s’enchaînent, simples, courtes la plupart du temps, efficaces. On oublie l’écriture de Leïla Slimani, pour se concentrer uniquement sur l’histoire qu’elle nous conte…
Les autres chroniques :
*Jess https://metreya.org/2016/11/12/leila-slimani-chanson-douce/
*Lectoplum : https://lectoplum.wordpress.com/2016/12/06/chanson-douce-leila-slimani/