Petite, Geneviève BRISAC

Le livre est fin, quelques 100 pages que l’on lit en quelques heures. Mais il ne laisse pas indifférent, par son thème douloureux : l’anorexie. Huit lettres pour désigner une maladie mentale, qui touche la narratrice, Nouk.

Nouk a treize ans lorsqu’elle décide d’arrêter de manger. Elle est au dessus de cela et peut tout à fait maîtriser son corps et son esprit ! Nouk joue, mâche pendant de longues minutes avant de recracher discrètement les bouchées.

Personne ne remarque rien au début… Il faut dire que la jeune fille s’emploie à mentir, à berner son entourage, à manipuler tout le monde pour pouvoir continuer à maigrir toujours plus.

Quand cela ne suffit plus, elle se fait vomir.

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Le livre de Geneviève Brisac aborde un thème déjà largement traité dans la littérature. Et il le fait bien. Il est intéressant de voir comment la maladie prend toute la place dans la vie de la jeune Nouk, comment le fait de ne pas grossir devient sa seule préoccupation. Plus rien d’autre ne compte.

J’ai trouvé surprenant au départ, que l’auteure parle parfois de Nouk à la troisième personne, et parfois à la première. Mais finalement ce choix est intéressant, car il permet de voir à quel point la maladie est loin désormais, et à quel point la Nouk guérie voit son moi malade différemment. C’est comme s’il y avait deux Nouk, bien distinctes.

C’est probablement aussi le fait de raconter avec de nombreuses années de recul, qui fait que le récit ne plonge pas dans toute l’horreur de l’anorexie. En comparaison avec d’autres livres sur le sujet, comme Thornitorynx par exemple, ou encore A Soleen, Petite reste un roman assez facile à lire. Bien-sûr il y a des moments touchants, mais la distance temporelle mise par l’auteur, entre le moment où se déroulent les faits et la période du récit, fait que tout reste supportable.

Ce livre n’est pas un témoignage, mais bel et bien un roman. Il n’a pas la prétention de traiter le sujet de façon exhaustive. Mais malgré tout, il sonne juste, et mérite grandement d’être lu !

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Une réflexion sur “Petite, Geneviève BRISAC

  1. Karine dit :

    C’est assez courant, dans l’ano, de se voir comme « habitée de deux personnalités » (en général : l’ange, et le démon ; ou : celle qui suit bien gentiment les règles de l’ano, et celle qui cherche à se sortir de cette toile d’araignée), donc c’est bien choisi, de la part de l’auteure, de marquer ainsi cette dichotomie ! J’ai lu trop de livres sur ce sujet, je passe donc mon tour pour celui-ci, et me tourne vers des lectures plus « futiles » 🙂

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