Call Me By Your Name

Call Me By Your Name est un film sorti en 2017, qui a rencontré un vif succès. Avant d’être un film, c’était un roman américain, paru en 2007 et intitulé Plus Tard ou Jamais.

Après le succès du film, le roman a été réédité, sous le nom Appelle-Moi par ton Nom.

J’ai lu la version italienne, pensant à la base que le roman était italien. En réalité, c’est un roman américain, qui a donné naissance à un film franco-italien-americano-brésilien !

Nous sommes en été 1983, dans la campagne italienne. Elio 17 ans, passe l’été avec ses parents dans la grande villa familiale. Son père est spécialiste de culture gréco-romaine, et sa mère traductrice. Ils lui ont donné une excellente éducation. Elio est très cultivé, et passe beaucoup de temps à retranscrire des œuvres musicales.

Cet été comme tous les étés, la famille accueille un jeune doctorant américain. Cette année, il s’agit d’Olivier. Elio est tout de suite fasciné par ce jeune homme à l’apparence légèrement nonchalante. Il remarque notamment sa façon bien à lui de prendre congé par un « dopo ! » (à plus), dont il parlera à plusieurs reprises dans le roman. Olivier est également cultivé, et s’apprête notamment à publier son premier livre.

Nous assistons, à travers les yeux d’Elio, à la naissance d’une passion. Le jeune homme est déjà très instruit, mais en matière de sentiments, il a encore beaucoup à découvrir. Et l’été qu’il est en train de vivre va le changer à jamais.

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Ce roman est magnifique, car il décrit la relation entre les deux hommes avec beaucoup de finesse, sans jamais mettre de mots pour catégoriser. On ne parle ni d’homosexualité, ni de bisexualité. Les sentiments ne sont pas vraiment troublés par ces termes qui n’ont finalement rien à faire au milieu de la dolce vita.

L’écriture est magnifique, sans être alambiquée. Le fait que le narrateur soit Elio lui-même nous plonge véritablement dans l’histoire.

J’ai accroché dès les premières pages, et ai eu du mal ensuite à reprendre une nouvelle lecture, tant celle-ci m’avait plu…

 

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Toutes les histoires d’amour du monde – Baptiste Beaulieu

Baptiste Beaulieu est à la fois Auteur et Médecin Généraliste. Il vient de publier Toutes les Histoires d’Amour du Monde aux éditions Mazarine.

Ce roman n’est pas son premier, puisqu’il en a déjà écrit trois autres :

J’avais dévoré Alors vous ne serez plus jamais triste, et retenu le nom de l’auteur dans un coin de ma tête. Aussi, quand j’ai vu sa dernière oeuvre en date disponible sur la plateforme Netgalley, ma souris a cliqué presque automatiquement !

On meurt vraiment quand tous les gens qui nous ont aimé meurent aussi, ou quand il n’y a plus de souvenirs.

Dans ce roman, le narrateur nous raconte comment il a appris un jour, que son grand-père avait aimé passionnément une femme, qui n’était pas sa grand-mère.

Les chapitres alternent entre le ressenti du narrateur, et les lettres qu’il lit et dans lesquelles le grand-père retrace sa propre histoire.

L’histoire est très belle, car les missives sont en fait des récits du passé de Moïse. Nous découvrons en même temps que son petit-fils, comment Moïse a grandi sans son père, mort lors de la grande guerre, puis comment il a rencontré sa femme, et vécu la seconde guerre mondiale…

Petit à petit, un parallèle se créé entre l’histoire du grand-père défunt et celle du petit-fils, qui voit dans les lettres de son aïeul, une façon de se rapprocher de son propre père.

Il y a une bonne part d’autobiographie dans ce livre, puisque le narrateur s’appelle… Baptiste Beaulieu et qu’il est Médecin. On sent que l’histoire n’a pas été écrite en trois jours, et qu’elle a été mûrie. C’est un récit d’amour universel, qui ne pourra que vous toucher…

Difficile de vous en dire plus, car je ne voudrais absolument pas gâcher la surprise. Mais croyez-moi, ce livre est merveilleux !

 

 

 

4 Mariages, 1 enterrement

Pendant le long week-end de Pentecôte (j’ai barré le « long » parce-que moi j’ai bossé le lundi) j’ai fait comme la plupart d’entre vous je pense, et zappé brièvement sur le mariage princier d’outre-Manche. Je n’ai pas vraiment eu le loisir de suivre la cérémonie, car je devais m’absenter ce samedi là. Mais autrement, je ne vous cache pas que je me serais calée devant la télé, avec mon mug de la Reine Elisabeth à la main (et oui j’ai un mug de la Reine, c’est bien réel).

Tout cela pour dire que je devais être en mode mariage, traîne de cinq mètres et dentelle blanche, plus ou moins consciemment. Et que cela a dû jouer le lendemain, au moment de choisir un film pour occuper mon aprem…

J’ai opté pour Quatre Mariages et un Enterrement, Comédie dramatique anglaise sortie en 1994… C’est un film fort connu, à côté duquel j’étais passée, probablement car je n’avais que sept ans lorsqu’il est sorti.

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Le film a vieilli, vous vous en doutez. Il a tout de même (rapide calcul…) ouh pinaise, vingt-quatre ans ! Mais il reste fort regardable. Le propos est toujours d’actu en tout cas.

Dans le rôle principal, Hugh Grant, aux côtés d’Andie Mac Dowell et Kristin Scott Thomas (entre autres).
Le bel anglais incarne Charles, un célibataire qui enchaîne les histoires mais fuit le mariage. Parfaitement épanoui au sein de son petit cercle d’amis fidèles, Charles ne compte pas se caser… jusqu’au jour où il rencontre Carrie, une ravissante américaine, invitée comme lui à un mariage.

Pas de bol, lorsqu’il la revoit à l’occasion d’une autre cérémonie, la belle lui annonce qu’elle est fiancée à un riche écossais.

***

Pourquoi j’ai passé un bon moment ?

J’ai apprécié ce film car il offre un bon mélange entre scènes comiques typiquement anglaises, et passages un peu plus romantiques. C’est un film qui évoque l’amitié, l’amour, l’engagement, et le passage dans l’âge adulte.

Le scénario n’apporte pas de grandes surprises. On sait assez vite comment cela va se terminer, au moins dans les grandes lignes. Mais ce n’est pas pour le suspens que l’on regarde !

En visionnant Quatre Mariages et un Enterrement, on revit forcément des bribes de mariages auxquels on a pu assister, ce qui n’est pas désagréable. Et on s’interroge accessoirement sur l’Amour, le grand Amour avec un grand A, et une rime en « our » comme « toujours ». Ouh purée, sacrée conclusion non ?

Bonjour Tristesse

Françoise Sagan est une femme de lettres née en 1935, et décédée en 2004. Le roman dont je m’apprête à vous parler est son tout premier, paru en 1954, alors qu’elle n’était âgée que de 18 ans.

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Dans Bonjour Tristesse, nous suivons Cécile, lycéenne parisienne, qui passe l’été dans le sud de la France, avec son père et sa jeune compagne, Elsa. Le soleil tape, la villa est belle, et les journées de Cécile se résument à peu de chose, entre sieste et piscine. Réviser sa philo fait partie du programme de l’été mais reste assez secondaire dans sa liste des priorités…

Son quotidien va se trouver rapidement bouleversé par l’irruption d’Anne, pour qui son père quitte la jeune Elsa. Cécile admire Anne, qui pourtant n’est pas toujours tendre avec elle.

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Ce roman est court, mais pourtant il ne manque pas de fond. J’ai été tout de suite séduite par l’écriture de Françoise Sagan, et par le personnage de Cécile.

L’auteure a un style bien à elle, qui lui permet de nous emporter avec une histoire finalement assez simple. En y regardant bien, le quotidien de Cécile, petite lycéenne bourgeoise, n’a rien de palpitant. Mais la façon qu’a Françoise Sagan de le dépeindre, le rend fort intéressant.

Il y a un bon dosage entre sentiments et action. Les personnages sont présentés de façon à nous les rendre intéressants et attachants.

Cécile, toute jeune femme, qui découvre l’amour et les relations intimes à l’occasion des vacances, pourrait ressembler à des milliers d’héroïnes de films et de romans. Pourtant ce n’est pas le cas.

Elle est très proche de son père, avec qui elle a une belle complicité. Il semble être resté un éternel adolescent, léger et volage. Mais pour autant, elle n’adhère pas à 100 % à l’autorité… Ni soumise, ni rebelle, Cécile a un caractère intéressant, original.

Bonjour Tristesse a fait scandale lors de sa publication, et il reste un roman de référence. Je n’ai pas été déçue de le découvrir. J’ai beaucoup apprécié les instants passés dans ce livre, et compte découvrir plus en détails l’oeuvre de son auteur !

… si vous avez une liste de lecture, ou une bonne mémoire, je vous conseille de garder ce roman sous le coude, pour le lire en été, car forcément… on le savoure mieux lorsque nous aussi on profite du soleil et du farniente !

On dirait du Cauwelaert… [Lecture]

Le dernier roman de Didier Van Cauwelaert vient de sortir… Je comptais patienter, car c’est bien connu, plus on attend, et meilleur c’est… Mais à force d’en lire des critiques (généralement ultra positives) et bien que j’ai encore pas mal de romans de lui en attente, j’ai craqué comme une faible que je suis.

Dans On Dirait Nous, Cauwelaert nous offre une histoire d’amour comme il sait si bien les écrire, avec deux protagonistes typiquement Cauwelaertiens.

Le narrateur, Illan, est un jeune homme qui a mis au point un système de communication avec les plantes, à base d’électrodes (cela m’a rappelé Double Identité, du même auteur). Il est une sorte de savant incompris, reconverti dans l’immobilier. Il m’a rapidement fait penser à plusieurs autres héros de cet auteur, notamment Zibal de Jules, bardé de diplômes, mais employé comme vendeur de macarons dans un aéroport.

Soline, est quand à elle une violoncelliste passionnée, qui a cessé de jouer depuis qu’on lui a repris son instrument…

Tout bascule quand ce joli petit couple rencontre un couple de personnes âgées, qui leur fait une proposition bien particulière…

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Je pourrais vous en dire plus, mais personnellement j’ai aimé faire la découverte dans les premières pages du roman… Alors je préfère vous laisser le suspens…

Sachez juste que ce roman reprend des thèmes qui sont chers à l’auteur, notamment celui de la vie après la mort, qu’il a déjà abordé à maintes reprises, entre autres dans l’excellent La Vie Interdite.

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J’ai beau adorer Didier Van Cauwelaert, certains de ses romans m’ont moins emballée que d’autres. Ce fut le cas notamment avec Poisson d’Amour. Ici, pas de déception ; j’ai été ravie dès les premières pages, jusqu’à la dernière. J’ai beaucoup aimé l’histoire, les personnages, à la fois intrigants et attachants. Je n’ai eu à déplorer aucune longueur, et j’ai dévoré ce livre…

Je vous le conseille donc, et pas qu’un peu ! 🙂

[Lecture] La Fabrique du Monde – Sophie Van der Linden

Voici un billet pour vous présenter un petit livre paru en 2013. Il s’agit d’un court roman intitulé La Fabrique du Monde, qui nous présente Mei, une ouvrière chinoise âgée de dix-ans, qui travaille et vit dans son usine.

« Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l’usine parce que son grand frère entrait à l’université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité. »

Mei nous décrit son quotidien, à la première personne, en toute simplicité. On découvre ses horaires (lorsqu’elle termine à 20 heures, elle considère que c’est tôt, comparé aux périodes de fin de commande), ses conditions de travail et de vie. Mei ne se plaint pas vraiment. Son quotidien est celui de milliers d’autres jeunes chinoises, et elle l’accepte. Elle a bien tenté de se rebeller, mais comme les autres n’ont pas suivi le mouvement, elle a fini toute seule, seule contre tous, et a baissé les bras…

Mei partage ses journées avec ses collègues, qui sont également devenues ses amies. Elles dorment et vivent dans des chambres communes, et sont finalement toujours les unes avec les autres, au travail ou en dehors.

Ce roman a la particularité d’être très court (160 pages dans la version papier) et très accessible. Point de vocabulaire ou de tournures de phrases compliqués. Cela se lit vite (d’une traite, sans aucun problème !) et bien, et pourtant, ce récit n’est pas dépourvu d’une certaine dose de poésie.

« C’est comme si ses paroles déversaient du miel dans mes veines. »

C’est ce mélange de poésie et de réalité très dure qui fait que ce livre est réussi. En effet, Mei va découvrir l’amour, et vivre ses premiers émois, dans un contexte qui ne s’y prête absolument pas. L’éclosion des sentiments, l’émerveillement de la jeune fille, tout cela dénote totalement dans l’ambiance déshumanisée de l’usine.

Finalement, ce livre a beau être très court, il n’en est pas moins marquant. Autrement dit, on ne sort pas indemne de cette lecture…