La Première Fois, j’avais 6 ans

Je lis essentiellement des romans, aussi bien contemporains que classiques. Je butine dans tous les genres ou presque, passant du thriller au feel-good au grès de mes envies. Et parfois, je sors un peu des récits imaginaires, pour me plonger dans un témoignages.

Certains sont particulièrement difficiles, en ce sens que les auteurs y narrent des épisodes compliqués de leur existence. Mais les lire est enrichissant, notamment pour se rendre compte de la grande capacité de résilience dont l’humain peut faire preuve…

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Isabelle Aubry a publié La Première Fois j’avais 6 ans, en 2010. Elle y relate son enfance, marquée par l’inceste dont elle a été victime. Son père a commencé les attouchements alors qu’elle était encore très très jeune, avant de la violer, et de l’emmener à des soirées échangistes, où Isabelle encore pré-pubère a été abusé par d’autres hommes.

L’auteure nous raconte son enfance, mais pas uniquement, puisqu’elle détaille ensuite les années de galère qui ont suivi, avec la spirale de la prostitution et de la drogue notamment. Elle évoque également la justice, qui au lieu d’aider et de réparer ce qui aurait pu l’être, n’a fait qu’enfoncer encore plus le clou.

Ce livre se lit très facilement car l’écriture d’Isabelle Aubry est incroyablement fluide.

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A travers son récit, son expérience, on découvre les ravages produits par l’inceste, et les blessures qu’il laisse à ses victimes. Avec des mots simples, Isabelle Aubry nous permet de comprendre la spirale infernale dans laquelle elle est tombée.

J’ai été révoltée par une partie du récit en particulier. Il s’agit du moment où Isabelle se tourne vers la justice. Je m’attendais naïvement à ce qu’elle soit écoutée et que son père se retrouve sévèrement sanctionné… mais ce ne fut pas réellement le cas. Au contraire, j’ai découvert que la victime avait été encore plus malmenée, forcée de se soumettre à diverses expertises, qui la faisaient revivre le cauchemar malheureusement bien réel…

Ce livre est à mon sens fort utile, pour se rendre compte si besoin est, que l’inceste fait énormément de ravages. L’on comprend bien pourquoi Isabelle s’est tue, et pourquoi encore aujourd’hui, de nombreux enfants victimes ne dénoncent pas les proches dont ils subissent les abus. Un livre nécessaire.

 

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