La toile de l’araignée – Aurélie Poignon

Je vous parle aujourd’hui d’une autobiographie, que j’ai trouvée dans la boutique kindle. Ce livre existe aussi en version brochée.

Il est paru en 2017 et se lit très vite puisqu’il n’a que 87 pages. C’est vraiment court. Je pensais le lire en une seule fois, mais finalement je lui ai consacré deux soirées.

Le thème des troubles du comportement alimentaires et de l’anorexie plus particulièrement, m’intéresse. J’ai déjà lu pas mal de livres sur le sujet (vous trouverez les articles correspondant sur mon blog). J’ai déjà lu une bonne quantité de témoignages sur le sujet.

Ici, je dois dire que j’ai été déçue. Le récit est truffé de fautes d’orthographe, de tournures incorrecte ou lourdes, qui rendent la lecture chaotique. J’avais lu les avis sur la boutique Kindle et ce défaut était mentionné plusieurs fois. Mais je pensais pouvoir passer outre la forme, pour goûter le fond de l’histoire. Et bien… je me trompais.

Mon calvaire a débuté le Lundi 22 novembre 1999. La veille, avant que le sommeil ne m’emporte, j’avais longuement réfléchi à ce qu’était ma vie.

Le tableau n’était pas très gai, d’autant plus que je redoublais ma troisième.

L’auteure offre un récit linéaire, avec force de dates qui n’ont pas forcément une grande utilité. Cela donne un récit saccadé. Je pense qu’elle a voulu être la plus factuelle possible.

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À venir, sur mon blog. #lecture

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Il n’est pas agréable de devoir critiquer négativement un récit aussi personnel. L’auteure a vécu des moments difficiles, qu’elle souhaite partager avec les lecteurs, probablement pour aider les gens qui pourraient traverser des épreuves similaires. Difficile alors de reprocher une écriture pas assez élaborée. Mais tout de même… il faut le dire, l’écriture n’est pas vraiment agréable. J’ai peiné à vraiment me plonger dans l’histoire.

J’ai trouvé que globalement le livre donnait un aperçu de la maladie, et de ce qu’elle induisait dans l’esprit d’un malade. On perçoit bien les contradictions entre l’obsession de toujours perdre du poids, et l’envie d’aller de l’avant, de s’en sortir.

Toutefois, il laisse de côté des aspects essentiels. L’auteure parle de son obsession de maigrir, des pensées qui tournent uniquement autour de l’alimentation. Elle évoque les vives tensions que sa maladie engendre dans sa famille. Mais elle évoque très peu son ressenti physique par exemple.

Je suis restée avec mes interrogations. L’auteure s’estime t’elle sortie d’affaire ? Apparemment non. C’est peut-être ce qui m’a le plus gênée en fin de lecture. Je suis restée avec un sentiment d’inachevé.

A un moment donné, elle parle de sa tentative de suicide et raconte comment elle a lâché le morceau et avoué à une camarade de classe qu’elle avait pris des cachets avant de venir en cours :

« Et là j’ai fait une grosse bêtise car je lui ai répondu ceci  » « Si, j’ai 60 médicaments dans mon ventre. » Logiquement, avec le recul ce n’était pas une grosse bêtise, car sa confession a fait qu’elle a la vie sauve aujourd’hui.

J’ai eu le sentiment dérangeant de lire le témoignage d’une anorexique qui était bien loin d’être sortir d’affaire, et n’avait aucun recul sur la maladie.

Cette lecture ne restera pas vraiment dans ma mémoire. Beaucoup de choses sont laissées en suspend. Et j’ai été gênée de ressentir que la narratrice vivait avec sa maladie sans vraiment chercher à s’en éloigner.

Ce n’est que mon avis, très personnel…

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Flavie Flament – La Consolation

Flavie Flament est une personnalité publique que j’ai appris à apprécier, grâce à son émission de radio diffusée quotidiennement sur RTL. J’aime beaucoup l’écouter aborder des sujets divers et variés, et accueillir les invités qui témoignent de leur propre expérience, toujours avec bienveillance. 

Quand l’occasion s’est présentée de lire son livre La Consolation, je n’ai pas hésité longtemps, d’autant qu’il est tout petit, et se dévore en quelques heures. Une fois entamé, j’ai eu du mal à le lâcher. J’avais hâte de me mettre au lit le soir pour reprendre ma lecture !
Flavie Flament a fait la découverte terrifiante de son propre viol, qu’elle avait occulté. Elle s’est comme réveillée sur ce passé terrible, à l’âge de 43 ans.
Le livre a énormément fait parler de lui lors de sa sortie, car l’auteure y dénonce le viol subit alors qu’elle avait treize ans. Si dans la première édition de son livre, elle ne nomme pas son agresseur, le secret n’a pas tardé à exploser. Dans la version poche du livre, le nom du violeur est écrit noir sur blanc. C’est le célèbre photographe, David Hammilton, qui s’est depuis suicidé.
« Un voyage dans une mémoire enfouie, quelque part, au fond de moi, un coffre à secrets scellé du sceau de la honte, de la protection, des mensonges et des aveuglements. »
Flavie Flament évoque avec délicatesse, son enfance saccagée par les adultes. Elle alterne les chapitres sur sa vie de femme, et ceux où elle se redécouvre enfant, parlant d’elle à la troisième personne : Poupette.
Elle fait la paix avec la petite fille qu’elle a été, pour pouvoir reprendre une vie normale, après trente ans d’amnésie traumatique.

 

Ce livre est vraiment très facile et rapide à lire, et je vous le conseille vivement.

Fai Bei Sogni

Fai bei Sogni est un roman de Massimo Gramellini, traduit en français sous le titre Fais de Beaux Rêves Mon Enfant. Il est paru en 2012 et a depuis été adapté en film, que je n’ai pas encore regardé.

J’ai choisi ce livre en version originale dans la boutique Kindle, car je recherchais une lecture en italien. En effet, dans mon nouveau travail, je n’utilise plus du tout l’italien. Donc j’ai un peu peur de perdre mon vocabulaire. C’est pourquoi j’ai décidé de me remettre à lire en italien.

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Ce livre est le récit d’une vie, celle de Massimo, un jeune garçon âgé de neuf ans lorsqu’il perd sa maman.

Celle-ci disparait brutalement, terrassée par un infarctus, alors qu’elle souffrait d’un cancer. Tout au long du livre, nous découvrons à quel point la disparition de la Mère a impacté la vie entière du narrateur, jusqu’à l’âge adulte alors qu’il est devenu un journaliste accompli.

Fai Bei Sogni est aussi une histoire de secret, un secret gardé enfoui pendant des années. C’est l’histoire d’un homme qui a eu peur de vivre, peur d’accepter la réalité trop difficile pour lui.

Ce roman m’a plu car l’histoire est racontée avec beaucoup de délicatesse. L’auteur parvient bien à restituer le vécu de l’enfant, et celui de l’adulte. Il y a une évolution entre les âges, qui se fait avec beaucoup de subtilité.

Pour autant, je n’ai pas eu le coup de cœur absolu. Il m’a manqué une petite pointe de poésie, quelque chose dans les mots, des envies de souligner des phrases, pour être totalement charmée par ce livre.

Chroniques d’un Médecin Légiste

Novembre, le mois de la Toussaint, Halloween vient à peine de passer, les Chrysantèmes sont partout… est-ce pour toutes ces raisons que je me suis lancée dans cette lecture un poil lugubre ? Je l’ignore.

Chroniques d’un Médecin Légiste est un livre de Michel Sapanet, paru en 2009 chez J.-C. Gawsewitch. D’autres livres ont suivis, Les Nouvelles Chroniques d’un Médecin Légiste, et Autres Chroniques d’un Légiste.

Dans ce premier opus, le spécialiste de la médecine légale partage avec nous des anecdotes souvent surprenantes, parfois drôles, ou au contraire totalement tragiques, qui ont toutes un lien avec son métier.

Nous découvrons comment il parvient à mettre à jour des éléments parfois cruciaux pour la résolution d’une enquête criminelle, en autopsiant des corps.

Le livre est vraiment facile d’accès, et j’ai souvent repoussé l’heure d’éteindre la lumière, tant j’étais plongée dans le récit ! Les anecdotes sont courtes, donc il est facile de craquer, pour en lire une de plus, puis encore une…

Si vous aimez les faits divers, les histoires de Bellemare, les émissions de Christophe Hondelatte, alors ce livre devrait vous plaire…

Positif – Camille Genton

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Je lis Positif le #roman de #CamilleGenton sur le #vih

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Positif est un récit autobiographique, publié chez JC Lattès en septembre 2017. Il compte 208 pages, et se lit très rapidement, grâce au ton vif et incisif employé par son auteur. Vous pouvez vous plonger dedans et le lire d’une traite, sans aucun problème.

*

Dans Positif, Camille Genton nous raconte comment il a appris qu’il était séropositif.

Ce jeune homme, entrepreneur dans la Communication, pensait réaliser un simple test de routine, mais a vu sa vie basculer à la lecture du résultat.

Nous découvrons avec lui la maladie, et suivons son cheminement, l’annonce à ses proches, les rendez-vous médicaux ; le tout s’enchaîne sans temps mort, comme si nous étions entraînés dans une véritable spirale pour la vie, pour l’amour. Ce livre porte très très bien son titre, car c’est une bouffée de positivisme, un hymne à la Vie qui doit continuer malgré tout.

J’ai beaucoup aimé ce livre, car il est rempli d’optimisme, et qu’il permet d’aborder le sujet du VIH sous un angle différent. Il ne s’agit pas de dire que la maladie est vaincue et qu’il ne faut plus se protéger. Absolument pas. Mais on découvre ce qu’est le quotidien d’un porteur du VIH en 2017. Et honnêtement cela m’a appris des choses.

Ma Vie avec Mozart – Eric-Emmanuel Schmitt

Ma première rencontre avec Eric-Emmanuel Schmitt, ou plutôt avec ses livres, s’est faite un peu par hasard. Je n’étais pas chez moi. Je n’avais pas mon roman avec moi. Et j’ai trouvé La Part de l’Autre, qui traînait sur un meuble. Je l’ai entamé, et j’ai passé une nuit blanche tellement le récit m’a happée.

Après cette découverte, j’ai alterné les bonnes surprises et les moins bonnes. Cet auteur ne me transporte pas forcément à chaque fois. Il arrive qu’il me déçoive même franchement. Mais je ne lui en tiens pas rigueur, car lorsqu’un de ses romans me plait, il le fait à 100 % !

Ma Vie avec Mozart est un livre singulier. Il s’agit de courriers que l’auteur adresse au Compositeur. Ces missives, plus ou moins longues, contiennent des réflexions, des anecdotes, sur la façon dont la musique_et en particulier celle de Mozart_ a pu changer sa vie.

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#lecture #musique #Roman

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Ce n’est pas une biographie, encore moins un livre qui vous aidera à découvrir en profondeur l’oeuvre de Mozart. C’est un ovni, dans lequel Eric-Emmanuel Schmitt explique pourquoi et comment il aime Mozart.

La musique Classique n’est pas du tout votre cam ?

Et alors ? Je ne connais pas spécialement Mozart. Comme tout le monde, il m’arrive d’entendre ses créations, parfois sans même savoir qu’elles sont de lui, dans un film, dans une publicité, ou à la radio.

Et pourtant, ce livre m’a beaucoup plu. Je l’ai trouvé facile d’accès, plaisant à lire, et il m’a donné envie d’écouter Mozart.

Cela tombe bien, car plus du roman, on trouve un CD audio glissé dans la couverture, et qui contient différentes œuvres de Mozart, à écouter en lisant ou à côté. Pour ma part, je suis incapable de lire en musique… en voiture, dans le train, dans le métro oui, mais pas en écoutant de la musique. Donc le CD a fini dans ma voiture, et je l’écoute régulièrement en conduisant. Je dois dire que j’apprécie encore plus après avoir lu ce livre…

 

Une très belle découverte…

Quand on s’appelle Simone, Corinne Naa

J’ai acheté Quand on s’appelle Simone un peu sur un coup de tête. Enfin, non c’était COMPLÈTEMENT sur un coup de tête en fait, puisque je n’en avais jamais entendu parler, et l’ai trouvé dans les promos du jour sur Amazon. Le résumé m’a plu, donc je me suis laissée tenter.

L’histoire est celle de Simone, vous l’aviez deviné, perspicaces comme vous êtes.

Lorsque nous la rencontrons, Simone n’est encore qu’une enfant, qui habite avec ses parents et sa grand-mère. Les premiers sont flics ; la mamie est retraitée. Son père est totalement flippé de tout, et donne des prénoms à ses couteaux. Sa mère est culturiste et passe sont temps à faire de la muscu et à s’enduire de tan.

Simone n’est donc pas vraiment tombée au sein d’une famille « classique », si tant est que la famille classique existe.

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Elle nous raconte sa vie à la première personne, son enfance, ses études, ses amours, et nous suivons sa drôle de vie comme si le film passait en accéléré sur un écran. Sur son premier mariage avec un imbécile, elle passe rapidement. On s’attarde un peu plus sur sa deuxième histoire, puis sur sa reconversion professionnelle, et sur son changement total de vie… On découvre les blessures qui ont parsemé son existence…

Les phrases sont simples, courtes, et donnent un rythme vraiment particulier au récit. J’ai eu du mal au départ, car j’avais l’impression de lire un résumé et de passer à côté des choses.

Et puis, très rapidement, je me suis laissée prendre au jeu, et j’ai eu de plus en plus de mal à lâcher mon livre quand venait l’heure de dormir…

L’auteure emploie des tournures amusantes, joue avec les mots, fait des comparaisons parfois vraiment tordantes. Elle nous conte une histoire qui n’est pas forcément toute rose, mais qui a le mérite d’avoir de nombreux rebondissements.

Simone est attachante, et l’on n’a qu’une envie, savoir ce qu’il va advenir de ce petit bout de femme…

Bien souvent je me suis regardée dans ses yeux.

Regardée oui, vue… jamais.

 

Il est difficile pour moi de vous dire en quoi ce roman est vraiment bon, et pourquoi je l’ai adoré, alors je vais vous dire qu’il est à part, et qu’il ne m’a pas rappelé d’autres romans que j’aurais pu lire avant lui… Et pour le reste, et bien à vous de voir si j’ai suffisamment piqué votre curiosité pour vous donner envie de le découvrir à votre tour… Je l’espère !

 

Mon Autopsie – Jean-Louis Fournier

Décidément, si l’on pensait que Jean-Louis Fournier avait déjà parlé de lui en long en large et en travers, et qu’il ne pourrait guère nous surprendre plus, on se trompait. Après avoir évoqué ses deux fils handicapés mentaux dans un touchant Où on va, Papa, partagé le deuil de son épouse dans Veuf et abordé la grosse brouille qui le sépare de sa fille Marie dans La Servante du Seigneur, cet écrivain, également humoriste et réalisateur de télé, nous propose un nouveau roman, écrit avec les tripes… Savourez le jeu de mot, puisque comme son nom l’indique, Mon Autopsie met en scène… sa propre autopsie.

*

« La culture c’est la récompense de la curiosité. »

On retrouve notre auteur, allongé sur la table d’examen, entre les mains délicates d’une étudiante en médecine, qu’il a choisi d’appeler Égoïne, en clin d’œil à la fameuse scie égoïne, qui comme elle, incise, coupe, ouvre…

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Non Jean-Louis Fournier ne nous sert pas ici un remake de Saw sous forme de bouquin. S’il évoque les manipulations que l’étudiante inflige à son cadavre, il s’attarde surtout sur le sens figuré de cette autopsie, et analyse sa vie passée, au fur et à mesure qu’Égoïne découpe et découvre… Ce livre ce sont des mémoires.

L’auteur nous parle à nouveau de Sylvie, son épouse partie avant lui, mais aussi de ses enfants, de ses souvenirs de jeunesse, de ses parents… Il le fait à travers des chapitres courts, très joliment écrits.

Que vous ayez déjà lu d’autres ouvrages de Jean-Louis Fournier, ou que vous soyez totalement novices, vous n’aurez aucun mal à vous laisser guider par sa plume.

Le ton est délicieux, comme souvent avec cet auteur. Il y a de jolies citations à retenir, des jeux de mot, et partout, de la douceur, enrobée dans une belle dose d’humour, omniprésente chez Jean-Louis Fournier !

Ce livre est aussi l’occasion de préciser certaines choses, et notamment de répondre à la critique qui a pu entourer la sortie de son roman Où on va Papa. L’auteur consacre un chapitre à ce livre, dans lequel il explique qu’il a écrit ce livre non pas pour se plaindre (ceux qui comme moi l’ont lu ont certainement dû le constater) mais pour parler de ses deux fils handicapés ; pour les faire connaître.

On partage plus facilement quand on a rien.

J’ai rarement été déçue par Jean-Louis Fournier (une seule fois à vrai dire, et je vous en avais parlé ici). Ce livre m’a confirmé que j’adore le style délicat de cet auteur. Il rit de tout, avec beaucoup de finesse et en se moquant du qu’en dira t-on.

Je vous conseille totalement ce livre, d’autant plus qu’il est très rapide à lire, et qu’il parlera à tout un chacun, puisqu’il aborde les thèmes de la vie...

Et enfin, je vous propose de se quitter sur un dernier lot de citations issues de ce joli ouvrage !

Longtemps j’ai pensé que la meilleure façon de se croire jeune c’était de s’entourer de plus vieux, mais il y a un moment où ça devient difficile, on n’en trouve plus.

J’aurais aimé être instituteur, faire entrer des tas de choses dans les têtes des petits cons.

Souvent ce qu’on n’aime pas sur terre est ce qu’on ne connait pas.

 

Le livre papier est à paraître chez Stock, le 30/08/2017. Vous pouvez dors-et-déjà le pré-commander.

 

Raw, journal d’une anorexique – Lydia Davis

Amazon aura ma peau. A chaque fois que je me connecte sur la boutique depuis ma Kindle, je tombe sur des livres qui me sont recommandés, en fonction de mes derniers achats… et j’ai bien du mal à me raisonner, et à ne pas ajouter un ou deux titres à ma pile à lire… Cette fois-ci, j’ai acheté Raw, The Diary of an Anorexic, de Lydia Davis (en anglais).

Il s’agit comme son titre l’indique, du journal d’une jeune femme anorexique. Il est composé de différents documents, un récit à la première personne, mais aussi des billets issus du blog de Lydia, des lettres de ses docteurs, des e-mails de ses amis…

Le tout permet de découvrir l’histoire terrifiante de cette jeune femme, qui a sombré dans l’anorexie mentale à l’âge de 19 ans.

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Etudiante sans histoires, Lydia était alors entourée d’une famille aimante, et avait des amis. Mais peu à peu, sans qu’elle ne sache vraiment se l’expliquer, elle s’est mise à se restreindre, et à maigrir, jusqu’à atteindre un poids vraiment très très bas, qui l’a mise en danger de mort.

Malgré toute l’aide apportée par ses proches, par l’équipe médicale, et malgré sa propre volonté de s’en sortir, Lydia a dû se battre, toujours plus, contre une maladie toujours plus forte.

Elle a connu la restriction, puis les crises de boulimie, les vomissements, la dépression, les envies suicidaires. Lydia ne nous épargne rien, et nous donne à lire des billets de son blogs glaçants, dans lesquels elle exprime le manque de sens de sa vie, son absence d’envies. Elle ne parvient plus à se souvenir ce qui pouvait la rendre heureuse avant, et vit chaque jour en attendant la suite, en espérant que tout cela s’arrête…

***

La jeune femme aujourd’hui âgée de 23 ans, se dit maintenant presque sortie d’affaire, à 90 % guérie. Quand on regarde ses photos actuelles, elle est effectivement en bien meilleure forme(s) que quelques années en arrière.

« Desperately trying to remember what I like and what I don’t like, what I want, what I have done, what I think, who I am. »

Ce n’est pas le premier livre que je lis sur le sujet des troubles alimentaires. Mais celui-ci a été pour moi l’un des plus durs. Je pense que cela vient du fait que beaucoup de documents contenus dans ce livre sont d’époque. Les billets de blog par exemple, ont été écrits par Lydia pendant la maladie. Donc ils sont forcément plus noirs que s’ils l’avaient été par la suite, de la main d’une Lydia sortie d’affaire…

En plus, Lydia a connu des épisodes de profonde dépression, et ses écrits étaient alors très très noirs.

« Everytime I’m doing something I’m thinking of the next thing. »

Ce témoignage est difficile. Mais il permet d’en apprendre plus sur les troubles du comportements alimentaires, et se termine sur une note positive, puisque je vous le rappelle, Lydia est désormais quasiment guérie.

Je n’ai pas eu le coup de cœur pour ce livre, comme j’ai pu l’avoir pour Why Can’t you just Eat de Shannon Lagasse, mais j’ai néanmoins trouvé qu’il apportait de l’eau au moulin !

Je pense qu’il manque une sorte de recul, d’analyse, que Lydia aurait pu apporter en plus de l’aspect purement factuel. Mais en même temps, le livre correspond bien au titre, puisqu’il s’agit d’un journal, et pas d’un manuel à l’usage des personnes victimes de TCA et de leur entourage !

« I would like so much to be able to enjoy the things I used to enjoy, and see things the way I used to see them. »

 

[Lecture] Jamais assez Maigre

Au départ je ne pensais pas lire le témoignage de Victoire Maçon Dauxerre car, bien que le sujet m’intéresse, je craignais d’avoir déjà tout entendu dans les interviews qu’elle avait pu donner. Je l’avais en effet entendue sur Europe 1, dans 7 à 8, et je suivais sa page Facebook.

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Et puis finalement, après avoir lu une en énième critique enthousiaste sur un blog, je me suis décidée ! J’avais un voyage de 3 heures en car. Ce livre m’accompagnerait !

Victoire a dix-huit ans et une vie d’adolescente épanouie, avec des parents aimants, deux petits frères, et son chat adoré.

C’est une jeune femme perfectionniste, stressée et exigeante avec elle-même, qui vise de belles études ; science po ou hypokhâgne.

Un jour alors qu’elle fait du shopping avec sa maman, elle est abordée par un homme qui lui jure voir en elle la future Claudia Shiffer…

Victoire n’a pas le fantasme de devenir top model. Elle a les pieds sur terre et d’autres projets à des années lumières de la mode… mais petit à petit, elle va goûter aux paillettes, à la gloire, prendre goût au « merveilleux » monde des catwalks, et sombrer dans l’anorexie

Déjà très mince avant de commencer le mannequinat, Victoire va devoir perdre 6 kilos pour atteindre les objectifs qu’elle se fixe pour entrer dans une taille 32 avec son 1,78 m.

Elle qui a toujours été exigeante avec elle-même se met à contrôler son corps, et à maigrir, au point d’atteindre 47 kilos…

***

Ce témoignage m’a tenue en haleine et j’ai lu ce livre en deux fois. J’ai dû m’interrompre au milieu car nous étions arrivés à destination. Mais je l’ai gardé en tête jusqu’à ce que je puisse le terminer. Et une fois la dernière page tournée, j’ai continué à y penser.

***

L’auteure nous décrit l’enfer des castings, la sensation de n’être qu’un cintre au service de gens qui ne daignent même pas appeler les mannequins par leur prénom.

Elle explique les séances d’essais coiffure et maquillage avant les défilés, au cours desquels il arrive que l’on massacre sciemment les cheveux des mannequins avec des produits très agressifs. Peu importe, d’autres filles seront recrutés pour le jour J !

Elle nous parle de l’obsession des kilos, de la voix terrible qui lui répète dans sa tête qu’elle est grosse dès qu’elle s’autorise un gramme de poulet. Elle décrit sa lente descente en enfer, son renoncement à la vie sociale, puisque manger au restaurant lui est désormais impossible…

Elle nous parle du froid qui l’accompagne partout, de l’impossibilité à se concentrer, de l’arrêt de ses règles, des lavements…

Le témoignage est très dur et donne envie de se révolter. On se demande comment tout cela peut encore avoir lieu en 2016 et pourquoi une loi ne protège toujours pas les mannequins… (oui oui il y a une loi fixant un IMC minimum en France, pour pouvoir défiler, mais quand on voit les images des fashion weeks à la télé, on peut se demander si les choses changent vraiment, non ?).

On comprend par contre l’engrenage dans lequel tombe les jeunes femmes, l’adrénaline et l’espoir qui font qu’elles ne peuvent pas en sortir d’un simple claquement de doigt.

J’ai été en colère contre les parents qui ne voyaient pas le danger que courait Victoire, et qui la poussaient à s’accrocher alors qu’elle voulait tout arrêter. J’ai surtout détesté les stylistes, les directeurs de castings, tous ceux qui mangeaient devant elle et la félicitaient d’être de plus en plus maigre… l’encourageant à se détruire toujours plus…

Ce livre est très vite lu, mais il marque. On passe deux heures, à en tourner les pages, mais il occupe les pensées encore longtemps après.

Je ne regrette pas de l’avoir lu, et vous recommande de le lire à votre tour si vous aimez les témoignages et histoires vraies,… Ou si vous envisagez une carrière de mannequin !