Irréversible

Irréversible est un film de 2002, qui a fait beaucoup parler lors de sa sortie sur grands écrans. On a dit qu’il était LE film le plus violent de tous les temps.

Réalisé par Gaspar Noé, il a provoqué des malaises lors de sa projection à Cannes, en raison de scènes particulièrement insoutenables. Certains ont crié au génie, d’autres ont hurlé au film dégueulasse, à la perversité. Il fallait que je me fasse mon propre avis.

J’avais acheté le DVD d’Irréversible il y a des années, pour la présence de Monica Bellucci au casting, sans en savoir plus ce film qui a créé une énorme polémique lors de sa présentation à Cannes. Ce n’est qu’une fois le DVD chez moi que j’ai regardé un peu sur internet, ce à quoi je devais m’attendre, et que j’ai découvert qu’au moment de sa projection, des spectateurs avaient été pris de malaises. Je me suis dit que cela devait vraiment être puissant…

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Irréversible a la particularité de voir ses scènes montées dans l’ordre inverse de la chronologie. C’est à dire que l’on commence par la fin, pour remonter le fil de l’histoire. Il est composé de treize séquences, dont certaines fixes comme celle du viol d’Alex (Monica Bellucci), qui aura particulièrement marqué les esprits, pour sa violence et sa longueur.

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Mais commençons par le début. De quoi parle Irréversible ?

Le scénario en lui-même est très simple.

Alex quitte une soirée où elle est venue avec son homme et son ex, et traverse un passage, dans lequel elle tombe sur un type qui la sodomise et la tabasse.

Cette agression est l’élément déclencheur de la vengeance de Marcus.

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L’originalité du film ne réside pas dans l’histoire, mais dans la façon dont elle est traitée. L’enchainement des scènes dans l’ordre inverse de la chronologie a un côté surprenant, qui ne gêne en rien la compréhension. Le spectateur sait ce qui va se passer, mais assiste à tout cela impuissant. Cela fait nécessairement ressentir des émotions, des émotions très fortes et pas bien plaisantes (à moins que l’on prenne plaisir à voir de la violence, mais là c’est une autre histoire).

Par moments, je me suis dit ouf, on regarde déjà le plus dur, le plus violent, puis on découvre les détails, une fois que le plus compliqué est fait. Je préfère cela ! C’est vous dire si certaines séquences sont lourdes à regarder.

La façon dont sont filmées les séquences est également bien spéciale, avec une caméra qui penche dans tous les sens et se fixe très rarement, du moins pour les scènes se situant après le viol (donc comme le film est à l’envers, au début du film). Cela donne un peu le mal de mer, mais sur petit écran c’est supportable, et puis cela retranscrit bien le ressenti de Marcus, qui perd totalement les pédales.

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Le film débute par vingt minutes filmées en mode bateau qui tangue et de nuit, pendant lesquelles on a pour seul dialogue un Vincent Cassel qui répète en boucle « Il est où le ténia ? Il est où le Ténia ? Il est où le Ténia ? ». C’est long, mais assez efficace pour bien entrer dans l’histoire. Cela fait monter la tension chez le spectateur, qui sait que vu l’état du protagoniste, une fois qu’il aura trouvé le fameux Ténia, il ne va pas se contenter de lui mettre une claque sur la joue… Ajoutez à cela un bruit répétitif comme une alarme ou que sais-je qui tourne en boucle. Le stress est bien là.

Il y a très peu de lumière, et l’on imagine parfois certains détails à défaut de les voir. Cela contribue à nous mettre dans le même état que Marcus, à nous perdre dans la nuit et la panique.

S’ensuit LA première grosse scène violente, celle de la vengeance de Marcus, (que je ne spoilerai pas,) et que j’ai regardée en cachant à moitié mes yeux derrière mes mains. Violente, sauvage, et d’autant plus insoutenable je pense, que nous la visionnons je le rappelle, avant d’avoir vu la scène du viol, qui est à l’origine de cette violence. Nous avons beau savoir, pour avoir lu le synopsis, qu’il s’agit d’une vengeance, nous n’avons pas toute la haine que ressent le personnage de Marcus à ce moment là.

La scène de viol est très difficile également, car elle dure dix minutes, dix minutes pendant lesquelles Monica Bellucci hurle, tandis que son agresseur la sodomise dans un sous-terrain dégueulasse, en la bâillonnant d’une main. La caméra est comme posée au sol, devant Monica Bellucci, qui tend désespérément la main vers l’objectif, vers nous qui ne pouvons rien faire qu’assister impuissants à son calvaire.

J’appréhendais cette fameuse scène, car dix minutes c’est long tout de même. Mais ça va, je n’ai pas tourné de l’œil. Je pense que je suis toujours assez détachée lorsque je regarde un film, donc cela peut aider. Je pleure rarement au cinéma par exemple, car j’ai toujours bien conscience de voir une fiction, et pas la réalité. Pour le coup, tant mieux, car cela a rendu le visionnage plus facile que pour certaines personnes, je pense.

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Je dois dire que tout de suite après le visionnage, je ne savais pas quoi penser d’Irréversible. Je gardais en tête une histoire malheureusement aussi horrible que banale. Je gardais en mémoire le contraste entre l’infinie beauté de Monica Bellucci, et l’effroyable violence dont elle avait été victime.

J’ai été secoué par le réalisme de certaines scènes. Il y a notamment un passage d’intimité entre Alex et Marcus, avant le drame. Ils sont au lit dans le plus simple appareil, et le spectateur se retrouve quasiment avec eux, entortillé dans les draps. C’est une façon de faire du cinéma à laquelle je n’étais pas habituée, et que j’ai trouvée vraiment forte.

Il m’a fallu dormir sur ce film, y repenser au réveil, pour comprendre que le Réalisateur avait probablement pour objectif principal de nous faire ressentir des émotions. C’était réussi.

Une morale ? Je ne sais pas trop. Le film a beau s’ouvrir sur une phrase énigmatique « le temps détruit tout », je n’ai pas vraiment retenu de morale. Je ne pense pas que c’était l’idée.

Irréversible est clairement un film à part, un film puissant que l’on adorera ou détestera (ou que l’on adorera détester). Il faut à mon sens accepter de ressentir des émotions déplaisantes, pour trouver un intérêt à ce film. A part la beauté de Monica Bellucci, ce film n’est fait que d’images et de sons qui créent le malaise. Et c’est sa force.

En conclusion, film le plus violent de tous les temps ?

Hum… je ne pense pas. Honnêtement je ne suis pas une grosse fan de films violents mais je pourrais en citer quelques-uns qui m’ont plus marqués pour leur violence, comme Drive avec la scène du mec qui se fait littéralement exploser la tronche dans l’ascenseur.

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Mars et Venus sous la couette

J’avais beaucoup aimé le spectacle Les Hommes viennent de Mars, les Femmes viennent de Vénus que j’avais vu un peu par hasard à la télé. Ce spectacle était tiré d’un livre de John GRAY, qui s’attachait à décrire et expliquer les principales différences entre hommes et femmes, avec le but de nous aider à mieux nous comprendre !

John Gray a publié différents ouvrages de développement personnel. Son thème de prédilection est le couple. Il met en avant les différences entre les hommes et les femmes, et propose de mieux les comprendre, pour les accepter, au lieu de chercher à les gommer.

Dans Mars et Venus sous la couette, l’essayiste américain fait la lumière sur les grandes différences qui séparent les deux genres vis à vis de la sexualité. D’un côté, les femmes ont besoin d’aimer pour avoir des relations sexuelles épanouissantes, tandis que les hommes ont besoin de relations sexuelles épanouissantes pour s’attacher… Et dès le départ, on peut pointer du doigt le fait que cet ouvrage catégorise bien rapidement les hommes et les femmes, et tombe dans le cliché. Oui mais au final pas forcément tant que cela.

Il faut accepter certains postulats de base, pour se rendre compte que sur le fond, Gray n’a pas forcément tort. Il y a des modes de fonctionnements qui m’ont paru plutôt corrects. Et puis j’ai apprécié les conseils que donne l’auteur, quant à la communication au sein du couple. Celui-ci encourage à dire ce qui ne va pas, au lieu d’attendre du conjoint qu’il devine de lui-même. Il rappelle régulièrement que les allusions ne peuvent pas forcément être bien saisies, et qu’il est toujours possible d’exprimer les choses sans les faire passer pour des critiques blessantes.

OK John Gray vulgarise au maximum, et donc simplifie le propos sans entrer dans des explications en quinze chapitres, qui prendraient en compte les différences culturelles notamment. Mais c’est pour cela finalement qu’il a tant de succès. Peut-être que vous seriez friands de bouquins de 500 pages qui traitent du couple en détail ? Moi non. Quelques deux-cent pages me suffisent, même si je ne suis pas d’accord avec tout à la virgule près.
J’ai tiqué notamment sur le passage dans lequel l’auteur explique que pour flatter l’égo masculin, il vaut mieux éviter de critique ses choix au sens large. Par exemple, critiquer un film vu ensemble au cinéma est fortement déconseillé, car l’homme peut prendre la critique contre lui, puisqu’il a choisi le film, et cherche une validation de sa masculinité… Moui… mais enfin, de là à ne pas être franche après le visionnage, je ne suis pas d’accord. Je trouve que l’on enlève toute franchise s’il faut feindre d’avoir passé un bon moment devant un gros navet !!

Gray aborde différents points qui ont tous rapport à la sexualité. Il rappelle l’importance des préliminaires pour la femme, mais invite néanmoins la conjointe à accepter un petit « coup vite fait » de temps en temps pour faire plaisir à son partenaire. Il conseille de prévoir régulièrement des escapades à deux, pour casser la routine. Il nous fait même un rapide rappel anatomique, à l’aide de petits schémas !

Ce livre n’est certes pas une encyclopédie du couple, et peut être critiqué pour sa simplicité. Mais c’est justement pour cette simplicité, que je le conseillerais. Sans être exhaustif, il donne quelques pistes qui me semblent intéressantes, pour mieux comprendre l’autre, et vivre en couple de façon épanouissante !

 

Les vies multiples d’Henry Quantum

J’ai encore découvert un chouette roman par le biais du site Netgalley ! Il s’agit d’un livre paru chez Michel Laffon.

Les vies Multiples d’Henry Quantum est un roman de l’écrivain américain Pepper Harding, pseudonyme de Michael Lavigne, à qui l’on doit déjà d’autres livres.

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Nous sommes le 23 décembre et Henry Quantum se rappelle qu’il n’a pas encore trouvé de cadeau pour son épouse, Margaret. Galère de trouver une idée pour celle qui partage sa vie, mais plus forcément son cœur… C’est décidé, Henry va lui acheter un flacon de Numéro 5 de Chanel ! Avec ce parfum, il ne peut pas se tromper.

Tout au long du récit, le personnage principal remettra son achat à plus tard… l’esprit accaparé par mille autres pensées, surtout après avoir croisé Daisy, une femme avec qui il a eu une liaison…

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Ce roman m’avait attiré pour sa couverture très colorée. Et j’ai bien fait de céder à la tentation, car l’histoire m’a plu, tout comme la façon qu’a son auteur de la raconter.

Nous suivons Henry dans ses pensées, mais sans que cela ne soit longuet. Au contraire. On partage les réflexions du narrateur, et on s’imprègne de ses sentiments, sans avoir à fournir le moindre effort.

L’auteur lui-même craignait que son livre ne soit boring (ennuyeux), et il est clair que c’était aussi ma crainte. C’est souvent le cas quand nous partageons les pensées d’un personnages. Il faut s’attendre à un récit introspectif, donc plutôt dépourvu d’action.

Sauf qu’ici, Henry se remémore aussi des scènes de son passé, qui sont tout à fait vivantes ! Et cela rythme la lecture.

Ce livre se lit très facilement, et m’a laissé une sensation agréable, comme si j’avais rencontré un nouvel ami en la personne d’Henry. Cela n’a pas été un coup de cœur. Mais malgré tout, j’ai été ravie de lire ce roman.

Quelques jours de nos vies – Clare SWATMAN

Quelques jours de nos vies est un roman paru aux éditions Presses de la Cité, en mai 2017. Il est le fruit de la plume de l’auteure britannique Clare Swatman.

Clare Swatman est journaliste et écrit pour différents magazines féminins. Quelques jours de nos Vies (titre original : Before You Go) est son premier roman, et a déjà été traduit dans une quinzaine de langues !

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#lecture #roman

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C’est l’histoire de Zoé, qui vient de perdre son mari Ed, de façon aussi brutale qu’inattendue. Zoé est effondrée et regrette par dessus tout les dernières minutes passées avec Ed, car elle a été très désagréable avec lui.

Elle aimerait pouvoir remonter le temps et agir différemment. 

Tant mieux, car c’est ce qui va se passer… sans que l’on sache comment ni pourquoi, Zoé aura la possibilité de revivre certains jours particulièrement importants pour son couple. Elle en profitera pour changer certains détails, espérant ainsi influencer l’avenir, et éviter la disparition prématurée de son époux.

 

J’ai beaucoup aimé ce roman, qui nous rappelle l’importance de prendre soin de nos proches, et de leur monter que l’on tient à eux tant qu’il en est encore temps.

Le couple formé par Zoé et Ed est comme beaucoup de couples. Il y a eu au départ une rencontre entre deux jeunes gens, suivie de quelques années d’amour fou, d’insouciance, ponctuées par un emménagement en commun. Et puis les difficultés sont apparues, certaines dépassées, d’autres pas tout à fait…

Nous nous attachons forcément au personnage de Zoé (ou à celui d’Ed), car il est fait de forces et de faiblesses, dans lesquelles nous nous retrouvons automatiquement à un moment donné.

Zoé revit les moments clefs de son couple, les heureux comme les malheureux. Le fait pour elle de connaître la tristesse de perdre Ed lui fait envisager les choses sous un angle totalement différent. Elle est prête à agir autrement, à faire des concessions…

Le couple de Zoé et Ed n’est pas comme ceux que l’on peut croiser dans les contes de fées. Il connait des hauts et des bas. Mais c’est ce qui le rend crédible, et fait que l’on a envie de croire à un dénouement heureux.

J’ai aimé ce roman, et me suis demandé tout du long comment il allait se terminer. La fin m’a convaincue, mais je n’en dirai pas plus évidemment…

 

***Le Bonheur Conjugal***

A la suite d’un accident vasculaire cérébral, un brillant peintre de Casablanca se retrouve paralysé, en fauteuil roulant. Alors qu’il ne peut même plus chasser une mouche qui se pose sur son visage, le Peintre entreprend de faire la seule chose qu’il peut encore accomplir… se souvenir !

Il nous raconte sa vie conjugale, depuis la rencontre avec sa femme, jusqu’à maintenant. On comprend très vite qu’il ne s’agira pas d’une petite romance au parfum de fleurs, car on sait dès le départ que la situation entre les deux époux est plus que tendue…

La femme, dont on ignore le prénom, vit dans une aile séparée de la grande demeure, et se soucie bien peu de l’état de son Peintre de mari… mais pourquoi ? Qu’est-ce qui a pu donner naissance à tant de haine ?

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J’avais adoré L’Enfant de Sable, de l’écrivain marocain. J’avais totalement accroché à son style à la fois simple et beau. Je m’étais laissée bercer et dépayser par son histoire aux accents surnaturels. J’attendais donc beaucoup du Bonheur Conjugal. Et j’ai été copieusement servie.

Avec ce roman, qui date déjà de 2012, on découvre l’histoire d’un couple. Au travers de flashback savamment orchestrés, on apprend les blessures, qui ont marqué le Peintre et son épouse, et les ont menés peu à peu vers leur situation actuelle.

On découvre que le peintre n’a pas été très fidèle (c’est le moins que l’on puisse dire), et qu’il a l’impression d’être passé à côté de la femme de sa vie… On comprend qu’il se sent prisonnier de sa femme, et que celle-ci lui mène la vie dure.

On fait la connaissance d’autres femmes qui ont marqué sa vie chacune à sa façon. Ce sont des histoires purement sensuelles pour certaines, bien plus intellectuelles pour d’autres…

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Tahar Ben Jelloun prend son temps pour nous présenter son personnage, qui s’exprime à la première personne. Mais ce n’est jamais longuet. Il y a beaucoup d’anecdotes, de personnages secondaires.

Et puis vers les 3/4 du livre, la femme prend la parole à son tour, et nous livre sa version des faits…

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Le Bonheur Conjugal est un livre à part, qui se déroule comme une rivière… l’histoire d’une vie conjugale, de deux vies tout court, qui se sont retrouvées liées et se sont mutuellement gâchées… C’est dur, parfois violent. Mais la belle écriture de Tahar Ben Jelloun rend la lecture vraiment plaisante…

On dirait du Cauwelaert… [Lecture]

Le dernier roman de Didier Van Cauwelaert vient de sortir… Je comptais patienter, car c’est bien connu, plus on attend, et meilleur c’est… Mais à force d’en lire des critiques (généralement ultra positives) et bien que j’ai encore pas mal de romans de lui en attente, j’ai craqué comme une faible que je suis.

Dans On Dirait Nous, Cauwelaert nous offre une histoire d’amour comme il sait si bien les écrire, avec deux protagonistes typiquement Cauwelaertiens.

Le narrateur, Illan, est un jeune homme qui a mis au point un système de communication avec les plantes, à base d’électrodes (cela m’a rappelé Double Identité, du même auteur). Il est une sorte de savant incompris, reconverti dans l’immobilier. Il m’a rapidement fait penser à plusieurs autres héros de cet auteur, notamment Zibal de Jules, bardé de diplômes, mais employé comme vendeur de macarons dans un aéroport.

Soline, est quand à elle une violoncelliste passionnée, qui a cessé de jouer depuis qu’on lui a repris son instrument…

Tout bascule quand ce joli petit couple rencontre un couple de personnes âgées, qui leur fait une proposition bien particulière…

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Je pourrais vous en dire plus, mais personnellement j’ai aimé faire la découverte dans les premières pages du roman… Alors je préfère vous laisser le suspens…

Sachez juste que ce roman reprend des thèmes qui sont chers à l’auteur, notamment celui de la vie après la mort, qu’il a déjà abordé à maintes reprises, entre autres dans l’excellent La Vie Interdite.

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J’ai beau adorer Didier Van Cauwelaert, certains de ses romans m’ont moins emballée que d’autres. Ce fut le cas notamment avec Poisson d’Amour. Ici, pas de déception ; j’ai été ravie dès les premières pages, jusqu’à la dernière. J’ai beaucoup aimé l’histoire, les personnages, à la fois intrigants et attachants. Je n’ai eu à déplorer aucune longueur, et j’ai dévoré ce livre…

Je vous le conseille donc, et pas qu’un peu ! 🙂

[Lecture] Un Couple qui se forme…

En ce moment j’ai envie de livres courts, que je peux terminer en une seule fois, ou deux au grand maximum. J’ai envie de me plonger dans des histoires, brèves mais intenses, et d’éviter de voir le même livre traîner à côté de mon lit pendant des semaines, comme pour me rappeler que je manque de temps !!

Alors j’ai choisi dans ma pile à lire un tout petit roman, intitulé Un Couple, et écrit par Emmanuèle Bernheim.

J’avais déjà lu un roman de sa plume, Sa Femme. Et je l’avais beaucoup apprécié. Alors je savais que je ne prenais pas un gros risque en entamant Un Couple ! Ce roman a été publié en 1988. Je possède un exemplaire édité par Folio, qui tient en 100 pages tout pile, et est imprimé en gros caractères (regardez les photos).

Ce roman ressemble beaucoup à celui dont je vous parlais plus haut, Sa Femme. On retrouve le style si caractéristique de l’auteur, fait de phrases courtes et simples, qui nous décrivent la rencontre et l’évolution de la relation entre un homme et une femme.

Ici il s’agit d’Hélène et Loïc. Ils se rencontrent dans un dîner, puis se revoient chez l’une, puis chez l’autre. L’auteure nous détaille ce que chacun pense, les questionnements, les hésitations, les faits et gestes.

« Dès qu’elle arriva, Loïc déboucha une bouteille de champagne. Il portait un costume et une cravate. A chacun de ses mouvements, le tissu de sa veste se tendait sur son dos. »

Par exemple, lorsqu’il est chez Hélène, Loïc cherche des indices qui pourraient lui permettre de découvrir si elle vit seule, ou s’il y a un autre homme. Il regarde dans la salle de bain, s’il y a une deuxième brosse à dents, dans le salon, s’il aperçoit une paire de chaussures masculine…

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Le fait que les phrases soient à la fois simples et concises, et que l’action se déroule sur une très courte période de temps, donne un rythme au roman. On a du mal à se sortir de l’histoire et à refermer le livre. Idéalement, je pense que c’est un roman à lire d’une seule traite. En une heure vous aurez facilement tout lu.

Nous ne sommes pas du tout dans un roman à l’eau de rose, ou tout est magique, avec des paillettes et des cœurs qui battent à tout rompre. La rencontre entre les deux protagonistes est toute simple, et la construction de leur relation est à son image. Il n’est pas vraiment question de romantisme. Au contraire, c’est très factuel, très terre à terre.

D’ailleurs, je n’ai pas ressenti d’amour entre Loïc et Hélène, et je pense qu’il est question d’autre chose dans cette relation. Ce n’est pas une histoire de coup de foudre, d’attachement, mais simplement d’un homme et d’une femme qui se mettent ensemble.

« Elle était chaude. Chaude est molle. Ses lèvres étaient molles, sa langue était molle. Même ses dents paraissaient molles. »

J’ai trouvé que ce roman avait beaucoup de similitudes avec l’autre roman de l’auteure que j’avais lu précédemment. Dans les deux cas, il s’agit d’une histoire de rencontre amoureuse, et les protagonistes ont des façons d’agir un peu identiques. Mais cela ne m’a pas gênée.

Je ne dirais pas que j’ai eu le coup de cœur pour ce livre, car ce serait un peu excessif. Mais il m’a bien plu, pour son côté réaliste, et pour la façon d’écrire de l’auteure, pour son style bien à elle.

Je vous conseille la lecture de ce roman. Vu le peu de pages qu’il comporte, vous ne risquez pas grand chose en cas de déception !