On parle énormément de la mystérieuse Elena Ferrante, suite à l’énorme succès rencontré par ses romans de la série l’Amie Prodigieuse. Je m’étais donc dit que je profiterais de mes vacances en Italie pour dénicher ces romans, en VO. Mais voilà, dans les rayons de la Feltrinelli, je me suis rendu compte qu’avant de publier ces fameux livres, Elena Ferrante avait écrit d’autres romans… à commencer par L’amore molesto, en 1992.
Autant aller dans l’ordre me suis-je dit ! Je suis donc ressortie de la librairie avec mon joli livre bleu sous le bras, et l’ai entamé le soir même…
Le titre original est l’Amore Molesto, autrement dit, l’amour importun, l’amour gênant. En français, il devient l’Amour Harcelant.
Tout commence lorsque la narratrice Delia, reçoit des appels de sa mère Amalia, qui l’informe qu’elle arrivera en retard pour son anniversaire. Amalia a bien pris le train comme prévu, mais n’arrivera jamais à destination.
On retrouvera rapidement son corps, échoué sur une petite plage où la famille aimait se rendre en vacances. Amalia est presque nue. Elle porte uniquement un soutien-gorge luxueux, qui ne correspond pas aux habits que Delia a l’habitude de la voir porter, et tous ses bijoux…
La vieille dame ne parait pas avoir été violentée. Mais alors, que s’est-il passé ?
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Le roman se lance rapidement, et l’on découvre à la fois le personnage de Delia, et celui de sa mère. Les deux femmes étaient proches l’une de l’autre, puisque la mère visitait régulièrement sa fille. Et pourtant, cette apparente proximité n’empêchait pas une grande distance, une sorte de froideur.
Delia ne parait pas bouleversée par la disparition de sa mère. Elle observe les événements comme si elle était étrangère à tout cela.
Par touches, elle remonte le temps, se remémore des instants du passé, pour essayer de comprendre comment sa mère a bien pu se noyer, dans quelles conditions, avec qui ?
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Le récit est assez complexe, et j’ai été déstabilisée par sa construction. On retourne avec Delia sur les lieux de son enfance, et l’on y découvre différents protagonistes.
Il y a d’abord le père, un homme jaloux maladif et violent, qui bat Amalia. Puis, Caserta, initialement apporteur d’affaires pour le père, qui devient une sorte d’ami-amant d’Amalia…
Le récit est cru, parfois violent. Delia fouisse dans ses souvenirs, et aidée par les lieux, les odeurs de son enfance, elle exhume des détails trop longtemps enfouis, qui l’aident à se rappeler et à comprendre des instants vécus lorsqu’elle était encore toute jeune.
En reconstituant l’histoire de sa mère, Delia redécouvre des souvenirs d’enfance, parfois douloureux, et voit remonter à la surface des passages intenses vécus avec sa Amalia.
On découvre une Amalia forte et fragile à la fois, pleine de mystère. L’opposition entre elle et sa fille est flagrante. Amalia est une séductrice, une femme qui plait spontanément, parfois sans même le vouloir, juste en étant, tandis que Delia apparaît incapable de plaire au premier regard.
Elena Ferrante nous donne des détails à priori insignifiants, qui mis les uns au bout des autres, nous font vivre l’histoire, nous aident à nous plonger dans l’ambiance. Elle évoque les odeurs, la sueur des gens dans les transports en commun, les corps qui se touchent, les sensations de Delia.
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L’histoire en elle-même est réellement intéressante. Mais je ne m’attendais pas à cela. En fait, je pense que j’ai lu ce roman au mauvais moment, en plein dans mes vacances. Je cherchais du léger, du beau, et ce n’était clairement pas quelque chose que je pouvais trouver dans l’Amore Molesto !
Je ne dirais donc pas que ce livre est mauvais. Mais il faut savoir à quoi s’attendre, et le lire au bon moment. Je l’aurais probablement plus apprécié si je l’avais ouvert en sachant qu’il s’agissait d’un roman profond, à lire tranquillement, à tête reposée !
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