Mélissa da Costa – Les Lendemains

Amande découvre la maison qu’elle s’apprête à louer, dans la campagne auvergnate. Le moins que l’on puisse dire, est que la bâtisse est dans son jus.

Mais la jeune femme ne semble pas s’en occuper. Au contraire, cela correspond à ce qu’elle recherche…

Amande est en deuil. Au début du roman nous ne savons pas exactement qui elle a perdu, et dans quelles circonstances, mais nous le découvrirons petit à petit.

Dans la vieille maison, Amande va progressivement reprendre goût à la vie ; se raccrocher à de vieux calendriers annotés par l’ancienne propriétaire. Ces précieux documents sauvés de la décharge vont la guider pour se mettre au jardinage, et à la cuisine…

Ce livre m’a été offert par ma mère. Bien qu’elle sache que je ne lis habituellement qu’en italien ou en anglais, a insisté pour que je fasse une exception pour ce roman. Et elle a bien fait !

Une histoire de deuil et de jeune femme qui retrouve goût à la vie grâce au jardinage… j’aurais pu facilement passer à côté. J’aurais craint que cela soit trop triste. En fait… pas du tout.

C’est une histoire de renaissance, de retour à la terre, aux vraies choses. Ce livre fait énormément de bien car même si la situation initiale est dramatique et fend le coeur, le personnage retrouve le goût de vivre. J’aurais pu penser que le récit serait un peu « gnan-gnan », presque « illuminé » mais pas du tout. L’auteure a su rendre son histoire crédible, car les changements dans la vie d’Amande s’opèrent progressivement.

J’ai vraiment adoré ce livre. J’ai eu du mal à passer à autre chose une fois la dernière phrase lue. Je m’étais réellement attachée aux personnages…

Je pense que je ferai d’autres écarts, pour lire les autres romans de Mélissa Da Costa : Tout le Bleu du Ciel, Je Revenais des Autres, l’Ete où je suis devenue Vieille…

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Egarer la tristesse – Marion Mc Guinness

Elise 31 ans, est veuve. Son mari est décédé brutalement alors qu’elle attendait leur premier enfant. Elle vit seule avec son fils Ian, dans son appartement parisien. Son quotidien est rythmé par les sorties au parc et les visites au cimetière. Son seul vrai contact avec le monde extérieur est sa vieille voisine Manou, vers qui elle monte régulièrement partager quelques chocolat.

Un jour, Manou remet les clefs de sa maison au bord de l’océan à Elise, et l’invite à s’y rendre…. Là-bas, Elise sortira peu à peu de son quotidien parisien, où tout lui rappelait son défunt mari, et fera… une rencontre inattendue.

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Ce roman était agréable à lire, même si au départ j’ai eu du mal avec le personnage d’Elise. Bien-sûr, je comprenais qu’elle puisse être très triste et que sa tristesse se traduise parfois par une franche méchanceté envers ceux qui essayent de l’approcher. Mais je comprenais moins que malgré cette attitude, il puisse y avoir des gens qui persistent à vouloir l’aider. Sur cet aspect, je reste assez sceptique.

Vous l’avez compris en lisant le résumé, une rencontre inattendue va arriver pour la jeune femme. Cette rencontre se fait avant l’Atlantique, à Paris. Et vu l’attitude très froide d’Elise, j’ai eu du mal à comprendre que l’on s’entête à vouloir la connaître, même en ayant soi-même une part un peu sombre.

Ceci dit, le roman reste agréable à lire, car c’est une belle histoire de renaissance, de retour à la vie. Le fait de délocaliser sa tristesse, de s’éloigner des lieux et des objets qui rappellent un drame est quelque chose d’assez courant en littérature. Et vu l’endroit dans lequel Elise se retrouve, avec l’océan, la nature, on n’a aucun mal à imaginer qu’elle parvienne à aller de l’avant.

La transition entre la profonde tristesse et le nouveau bonheur est bien écrite. J’y ai cru, et cela m’a vraiment fait plaisir pour le personnage d’Elise.

Ce roman est le premier de son auteur, qui lui a consacré huit ans. C’est une jolie réussite, et je vous invite donc à le découvrir à votre tour !

Ciao Bianca

En cette période de confinement, comme beaucoup d’entre nous je pense, je lis plus. Comme ma lecture en cours ne parvenait plus vraiment à me captiver, je l’ai mise de côté pour entamer un livre qui me tentait plus, un livre qui parlait d’Italie. Et cela a fonctionné, j’ai tout de suite accroché.

Ciao Bianca est un roman destiné aux ados, mais qu’à cela ne tienne, j’avais envie de le lire malgré tout ! Et j’ai bien fait, car moi qui avais du mal à me concentrer sur mes lectures, l’esprit trop pris par tous les soucis actuels, j’ai vraiment plongé dans ce livre. Cela m’a permis de m’évader quelques heures (il se lit très vite).

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Vincent Villeminot nous fait découvrir Matthieu, un jeune homme qui apprend au début du livre que sa mère avec qui il n’a plus de contacts depuis trois ans, vient de décéder. Bianca souffrait d’un cancer, mais Matthieu n’avait pas imaginé que cela puisse être aussi grave. Il pensait avoir le temps…

Le jeune homme se rend aux funérailles, où il retrouve sa tante et ses demi-frère et sœur.

Bianca souhaitait être inhumée sur sa terre natale de Sardaigne, et a donc demandé à sa sœur Grazia d’informer Matthieu, pour qu’il puisse prendre la route le soir même, et rejoindre le corbillard, dans le petit village de Z avec les deux enfants (son demi-frère et la jumelle de ce dernier). Le jeune homme est pris au dépourvu, et n’a d’autre choix que d’accepter.

Commence alors un road trip un peu particulier, qui sera l’occasion de renouer entre les trois frères et sœurs, et de crever certains abcès…

***

 

L’histoire est assez simple, et se met rapidement en place. Nous montons en voiture avec Matthieu et les jumeaux, et faisons connaissance avec les trois personnages principaux. Le style d’écriture est simple, sans fioritures. Mais cela ne m’a pas gênée. Au contraire, je pense que cela m’a permis de rentrer dans l’histoire plus facilement, de me sentir proche des personnages.

Il n’y a pas énormément de suspens, car on se doute que le voyage va permettre de rapprocher Matthieu des jumeaux. Mais malgré tout, le récit est plaisant, tout en finesse. On sent qu’il va y avoir des explications à donner, des points à aborder entre les jumeaux et leur grand frère, pour pouvoir repartir du bon pied. Et cela se fait, petit à petit, sans drame.

C’est une très jolie lecture, rapide, mais prenante. Je vous la conseille ! Elle pourrait bien vous donner envie de visiter la Sardaigne…

L’ami – Sigrid Nuñez

Je ne connaissais pas du tout l’auteur Sigrid Nunez. C’est le titre de son livre, associé à la couverture qui montrait un gros chien, qui a attisé ma curiosité.

L’Ami, c’est son titre, a reçu le National Book Award 2018. La version française est parue chez Stock.

 

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Dans ce roman de 288 pages, la narratrice raconte à la troisième personne, la perte toute récente de son meilleur ami écrivain. Celui-ci s’est suicidé, laissant derrière lui un grand chien, dont son épouse ne souhaite pas s’occuper.

« – Je vais te dire pourquoi j’ai tenu à te parler.

À ces mots, pour une raison mystérieuse, mon coeur se met à battre dans ma poitrine.
– C’est au sujet du chien.
– Du chien ?
– Oui, je voulais savoir si tu serais d’accord pour le prendre. »

C’est la narratrice qui hérite du chien. Et l’on pourrait penser qu’accueillir un gros toutou dans son appartement new-yorkais serait un casse-tête, pour cette femme qui préfère les chats.

Mais très vite, on s’aperçoit que l’arrivée du chien est en fait largement bénéfique.

Le roman commence par une présentation de l’auteur décédé, vu à travers les yeux de son amie ; une amie qui aurait pu être plus qu’une amie d’ailleurs… Il aborde le thème du deuil, de l’amitié, et celui de l’écriture et du monde des écrivains. Nous naviguons entre le quotidien de la narratrice, et ses souvenirs, mais la lecture reste très fluide.

C’est un joli livre, plein de délicatesse, où l’ami n’est finalement pas toujours celui que l’on imaginait…

Fai Bei Sogni

Fai bei Sogni est un roman de Massimo Gramellini, traduit en français sous le titre Fais de Beaux Rêves Mon Enfant. Il est paru en 2012 et a depuis été adapté en film, que je n’ai pas encore regardé.

J’ai choisi ce livre en version originale dans la boutique Kindle, car je recherchais une lecture en italien. En effet, dans mon nouveau travail, je n’utilise plus du tout l’italien. Donc j’ai un peu peur de perdre mon vocabulaire. C’est pourquoi j’ai décidé de me remettre à lire en italien.

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Ce livre est le récit d’une vie, celle de Massimo, un jeune garçon âgé de neuf ans lorsqu’il perd sa maman.

Celle-ci disparait brutalement, terrassée par un infarctus, alors qu’elle souffrait d’un cancer. Tout au long du livre, nous découvrons à quel point la disparition de la Mère a impacté la vie entière du narrateur, jusqu’à l’âge adulte alors qu’il est devenu un journaliste accompli.

Fai Bei Sogni est aussi une histoire de secret, un secret gardé enfoui pendant des années. C’est l’histoire d’un homme qui a eu peur de vivre, peur d’accepter la réalité trop difficile pour lui.

Ce roman m’a plu car l’histoire est racontée avec beaucoup de délicatesse. L’auteur parvient bien à restituer le vécu de l’enfant, et celui de l’adulte. Il y a une évolution entre les âges, qui se fait avec beaucoup de subtilité.

Pour autant, je n’ai pas eu le coup de cœur absolu. Il m’a manqué une petite pointe de poésie, quelque chose dans les mots, des envies de souligner des phrases, pour être totalement charmée par ce livre.

Ne passez pas à côté de (la) Beauté Cachée… [ciné]

Le premier film que nous sommes allés voir cette année, fut Beauté Cachée, avec Will Smith dans le rôle principal.

Ce film est un drame, d’une durée d’1 h 37.

Le titre original est Collateral Beauty. C’est une information que j’ai cherchée en rentrant de la projection, car je ne saisissais pas vraiment le sens de « Beauté Cachée ». Et je dois dire que le titre original est bien plus adapté… car la beauté cachée elle, je la cherche toujours !

Mais bon… commençons par le début !

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Howard est un homme brisé depuis la mort de sa fille, il y a trois ans. Il se rend à son bureau chaque jour, mais ne travaille plus, et s’enferme dans un mutisme dont personne ne peut ne serait-ce qu’espérer le faire sortir. La situation est critique pour ses collègues, car Howard n’assume plus son rôle de manager et fait prendre des risques à l’entreprise.

Ses plus proches collaborateurs mettent alors en place une stratégie pour le pousser à exprimer sa souffrance…

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Le casting est grandiose.

Will Smith est comme d’habitude, parfait. Tant mieux car il joue Howard, le personnage principal. Il est entouré par ses collègues : la lumineuse Kate Winslet, Edward Norton, et Michael Peña. On retrouve également Keira Knightley (que je ne peux pas blairer, mais ça c’est totalement personnel), Helen Mirren et Jacob Latimore (que je ne connaissais pas mais qui m’a bluffée). Enfin, la belle Naomie Harris joue également un rôle important.

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L’histoire est belle, et le scénario original. Il a manqué un petit quelque chose pour que je sois totalement conquise et vous parle de coup de cœur. Ce concept de « beauté cachée » un peu flou (probablement mal traduit) n’a pas aidé. J’aurais préféré que l’on parle de « beauté collatérale », et là j’aurais pu mieux accrocher à l’histoire…

Dans tous les cas, Beauté Cachée est un beau film, qui donne espoir, et me semble parfait pour bien démarrer l’année !

Anecdotes de cimetières…

Lorsque Mes Sincères Condoléances est sorti, en 2014, on voyait son auteur Guillaume Bailly, sur différents plateaux de télévision. J’avais à l’époque été intriguée, et m’étais dit qu’une fois le livre disponible en poche, je me le procurerais. Je suis en effet friande des histoires vraies, surtout des histoires de type « fait divers » à la Pierre Bellemare. Alors je pensais que ce livre, qui raconte le quotidien d’un employé des pompes funèbres, pourrait me plaire…

Je ne m’étais pas trompée…

Bon, il faut que je le dise, ce livre m’a moins captivée que je ne l’aurais cru. D’ailleurs, je ne lui ai pas accordé l’exclusivité, et je l’ai lu en pointillés, à côté d’autres romans. Parce-que finalement, ce livre ne me suffisait pas. J’aime être plongée dans un bouquin, et m’évader dans son univers. Là ce n’était pas le cas, et j’ai préféré lire d’autres livres à côté pour compenser.

Je ne dis pas que les anecdotes ne m’ont pas intéressée, loin de là, mais je m’attendais à un peu plus d’émotions, à moins de détachement. Avec le recul, je comprends finalement que le détachement caractérise l’auteur !

Néanmoins, si c’était à refaire, je relirais cet ouvrage, car les anecdotes que l’on y trouve valent leur pesant de cacahuètes ! Elles sont tour à tour drôle, touchantes, tristes pour certaines, hilarantes pour d’autres…

Forcément, dans cet univers si particulier, qui est celui de l’employé des pompes funèbres, il arrive que les choses ne se déroulent pas comme prévu. Quand on oublie d’organiser les obsèques d’un défunt, alors que sa famille a déposé un dossier, et que l’on ne s’en rend compte que le jour même car la famille téléphone justement, pour demander où est le corbillard… quand une vieille dame vient organiser les funérailles de son toutou adoré, ou encore quand une famille se présente complètement ivre à un enterrement, et que certains manquent de finir dans le trou avec le cercueil… cela peut valoir le coup d’en faire un livre !

Les histoires sont courtes, très courtes même pour certaines (une demi-page). Elles sont pour la plupart intéressantes, et se lisent bien.

Mes Sincères Condoléances n’est à mon sens, pas un chef d’oeuvre, mais est-ce vraiment une surprise ? Cela reste un livre à découvrir, car il vaut le coup d’œil.