Alors Voilà, Baptiste Beaulieu

On parle beaucoup des soignants actuellement, et c’est probablement ce qui m’a poussée à choisir ce ebook dans le catalogue Kindle. Le fait d’avoir déjà lu plusieurs livres du même auteur, sans jamais être déçue a joué également.

Dans Alors Voilà, Baptiste Beaulieu nous partage des anecdotes des Urgences. Ce sont des situations qu’il a lui-même vécu, ou que des collègues lui ont racontées, et qu’il a légèrement remaniées pour en faire une compilation tour à tour drôle, touchante, parfois triste.

Le fil rouge est la femme oiseau de feu, une malade du cancer, pour laquelle le narrateur s’est pris d’affection. Telle Shéhérazade, dans les milles et une nuits, il se met à raconter pour elle, espérant faire durer… sa vie.

Ce livre m’a vraiment bottée. Je me suis vite attachée aux différents personnages, au narrateurs et à ses collègues. Je suis passée par tout un arc-en-ciel d’émotions. Baptiste Beaulieu nous fait rire, mais pas que… Sa plume témoigne aussi d’une grande humanité, d’une profonde tendresse vis à vis de ses semblables. C’est vraiment bon à lire, même si toutes les histoires ne se finissent pas toujours bien.

Cette lecture m’a enchantée et je ne peux que vous la conseiller, du fond du cœur !

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The Second Chance Cafe

J’ai trouvé ce livre electronique dans les promos Amazon, et je l’ai acheté en raison de son petit prix. Le résumé me tentait assez (oui cela semble logique…) et j’ai bien fait de m’y fier…

Je ne connaissais pas l’auteure et je n’ai pas regardé du tout sa bibliographie avant de cliquer sur « acheter »… j’ai bien fait là encore…

Pourquoi ? Car Alison Kent écrit surtout des romans à l’eau de rose, du genre, ceux dont la couverture montre les abdos d’un cow-boy en méga gros plan, ou un couple enlacé sur fond de coucher de soleil… Ce n’est pas vraiment ma cam…

Et pourtant, The Second Chance Cafe m’a bien plu… Sur la couverture, point de mec musclé ou de nana à moitié dénudée. On voit une jeune femme, qui nous tourne le dos, assise sur une rambarde, en train de regarder au loin…

Ce livre paru en 2013 compte 358 pages, mais se lit très facilement (et pourtant je l’ai lu en anglais).

 

Résumé

Kaylie est une jeune femme de vingt-neuf ans, qui revient à Hope Springs (Mississippi) où elle a été élevée par une famille d’accueil aimante, après avoir vécu un drame familial.

Elle vient d’acheter la maison dans laquelle elle a passé les plus belles années de sa vie, et compte y ouvrir un restaurant, dans lequel elle servira les brownies et autres sucreries que sa mère de substitution l lui a si bien appris à préparer.

Revenir à Hope Springs est aussi une façon pour Kaylie, de renouer avec les épisodes douloureux de son passé. Elle compte rechercher ses parents biologiques et faire la lumière sur les raison de son abandon…

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Ce livre m’a beaucoup plu car l’histoire est à la fois belle et crédible. Tout se passe globalement bien pour Kaylie, qui rencontre des gens adorables, tous prêts à l’aider et à devenir ses amis. Pourquoi pas ? Après tout, l’héroïne est plutôt attachante, et on peut comprendre que les habitants de Hop Springs l’apprécient !

L’auteure ne se sent pas forcée de mettre des bâtons dans les roues de son personnage. Dès le départ, le projet de resto est accueilli avec enthousiasme, car il n’y a pas d’offre équivalente à Hope Springs. Les potentiels concurrents ne proposent pas les mêmes plats, et n’ouvrent pas aux mêmes horaires. Tout est merveilleux (encore une fois, pourquoi pas ?).

Bien-sûr, il y a une intrigue amoureuse qui se met en place petit à petit, en parallèle de l’intrigue initiale, qui concerne le passé de Kaylie. Cela se fait petit à petit, et là encore j’ai trouvé la chose crédible.

Les personnages sont tous intéressants, car ils ont chacun des blessures et des mystères, que nous découvrons tout au long du roman.

Le tout s’articule assez bien, et nous tient véritablement en haleine…

En fin de livre, deux rebondissements viennent secouer le lecteur, histoire de lui rappeler que ce n’est pas fini !

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Cette lecture m’a beaucoup plu… Elle m’a fait sourire, et passer un bon moment avec Kaylie et son entourage. Je vous la recommande tout à fait !

 

Le Président – David Guinard [Chronique Guest]

Une fois n’est pas coutume, je cède le clavier le temps d’une chronique. Aujourd’hui, c’est mon Père qui vous présente son avis sur une nouveauté totalement d’actualité, le roman Le Président de David Guinard, sorti en février 2017 chez Librinova. 

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La politique sans l’ennui…

Au soir du premier tour de la « primaire de la droite et du centre » quatre jeunes loups du staff de campagne de Nicolas Sarkozy ne peuvent se résoudre à voir leurs ambitions personnelles réduites à néant avec l’élimination de leur « champion » de la course à l’Élysée. Refusant la défaite , ils n’hésitent pas à pactiser avec le diable (au sens figuré bien sûr)  pour remettre en selle l’ex-président…

David Guinard nous entraîne alors dans un thriller politique parfois violent et décapant dont le déroulé présente, à certains égards, de troublantes similitudes avec les événements ayant permis le « retour aux affaires » du Général de Gaulle en 1958 ,toutes proportions gardées bien sûr .

Annulez tous vos rendez vou ! Vous aurez envie de lire cet ouvrage d’une seule traite tant l’intrigue est énorme et le suspens distillé avec précision, durant ce voyage dans les arcanes du pouvoir entrecoupé de scènes érotiques, que tous les lecteurs n’apprécieront pas forcément, mais qui rappellent que sexualité débridée et pouvoir vont souvent de paire… même si ces intermèdes semblent plus destinés à rallier les admirateurs d’OSS117…

Mais ce livre n’est pas qu’un thriller , ni un simple roman de politique fiction . Tout au long de l’ouvrage l’auteur fait preuve d’un connaissance très pointue du fonctionnement des institutions et de la constitution de la Cinquième République , toile de fond de l’intrigue, que les connaisseurs , passionnés d’histoire récente apprécieront à sa juste valeur et dont les néophytes pourront bénéficier comme d’un cours magistral dispensé de façon tout à fait passionnante. Et n’allez surtout pas croire pour autant que la lecture en soit ennuyeuse un seul instant.

David Guinard n’a pas hésité à mêler personnages de fictions et personnalités bien réelles de la scène politique , ce qui donne lieu à de savoureuses évocations de figures connues dont les caractéristiques physiques, morales ou biographiques sont parfois soulignées par de croustillantes périphrases …. qui résument de façon amusante ces hommes politiques , parfois à la merci des manipulations de leur « conseillers »…

Il est d’ailleurs clair que l’auteur a aussi écrit ce roman pour poser un regard très critique sur le monde politique actuel et passé dont il dénonce l’immobilisme, le renoncement et le clientélisme  , mais aussi pour exposer des opinions très novatrices sur de nombreux sujets brûlants. A travers les propos qu’il prête aux protagonistes du roman , David Guinard nous expose, mine de rien, quelques idées novatrices sur des sujets aussi divers que l’énergie, l’économie, les nécessaires réformes des institutions et de la politique… et d’autres… dont nos politiciens devraient s’inspirer…

Bref, je terminerai en disant que ce roman se lit avec beaucoup de plaisir. Les tournures maladroites que j’ai pu y trouver sont rarissimes et vite oubliées compte tenu des autres qualités du livre qui semble s’écrire en même temps qu’on le lit, tant il colle à l’actualité… du moins au début….

Bien sûr les esprits chagrins soutiendront que l’intrigue est invraisemblable… Mais est ce bien certain ?

Le Corset des Âmes – June Mutti

Les éditions Librinova m’ont fait le plaisir de me contacter pour me proposer de découvrir un nouveau roman, écrit par June Mutti : Le Corset des Âmes.

Ce livre est disponible notamment au format e-pub, ici.

C’est l’histoire de Pauline, une jeune femme hospitalisée à la suite de ce qui semble être un suicide. Souffrant de nombreuses fractures, elle est immobilisée dans un corset, et ne peut quitter sa chambre d’hôpital. Alain, le meilleur ami de son frère depuis le lycée, vient lui rendre visite à la demande de celui-ci. Il n’a pas revu Pauline depuis des années, mais prend son rôle très à cœur, et se plait à écouter en cachette les discussions entre Pauline et l’équipe de soignants…

*

Le résumé me tentait, mais je dois vous le dire de suite… je n’ai pas réussi à entrer totalement dans cette lecture. Je suis restée comme en dehors de l’histoire. C’était comme si je regardais le film se dérouler devant mes yeux, en faisant autre chose.

Pourquoi ? C’est difficile à dire. Mais je pense que cela vient grandement du fait que l’auteure ne nous présente pas vraiment les personnages. On découvre leur passé et leurs blessures, mais on reste étrangement à la surface des choses. Tout est très factuel.

Est-ce le fait d’avoir un narrateur extérieur, et pas un personnage qui s’exprime à la première personne qui a induit cette distance ? Pas uniquement. J’ai trouvé que l’auteure passait un peu trop rapidement sur certains passages clefs de la vie des personnages. Je n’avais pas le temps de vivre et de ressentir ce qu’ils traversaient.

Et puis pour s’attacher à Pauline et à Alain, il faudrait partager un peu plus de leurs moments d’intimité, et avoir nous aussi le temps de sentir les sentiments évoluer…

Je n’aime pas dire qu’un livre ne m’a pas plu. Je trouve cela dur, d’autant que moi-même je n’écris pas, et n’ai donc aucune leçon à donner. Mais pour le coup, je n’ai pas particulièrement accroché avec ce roman. Peut-être vous plaira t-il plus qu’à moi. Pour le savoir, une seule solution : le lire à votre tour !

 

 

Eloïse Ouille – Jean Teulé

Avec Jean Teulé je ne sais jamais trop à quoi m’attendre. J’avais absolument adoré Le Montespan, son roman dédié au malheureux mari de la Maîtresse de Louis XIV. Le Magasin des Suicides et Les Lois de la Gravité m’avaient bien plu, dans un univers plus actuel. J’avais apprécié le côté poétique de Fleur de Tonnerre. En revanche, certains de ses romans m’avaient franchement retourné l’estomac, comme Mangez-le si vous Voulez, qui décrit le calvaire d’un jeune homme, persécuté par la foule avant d’être littéralement brûlé vif et mangé… Je, François Villon, sans me déplaire totalement, m’avait paru très très gore, avec des descriptifs de tortures à la limite du soutenable. Mais j’avais en revanche dévoré Charly 9, une biographie romancé du roi de France, que j’avais jugé plutôt marrante.

Bref, dans le doute, malgré quelques déceptions, je ne boude jamais un roman de Teulé. Et en plus, l’histoire d’Héloïse et d’Abélard m’attirait bien. J’avais envie d’en savoir plus, et je pensais naïvement que cela pourrait passer par la lecture du dernier Teulé… Naïvement ?

Le livre version Kindle coûte 13,99 € actuellement sur Amazon :

http://www.amazon.fr/H%C3%A9lo%C3%AFse-ouille-Jean-TEUL%C3%89/dp/2260022103

***

Oui parce-que ce roman, même si comme toujours avec Teulé, est très bien écrit (ce n’est que mon opinion, mais j’aime bien sa plume) n’a pas la prétention de véritablement nous instruire sur l’histoire des deux amants.

Ce livre est plutôt un prétexte pour nous livrer un long descriptif de scènes sexuelles, toutes plus crues les unes que les autres. On y parle couilles, sperme, chattes, vit (c’est un terme d’époque pour désigner le sexe masculin), et tout y passe, jusqu’à la sodomie à l’aide d’une carotte.

C’est un bien grand honneur que nous fait Nature en te perçant à cet endroit où je peux aller jouer.

Je préfère vous le dire clairement, car cela peut surprendre… Et encore, je n’ai listé que quelques termes en vrac, mais il faut bien voir que l’essentiel du roman consiste en des descriptions de coït entre Eloïse et Abélard, dans des termes plus vulgaires les uns que les autres. Et autour de cela, et bien il ne se passe pas énormément de choses… du moins pour la première moitié du roman, voire un peu plus…

-Ils sont doux, tes cheveux, ma amour. On dirait les poils de ton cul.

C’est finalement cela qui m’a déçue… Parce-que les scènes sexuelles avaient toute leur place dans cette histoire, et la façon très crue de les raconter est plutôt intéressante, mais n’avoir quasiment que cela sur plus de 200 pages, c’est un peu longuet…

Nous ne partirons d’ici, ni moi ni mes couilles, sans avoir tenté de si bien vous mettre que vous en restiez gisante et pâmée. Je vais te farcir à la bite, ma amour !

J’ai apprécié les passages pendant lesquels on retrouve le Chanoine oncle d’Héloïse, toujours plus naïf, qui ne se doute pas un seul instant de ce qui se passe dans la chambre de la jeune femme (Abélard est sensé être le Maître d’Héloïse, et la faire étudier…). Mais ces passages étaient trop rares.

Découvrant la chambre sens dessus dessous d’Héloïse, le chanoine s’exclame :

La pauvre orpheline, quand elle dort, doit encore tellement cauchemarder qu’elle bouscule tout autour d’elle !

Le récit prend un virage une fois la première moitié des pages tournées, quand les amants se voient séparés. Là j’ai trouvé que c’était plus amusant, sans pour autant devenir un roman à se tordre de rire. Mais cela valait la peine de s’accrocher… D’autres personnages entrent en scène, et Teulé use du comique de répétition, avec une certaine dextérité.

En définitive, si c’était à refaire, je relirais ce roman, car j’ai tout de même apprécié l’histoire, et que le style de Teulé me plait réellement. Mais je m’attendais à mieux.