J’avais gagné une invitation pour assister à la projection du film De Plus Belle, qui met en scène Florence Foresti, dans le rôle d’une quarantenaire guérie d’un cancer.
Le thème n’augurait rien de très joyeux, et l’homme nivor a eu une tête un peu dépitée quand je lui ai proposé d’aller voir ce film. Mais il a accepté de m’accompagner malgré tout, au prétexte que « les acteurs sont bons, donc le film devrait l’être aussi ».
Cela aurait été fort dommage de passer à côté de ce film, car je suis ressortie de la projection des larmes plein les joues. Et l’homme, même s’il a été moins secoué, a passé un excellent moment aussi.
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L’histoire est fort belle, puisque nous assistons à la renaissance d’une femme, qui doit apprendre à s’aimer à nouveau, malgré les ravages faits par la maladie. Elle l’exprime dès le début du film, reprendre sa vie d’avant n’a rien d’évident. Elle n’a plus vraiment l’habitude de s’occuper d’elle, et plus d’objectif à atteindre. Tout le monde la pense guérie, et elle l’est en partie, mais croire que le plus dur a été fait est probablement une erreur.
Lucie doit apprendre à guérir d’avoir été malade (c’est plus ou moins ce que dit l’un des personnages, mais ma mémoire peut déformer légèrement le propos).
Elle doit reprendre le cours de sa vie, renouer avec sa fille ado, apprendre à s’imposer face à sa mère. Bref, se remettre en selle, et le moins que l’on puisse dire est qu’elle a du boulot !
Quant à aimer, cela lui semble bien loin dans le rétroviseur… qui pourrait vouloir de son corps cabossé, et la trouver jolie alors que ses cheveux n’ont pas encore repoussés… (et qu’elle même se trouve laide surtout) ?
Et pourtant… petit à petit, et avec l’aide d’une prof de danse vraiment particulière, Lucie va remonter la pente… Elle sera motivée par une belle rencontre, avec un playboy de boîte de nuit, qui allez savoir pourquoi, va s’intéresser à elle et faire preuve d’une grande que dis-je, d’une immense patience vis à vis d’elle…
Florence Foresti est lumineuse dans le rôle de Lucie. Le prénom n’a probablement pas été choisi par hasard d’ailleurs (Lucie –> lumière). Face à Mathieu Kassovitz, les princes charmants de Disney peuvent aller se rhabiller et ranger leurs chevaux.
On aimerait toutes (et tous) avoir Nicole Garcia en guise de prof de danse/bonne fée, pour nous aider à affronter la vie, et Jonathan Cohen en petit frère complice… Les scènes familiale, et notamment le repas chez la mère sont criantes de vérité. On s’y croirait !
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Ce film est bouleversant par sa justesse. Il ne cherche pas à nous arracher les larmes en nous montrant une femme pitoyable, que la vie n’a pas épargnée. Il ne nous détaille pas par le menu tout ce que Lucie a traversé. Il raconte une histoire finalement assez simple, avec beaucoup de sensibilité, et surtout sans sensiblerie.
Florence Foresti est absolument attachante, touchante. Son interprétation est d’une justesse incroyable.
Et puis, le film évoque aussi les réactions pas toujours évidentes de l’entourage, et plus globalement les relations familiales, notamment la relation mère-fille…
Bien-sûr, il y a la question qui touchera toutes les femmes, celui de s’aimer, et d’être bienveillante avec soi-même, malade ou pas, vieille ou jeune.
En un mot, ce film est une pépite.
Le seul reproche serait que le générique est trop court pour laisser le temps de sécher les larmes et de retrouver une apparence normale avant que les lumières se rallument…
Il vous tente ? Courez dans le cinéma le plus proche !
Bonus : l’action se déroule à Lyon et l’on peut reconnaître des quartiers, notamment celui de la Confluence.