Balade à Besançon

Une petite balade dans la capitale comtoise n’est jamais désagréable quand les beaux jours reviennent. J’aime bien monter à pieds depuis le centre ville jusqu’à la Citadelle, pour me mêler aux quelques touristes, et profiter de la vue d’en haut !

20190414_175301Il est possible d’entrer dans la Citadelle, en passant la première porte, et de faire quelques pas jusqu’à la billetterie. C’est court, mais cela permet de saluer les nandous et les vigognes sans débourser un seul centime.

Loin de moi l’idée de vous dire de ne pas faire la partie payante, non vraiment. Je dis juste que pour les bisontins, qui ne voudraient pas payer la visite chaque week-end, la balade vaut tout de même le coup pour la partie gratuite !

Si vous n’êtes pas du coin, vous ignorez peut-être que la citadelle de Besançon surplombe la ville de Besançon, et est elle-même entourée par la boucle formée par le Doubs. Elle est un chef d’oeuvre de Vauban, qui fut ingénieur militaire de Louis XIV. Ça en impose, non ?

Aujourd’hui encore, la Citadelle domine la ville, et est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008.

Construite à partir de 1668, la Citadelle fait de Besançon l’un des points essentiels de la défense de l’est de la France.

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La Citadelle abrite désormais deux musées, celui de la Résistance et de la Déportation, le musée comtois, ainsi qu’un zoo (avec noctarium, insectarium et aquarium).

20190414_174134.jpg Le Musée de la Résistance et de la Déportation est vraiment une visite à faire. C’est difficile, car on voit beaucoup d’images et de témoignages qui ne peuvent pas laisser insensible. On ressort de là bouleversé. Mais vraiment, c’est à faire.

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Depuis la Citadelle, l’on surplombe la ville, ses bus bleus, et sa Cathédrale St Jean actuellement en rénovation. Tiens, d’ailleurs la cathédrale est à deux pas de la citadelle, donc y faire un tour en passant peut être une bonne idée.

Honnêtement, je ne suis pas très impressionnée par le bâtiment en lui-même. Et je ne m’y connais pas assez en peintures d’époque, pour apprécier celles qui s’y trouvent. Mais puisque l’on est à côté…

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En redescendant, vous pourrez admirer la porte noire (vous êtes montés d’un si bon pas, que vous ne l’aviez même pas remarquée), qui porte mal son nom depuis qu’elle a été nettoyée et a retrouvé sa blancheur originelle.

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Et si vous êtes sages… dans un prochain billet je vous donnerai une bonne adresse, où prendre un bon thé avec un cookie, tout près d’ici…

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C’est Versailles ici !

A la base, je me rendais à Paris pour assister au Mondial de l’auto… mais j’ai été fort déçue par l’affluence, qui empêchait d’approcher la moindre voiture à plus de deux mètres sans avoir à poireauter environ 10 minutes (oui j’exagère), et par l’absence de grandes marques, comme FIAT, Volkswagen, Alfa Romeo ou encore Ford.

Du coup, la visite fut expédiée, laissant plus de temps pour d’autres découvertes parisiennes…

Se rendre à Versailles en transports en commun depuis mon point de chute de Rungis, n’était pas nécessairement évident. Il fallait déjà prendre un bus, puis emprunter le RER… Finalement le déplacement en voiture m’a paru plus adapté, quitte à vendre un rein pour payer le parking (0,50 € le 1/4 d’heure…). 6 € le rein, c’est pas cher vous me direz.

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Et bam, un château !

Quand on arrive par la route, et que l’on cherche le château des yeux, il se passe un phénomène que j’ai déjà ressenti en de rares occasions… notamment en découvrant le Colisée. On cherche, et finalement il apparaît d’un coup, énorme, monumental, et bam on ne voit plus que lui ! (Non je ne vous décris pas un coup de foudre).

Le château de Versailles en impose, par sa taille et par ses détails dorés. Et ce n’est point un hasard, puisque cette résidence royale souhaitée par Louis XIV avait entre autres fonctions, celle de représenter l’absolutisme du souverain (son côté « je suis le soleil » tout ça tout ça).

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Pourquoi Versailles quand il y avait déjà le Louvre ?

Versailles avait deux autres fonctions. La première était de permettre au roi de s’éloigner de la ville de Paris, car il avait été profondément marqué par la fronde. La seconde, était de construire une résidence suffisamment grande pour pouvoir y loger les courtisans et les garder à l’œil… Ainsi, il occupait ces privilégiés à grands renforts de fêtes plus fastueuses les unes que les autres, et évitait ainsi qu’ils ne complotent contre lui !

Entre le château et les jardins, il faut parfois choisir…

J’avais trop peu de temps pour visiter l’ensemble du château, et j’aurais de toute façon aimé préparer la visite pour en profiter au maximum. Ceci explique que j’ai choisi de visiter uniquement les jardins.

Pour ce faire, il m’a fallu payer la somme de 9,50 € car nous étions un jour de Grandes Eaux. Comprenez par là que certaines fontaines étaient en action et que la musique venait ponctuer la visite. Sans cela, l’entrée dans les jardins aurait été gratuite.

Honnêtement… je n’ai pas vraiment remarqué les fontaines en action. Celle d’Apollon dont je vous parlerai plus loin n’était pas en marche et je l’ai regretté.

Pour le détail des tarifs, vous pouvez consulter le lien suivant TARIFS Versailles

L’orangerie compose une partie des jardins de Versailles, et compte actuellement 1 500 arbres, qui poussent en caisses. Cela permet de les abriter pendant l’hiver. On trouve des orangers en majorité, mais également des grenadiers, des lauriers, des myrtes.

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Un chantier titanesque

Pour Louis XIV, l’aménagement des jardins, qu’il confia à Le Nôtre, était au moins aussi important que l’aménagement du château lui-même. Le travail accompli par Le Nôtre fut titanesque, et s’étendit sur quarante ans !

Il fallu niveler le terrain, déboiser, creuser des bassins, acheminer des arbres de diverses régions françaises, et faire preuve d’une ingéniosité sans limites pour bâtir quelque chose sur un terrain originairement marécageux.

Ce furent des milliers d’hommes qui se retrouvèrent mis à contribution.

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Le problème de l’eau se posa, car il en fallait une certaine quantité pour alimenter les différentes fontaines ! Malheureusement elle manquait, et la meilleure solution trouvée à l’époque, fut de déclencher les fontaines chacune à leur tour, au fur et à mesure de la progression du roi dans les jardins.

Les jardins de Versailles sont les plus beaux jardins à la française, aussi appelés jardins classiques ou encore jardins réguliers pour leur symétrie, et l’usage de formes géométriques.

Ces jardins offrent des tracés réguliers, et l’on peut y admirer des végétaux taillés avec une grande précision. Outre les végétaux qui y sont rois, on peut voir de nombreuses fontaines, et des statues.

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L’allée royale

Le parc du château de Versailles s’étend sur 815 hectares. Il serait dommage de ne pas parcourir son allée royale, qui mène au bassin d’Apollon. Dans ce bassin, le char d’Apollon émerge de l’eau, tiré par quatre chevaux.

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Il m’a fallu zoomer pour prendre le cliché ci-dessus, car le bassin est à l’image de tout Versailles, très très grand. Je m’attendais à pouvoir regarder les statues en détails, mais avec ma vue de myope, ce ne fut pas possible !

Enfin, après le bassin d’Apollon, l’on trouve le Grand Canal, creusé entre 1667 et 1680. Long de 1 650 mètres, et large de 62 mètres, il se joue de la perspective. Depuis la galerie des glaces, l’on a vue sur le canal, qui semble de même largeur sur toute sa longueur. En réalité, trois bassins de largeurs différentes apparaissent de la même taille vus depuis le château !

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Les bosquets, qui bordent l’allée du roi, valent aussi la balade. A l’époque, ces lieux étaient dédiés aux divertissements puisque l’on pouvait y assister à des concerts, ou encore à des représentations de théâtre.

Ils furent remaniés au cours des époques, et on y trouve désormais de nombreux bassins et statues qui n’étaient pas tous présents à l’époque du roi soleil.

Enfin, concluons sur le fait que le jardin nécessite un entretien régulier, et qu’il doit être replanté tous les cent ans ! La dernière fois, ce fut fait juste après la tempête de 1999, qui avait considérablement endommagé les arbres. De ce fait, l’aspect du jardin tel qu’il apparaît aujourd’hui, est très proche de celui que le roi Louis XIV a connu.

J’espère que la visite virtuelle vous aura plu. N’hésitez pas à me le dire en commentaires ! A très bientôt !

Versailles – la série qui te la joue royale

J’aime l’Histoire, sans pour autant être une experte, loin de là ! J’apprécie de regarder des films et séries historiques, tout en gardant à l’esprit qu’il y a forcément eu des adaptations, des parties romancées pour rendre le divertissement plus intéressant pour les téléspectateurs lambdas.

J’ai commencé à visionner Versailles, sans a priori, juste pour le plaisir…

La série compte trois saisons, et a été diffusée à partir de la fin de l’année 2015 sur Canal+.

La saison 1 que je viens de terminer, compte dix épisodes, de 50 minutes chacun.

Sacrilège crierons certains, elle a été filmée en anglais… Mais j’ai choisi de la regarder en version doublée, car voir Louis XIV parler la langue de Shakespeare me semblait étrange.

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L’histoire commence en 1667. Louis XIV a alors vingt-huit ans, et décide de fixer le siège de son pouvoir absolu à Versailles, où se trouve le pavillon de chasse de son défunt père.

Pour garder les importants à portée de main, et tout surveiller au mieux, il lance la construction d’un projet titanesque, sans s’arrêter aux objections des différents intervenants. Versailles est éloigné de Paris ? Les routes qui y mènent sont peu sûres ? Le terrain est marécageux ? Et alors ?

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Versailles a beau situer son intrigue au dix-septième siècle, c’est une série très actuelle. Entendez par là qu’elle reprend les codes des séries qui marchent en ce moment. Toutes les quinze minutes, il y a soit du sexe, soit de la violence. C’est dans le contrat.

Est-ce gênant ? Honnêtement non, parce-que j’imagine bien qu’au dix-septième à la cour, il devait effectivement y avoir du sexe et de la violence.

Les scènes ont été tournées à Versailles, mais aussi dans d’autres lieux chargés d’Histoire, comme à Vaux le Vicomte ou Rambouillet, et bien-sûr, les acteurs sont en costumes d’époque.

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La série se regarde bien, et permet de se rappeler les grandes lignes de nos cours d’Histoire. On voit comment Louis XIV règne en monarque absolu sur une cour qui se passionne pour les complots et jeux d’influence. On observe comment les rapports de force changent rapidement, comment certain(e)s se positionnent en écrasant les autres.

Dans chaque épisode ou presque, on peut constater à quel point il était facile de se faire empoissonner ou couper la tête pour trois fois rien…

La médecine n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, je ne vous apprends rien, et les saignées que Molière critiquait dans ses pièces n’ont pas été oubliées des scénaristes.

Il se passe toujours quelque chose à la cour, et les nombreux personnages secondaires qui gravitent autour du roi, apportent tous leur dose d’intérêt à cette série. J’ai particulièrement apprécié le personnage étonnamment moderne de Monsieur, le frère du Roi connu pour son homosexualité assumée.

Je vais enchaîner, en visionnant la saison 2, preuve que la première saison m’a véritablement convaincue… Et vous, vous connaissez cette série ? Vous l’avez déjà regardée ?

 

C’était mieux avant !

Qui n’a jamais entendu cela ? C’était mieux avant. Y’avait pas tous ces problèmes…

L’auteur a voulu se faire une opinion sur le sujet, et vérifier si vraiment, nos ancêtres vivaient mieux que nous.

Il a pour cela analysé leur quotidien, et comparé avec le notre, en s’intéressant à la vie de famille, à l’habitation, au travail, aux loisirs, aux finances, mais aussi à la politique, à la religion, et à divers autres thèmes qui font notre vie telle qu’elle est.

Cela donne un livre incroyablement documenté, mais également très plaisant à lire.

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Jean-Louis Beaucarnot est Généalogiste. Il a écrit divers ouvrages, notamment  Comment vivaient nos ancêtres, paru en 2006.

J’ai réellement pris un grand plaisir à lire ce livre. Ce n’est pas un roman, et pourtant on se plonge dans l’existence de nos ancêtres, que ce soient ceux d’il y a une centaine d’années, ou carrément ceux du Moyen-Âge, avec délice. J’ai appris énormément de choses en lisant cet ouvrage, le tout sans jamais m’embrouiller les pinceaux ou en avoir marre.

C’est une belle lecture, qui plaira aux curieux, et pourra constituer une belle idée de cadeau à glisser sous le sapin !

Vous trouverez Nos Ancêtres étaient-ils plus Heureux ? en format numérique, ou en livre papier, aux éditions JC Lattès.

 

Visite du Château du Haut Koenigsbourg

C’est au XIIème siècle, que remonte la construction du château du Haut-Koenigsbourg, superbe forteresse médiévale que l’on peut visiter soit librement soit avec un guide, tout au long de l’année !

Bien que nous aimions nous balader à notre rythme, et fuyons généralement les visites organisées, pour le coup, nous avions opté pour une visite guidée, histoire d’apprendre quelques détails intéressants autour de ce château !

Château du Haut Koenigsbourg

Pour les informations pratiques et tarifs, je vous renvoie vers le site officiel. Et pour la visite virtuelle, je vous propose de me suivre…

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L’on trouve la mention du château fort dès 1147. Il appartenait alors à la famille Hohenstaufen et avait un rôle défensif.  C’est lors de la guerre de Trente Ans que la forteresse subit les assauts suédois, et finit incendiée en 1633.

Le Château tel que nous pouvons l’admirer aujourd’hui, a donc été restauré. En effet, après sa destruction, l’édifice était totalement abandonné, et réduit à l’état de ruine.

C’est grâce à Guillaume II de Hohenzollern, à qui la ville de Sélestat offrit la-dite ruine en 1899, qu’il pu retrouver sa superbe. Passionné par le Château, il confia sa restauration à Bobo Ebhardt, Architecte et spécialiste de la fortification médiévale.

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Il est impressionnant de découvrir le Château au loin, comme dressé sur un éperon rocheux, à près de 800 mètres de haut. Même si nous y accédons en voiture, il faut grimper quelques centaines de mètres à pieds pour arriver à l’entrée, et l’on comprend vite l’intérêt d’un tel choix d’implantation, quand on arrive légèrement essoufflés. Et pourtant, nous sommes en débardeur et ne portons pas une lourde cote de mailles et des armes !

Château du Haut Koenigsbourg

Forcément, une fois arrivés tout en haut, l’on profite d’une très belle vue sur les environs !

Château du Haut Koenigsbourg

Château du Haut Koenigsbourg

Une fois la porte passée, sans s’être pris la herse sur la tête, nous avons patienté quelques instant dans la cour et fait un petit passage par la boutique de souvenirs.

Puis, nous avons retrouvé notre guide dans le cellier, où étaient entreposées autrefois les réserves de nourriture.

Château du Haut Koenigsbourg

Là, on nous a montré les plans du château et retracé l’évolution de son architecture, avant de continuer sur la visite des différentes pièces…

De nous-mêmes, nous n’aurions pas vu certains détails pourtant forts intéressants. Le guide nous a notamment rappelé un point tout bête ; le fait que la plupart des gens de l’époque étaient illettrés, et qu’il était nécessaire de trouver d’autres moyens que le texte pour leur passer des messages. Ainsi, cette sculpture de chevalier ligoté était une sorte de « pictogramme » médiéval, signifiant que l’accès était interdit aux chevaliers, sous peine d’emprisonnement !

Château du Haut Koenigsbourg

Mais bon, puisqu’il n’y avait aucun chevalier dans notre groupe, nous avons pu franchir la porte sans crainte, et poursuivre la visite…

Château du Haut Koenigsbourg

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Tenez, sans guide aurions-nous seulement prêté attention à ces trappes installées dans la cuisine ? Probablement pas. Et pourtant, nous avons appris qu’il s’agissait d’un ancêtre de frigo, permettant de stocker les provisions au frais !

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Quittons les cuisines pour nous rendre à l’étage !

La salle du kaiser a été aménagée pendant la restauration du château, bien après le Moyen-Âge donc, et témoigne des hautes ambitions qu’avait le-dit kaiser à l’époque ! Initialement, dans le château d’origine, aucune pièce de ce type n’existait.

D’ailleurs, la pièce aménagée lors de la restauration du château, présente une belle hauteur sous plafond (Stéphane Plazza lâche ce clavier !), qui n’est pas d’origine. L’étage supérieur présent dans le château médiéval a tout bonnement été supprimé !

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On aime ou pas, personnellement je trouve le style « légèrement chargé » mais dans tous les cas, difficile de ne pas être au moins un tout petit peu soufflé par la décoration de la pièce !

Le kaiser a même fait représenter son petit chien chéri dans une peinture du plafond !

Tous les meubles et élements exposés dans le château ne sont pas forcément d’origine. Il y a beaucoup d’objets qui proviennent d’ailleurs, mais sont tous datés du Moyen-Âge, et auraient donc pu être utilisés dans le château !

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Ici, vous pouvez admirer le détail d’un poêle en faïence…

J’ai beaucoup aimé voir des meubles très anciens, en bois massif.

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Du mobilier d’époque pré-Ikéa finalement…

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La salle d’armes a bien plu à certains, notamment aux petits et grands garçons. Moi, je vous avouerai que ce n’est pas ce qui m’a le plus marquée. Alors vous ne m’en voudrez pas trop de passer assez rapidement sur ce point…

La visite s’est terminée sans guide. Nous nous sommes quittés à l’extérieur, et avons continué la visite librement…

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Le jour de notre visite, il était possible de survoler virtuellement le château grâce à des casques reliés à des caméra-drones. Mais l’attente était trop longue (plus d’une heure) et nous devions reprendre la route… donc tant pis, nous n’en avons pas profité. Mais c’est dommage, car cela nous aurait vraiment fait envie, d’autant que ce petit supplément de visite était proposé gratuitement !

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Notre visite nous a beaucoup plu, et nous sommes repartis la tête remplie de belles images. C’est pourquoi nous vous conseillons de visiter ce château à votre tour ! Mais peut-être l’avez-vous déjà fait ?

Malpaga, et le Moyen-Âge est là !

J’avais découvert le château de Malpaga sur internet, en préparant nos vacances.

En effet, ce château médiéval se situait tout près de notre point de chute, dans la région de Bergame, en Italie

Coup de bol, j’avais vu qu’un événement serait organisé le weekend même de notre visite.

Nous nous y sommes donc rendus en voiture depuis notre hôtel de Stezzano. Cela nous a pris un quart d’heure.

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En arrivant à Malpaga le matin, nous avons pu nous garer sans difficulté et gratuitement, puis marcher quelques centaines de mètres pour accéder au château.

Nous avons tout de suite été séduits par l’édifice et par toute la mise en scène. Des tissus avaient été installés, avec des stands en bois, une grande table… On se serait crus revenus au Moyen-Âge !

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Sur un stand, des gens vendaient des couronnes de fleurs, que l’on retrouvait ensuite sur les têtes de toutes les gamines !

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L’entrée du château

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Selon les horaires, il est possible de visiter le château, soit avec un guide en costume, soit avec un audioguide. La visite avec un guide en chair et en os coûte 9 € par adulte. Elle est proposée en italien uniquement.

C’est cette option que nous avons choisie, car une visite commençait juste au moment où nous arrivions.

A savoir, le château peut aussi se visiter en groupe, avec des écoles, ou être privatisé pour des événements particuliers, comme des mariages.

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Le Château de Malpaga date du XIIIème siècle. Initialement, il était en fait une rocca, c’est à dire une forteresse, avec pont levi et fossé, qui servait essentiellement à assumer un rôle défensif contre les allemands.

Puis, avec l’arrivée du condottiere Colleoni, il fut agrandi, à compter de 1456. En effet, le militaire choisit cet imposant édifice, comme centre de son domaine, et y fit construire des maisons pour loger ses soldats.

La forteresse initiale était décorée de motifs géométriques, qui furent recouverts par de nouvelles fresques, figuratives cette fois. Mais par endroits, les fresques d’origine sont encore visibles.

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Ci-dessus, on visualise bien les différentes fresques ; les anciennes, et les nouvelles, apparues par dessus. Notre guide nous montre des exemples de tenues de l’époque. Les femmes portaient des robes lacées sur le devant. Le lacet permettait d’ajuster le vêtement, en cas de grossesse.

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On commence par entrer dans la salle de banquet (photo ci-dessus), richement décorée sous Colleoni. La guide explique rapidement les fresques, nous détaille les principaux protagonistes.

Elle partage avec nous quelques anecdotes intéressantes. Par exemple, j’ai appris que Colleoni interdisait l’utilisation de couverts dans les gros banquets, pour éviter qu’ils soient utilisés comme des armes. Il ne se séparait pas de son épée, même dans son château !

Les emblèmes des Colleoni sont nombreux. Le plus marquant est sans aucun doute cet ensemble de trois paires de couilles… Oui vous avez bien lu, trois paires de testicules, dont l’utilisation sur les blasons est antérieure à la naissance du fameux Condottiere.

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Vous pouvez voir l’emblème sus-mentionné sur la photo ci-dessus, à différents endroits : sous la voûte, en plein milieu de la photo, à peine au dessus entre les deux bougies, et à gauche sur le mur.

Pourquoi cet emblème ? Par rapport au nom « Colleoni » proche de « coglioni » ? Pour représenter la vigueur ? La masculinité ? Pourquoi trois ? Certaines mauvaises langues avancent le fait que les mâles Colleoni auraient étés dotés d’une troisième boule. Des siècles après, le mystère reste entier !

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Sur la photo juste au dessus, vous pouvez voir les créneaux, le terme technique pour ces créneaux bien spécifiques est « Merlatura ghibellina« . Les créneaux se terminent en queue d’hirondelle, au lieu d’être droits, comme les créneaux guelfi.

Les Guelfi et les Ghibellini étaient les deux factions ennemies du XIIème siècle, jusqu’au XIVème. D’un côté, les Ghibellini étaient en faveur de l’Empereur, tandis que de l’autre, les Guelfi appuyaient la papauté.

Sur la photo un peu plus haut, remarquez qu’il y a des espaces pleins, bien plus larges qu’ailleurs (dans l’angle à droite). En fait, ceci était destiné à faire croire au loin, qu’il s’agissait d’une tour… En gros, c’était une tour en 2D, qui pouvait laisser craindre à l’ennemi, que le château était encore plus difficile à prendre qu’il ne l’était réellement. Futé non ?

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La visite était réellement passionnante. La guide expliquait les choses très clairement, sans nous perdre dans des détails compliqués. Elle rappelait bien le contexte, les us et coutumes de l’époque. Même si la visite était en italien et que mon homme n’a jamais appris cette langue, il a réussi à suivre sans trop de difficultés.

En plus, il y a de nombreux objets qui ont été ajoutés pour réaliser des petites mises en scènes. Par exemple, un lit d’époque a été reconstitué dans la chambre du condottiere. Il permet de bien se rendre compte de l’aspect que la chambre pouvait avoir au Moyen-Âge.

La guide nous a expliqué que le condottiere dormait dans un minuscule lit. Nous pensions que cela s’expliquait par sa petite taille. Et bien pas du tout ! Colleoni mesurait 1,80 m ! Un géant pour l’époque ! Mais il dormait assis car c’était l’usage de l’époque, et était sensé faciliter la digestion. En prime, cela lui permettait de se lever plus rapidement en cas de danger ! On en revient toujours au contexte de l’époque, extrêmement violent (comme pour l’anecdote des couverts interdits !).

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La château a été restauré pour la dernière fois en 2008. Rien n’a été ajouté, comme le veut la législation italienne. Mais les éléments encore visibles ont été remis en état. Et honnêtement, même si par endroit les fresques sont incomplètes, il reste beaucoup d’éléments à admirer, et à déchiffrer !

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Dernière petite anecdote : l’eau de pluie était collectée dans un grand réservoir situé dans la cour. On l’utilisait notamment pour remplir un baquet qui servait de baignoire. Tous les membres de la famille se baignaient dans la même eau ; d’abord les hommes, puis les femmes, et enfin les enfants ! Ils utilisaient du savon fabriqué à base d’huile et de cendre.

Avant de quitter le château, nous avons fait un petit tour par l’exposition temporaire, qui présentait les différents symboles, dont les fameuses trois paires de testicules. Puis nous nous sommes baladés à l’extérieur…

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Comme tout n’était pas encore installé, nous avons décidé d’aller voir les communes voisines, et de revenir ensuite, pour assister à la fête de Malpaga…

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L’après-midi nous avons pu assister à des spectacles de bouffons, écouter des musiciens avec leurs instruments médiévaux, approcher des chouettes, et voir tout un assortiment de produits d’artisanat, comme des bijoux faits à la main en métaux, des objets en cuir, etc…

L’homme serait bien resté pour regarder la joute, mais je me lassais un petit peu de rester debout en plein soleil, donc nous sommes repartis. En tout cas, tout était vraiment impeccablement organisé, et les acteurs qui incarnaient les personnages médiévaux étaient vraiment doués.

A noter, les animations de l’après-midi se déroulaient dans la cour et à l’extérieur du château, et étaient donc accessibles à tous, sans avoir à s’acquitter d’un billet d’entrée.

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Cette visite nous a totalement enchantés. Nous avons fait un bond dans le passé. J’avais déjà visité de nombreux châteaux, mais jamais je n’avais été aussi immergée dans la visite. Le fait que la guide (en costume d’époque) nous explique des choses sur la vie quotidienne dans le château, et appuie son récit sur des objets qui reconstituaient les scènes d’époque, a contribué à rendre la visite réellement passionnante.

La fête qui a suivi la visite, a été un chouette bonus…

Nous garderons un excellent souvenir de notre découverte du château de Malpaga.

Si à votre tour vous souhaitez le découvrir, alors je vous laisse le lien vers le site officiel !

Rendez-vous à Versailles !

Chez Emmaüs, je suis tombée sur une collection de romans ados qui m’ont tentée en raison de leur jolie couverture… La présentation soignée, les pages artificiellement vieillies, m’ont donné envie !

J’ai choisi le journal d’Angélique, une fausse autobiographie d’une fille d’honneur à la cour de Versailles.

Le livre tient en 159 pages, rapides à lire.

Angélique est orpheline et entre à la cour de France sur recommandation de sa marraine. Elle est au service de la princesse palatine, Elisabeth-Charlotte de Bavière, épouse du frère de Louis XIV, Charles Ier.

La jeune fille (elle a 14 ans) va découvrir tout le faste de Versailles, les fêtes organisées pour divertir les grands de ce monde et les empêcher de s’intéresser aux vraies questions… Elle va devoir respecter l’étiquette, s’appliquer à paraître en permanence.

Angélique devra aussi assumer un grand secret, lourd à porter à l’époque, puisqu’elle découvre que ses parents étaient protestants, et qu’ils se sont convertis sous la contrainte…

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Ce roman est vraiment facile d’accès. Il permet de résumer très rapidement la vie à la cour de Louis XIV, et de nous expliquer brièvement les conversions des protestants et la révocation de l’édit de Nantes.

J’ai trouvé intéressant de redécouvrir cette période avec ce récit. Mais je n’ai pas été non-plus totalement séduite.

L’histoire reste très simple, et assez plate. Il manque un peu de profondeur, un peu d’intrigue pour que l’on ait envie de tourner les pages et du mal à reposer ce livre.

On a vraiment les grandes lignes de ce qui s’est passé à l’époque, mais c’est tout. Un peu d’action n’aurait pas été de refus, pour que l’on s’attache un minimum à la narratrice et que l’on ait envie de savoir ce qui allait se passer…

Du coup, je ne pense pas découvrir les autres livres de la collection. Mais bon, pour le public visé, à savoir les enfants/ados, pourquoi pas ?!

 

Marie-Antoinette, la biographie par Stefan Zweig

Ma pile de livres à lire atteint des sommets, qu’il s’agisse de la pile papier, ou de la pile numérique. J’ai des livres partout, partout, partout. Mais… je continue à faire des découvertes (notamment sur les blogs !!) et à avoir envie d’en rajouter, encore et encore. Sauf que cela ne sert pas à grand chose tant que je manque de temps pour les lire tous ces beaux livres !

Alors quand j’ai craqué sur la biographie de Marie-Antoinette, je l’ai fait de façon raisonnable (applaudissez-moi donc !)… J’ai opté pour l’audiobook, que je pourrais écouter pendant mes longues heures d’archivage au bureau ! Pas bête non ?

Cet audiobook est paru chez Audiolib, et il se compose de deux CD, pour une durée d’écoute de 18 h 20, pas moins ! Le texte est lu par Laurent Jacquet.

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Pour le côté technique…

Lorsque l’on insert les CD dans un lecteur, on peut trouver des pistes audio d’environ 15 minutes chacune, au format MP3. C’est fort pratique car on peut soit lire les CD tels quels sur un lecteur MP3, soit les transférer très simplement vers un baladeur ou un smartphone.

Le livre en lui-même…

J’avais un peu peur que la biographie soit écrite dans un style un peu soutenu, un peu vieillot, qui ferait que j’aurais du mal à suivre l’histoire en faisant autre chose en même temps.

Parfois cela m’arrive d’écouter une émission de radio en faisant du classement, et de m’apercevoir qu’en fait je n’écoute rien du tout, et que je serais incapable de dire de quoi cela parlait.

Et bien là, pas de souci. Le récit est tout sauf ampoulé. Il n’y a pas de termes compliqués que j’aurais eu du mal à saisir. Les phrases sont simples, et on suit la biographie de Marie-Antoinette comme on écouterait un reportage ou une histoire. C’est prenant.

La biographie est proposée de façon chronologique, et le récit s’articule autour de grands thèmes. Stefan Zweig nous parle de l’éducation de celle qui deviendra Reine, de son manque d’intérêt vis à vis de la culture, de son manque d’attention également. 

Il décrit aussi la rencontre, le mariage et les premières années chaotiques avec Louis XVI.. chaotiques car le Roi souffre d’impuissance, et que les ragots vont bon train dans toute l’Europe à l’époque…

On suite l’histoire de Marie-Antoinette, rythmée par des événements marquants, comme la naissance de ses enfants, l’affaire du collier, et bien-sûr la Terreur…

 

Une belle analyse…

J’ai beaucoup apprécié le fait que Stefan Zweig rapporte des faits, mais les analyse également, les replace dans un contexte. Il nous permet de bien comprendre l’importance de tel ou tel événement pour l’époque. Par exemple, il explique qu’à la cour, il était essentiel d’être le moins naturel possible, de suivre tout un ensemble de comportements codifiés, chose que Marie-Antoinette peinait à faire…

 

Enfin, Laurent Jacquet est la voix de cet audiobook. J’ai beaucoup aimé sa façon de raconter l’histoire, de façon posée, très simple, pas du tout lassante !

 

Cette biographie m’a beaucoup intéressée et permis d’apprendre énormément de choses, sans efforts. Je me suis passionnée pour l’histoire racontée par Stefan Zweig, et je n’ai maintenant qu’une envie… découvrir sa biographie de Marie Stuart… Peut-être en audiobook également !

 

En attendant Bojangles

Ce roman ne me faisait pas envie malgré les nombreuses chroniques positives que l’on pouvait lire à son sujet. Et puis, à force, je suis tombée sur une critique particulièrement enthousiaste, qui disait que ce livre avait été comparé à L’Écume des Jours de Boris Vian.

S’il y a bien un livre que je pourrais lire et relire, alors que ce n’est vraiment pas dans mes habitude, c’est l’Écume des Jours… J’ai découvert ce livre lorsque j’étais ado, car il traînait dans ma chambre je ne sais par quel hasard. Et je l’ai vraiment adoré.

Du coup, je ne pouvais pas ne pas lire En Attendant Bojangles !

Ce livre, premier roman de l’auteur français Olivier Bourdeaut, est difficile à présenter sans risquer de rompre le suspens. C’est pour cela je pense que les premières critiques que j’ai pu lire n’ont pas su me donner envie.

En effet, c’est une histoire vraiment originale, à part…

Il s’agit d’une famille, qui mène une vie haute en couleurs. Dans cette famille, on danse toute la journée. On n’ouvre pas le courrier, que l’on jette dans un coin où il forme une énorme pile. La mère saute sur les fauteuils avec son fils, et oublie parfois de faire à manger, tant elle est occupée avec les amis, qui sont en permanence invités dans le grand appartement. Au milieu de ce joyeux remue-ménage, Madame Superfétatoire, un oiseau domestiqué, rajoute encore une dimension loufoque.

On vit à deux-cent à l’heure, sans travailler ni se soucier des petites obligations qui font normalement le quotidien des gens lambdas. On prend les expressions au pied de la lettre, au point d’acheter un vrai château en Espagne…

Bref, on nage un peu dans l’absurde, dans le loufoque, mais pour autant, l’histoire n’est pas compliquée à suivre. Et puis elle a une réelle profondeur, qui s’installe au fur et à mesure que l’on tourne les pages. Si le narrateur habituel est le fils de la famille, parfois le père prend la parole, de façon occasionnelle, pour nous donner sa version des choses… Et l’on comprend peu à peu que tout n’est pas si rose et merveilleux que l’on a bien voulu le croire…

S’il faut vraiment comparer à l’Écume des Jours, je dirais qu’il y a quelques points communs en effet, mais que l’auteur d’En Attendant Bojangles va moins loin, car il reste dans le réel. Point de piano-cocktail chez ses héros par exemple !!

En Attendant Bojangles a beaucoup fait parler de lui, et maintenant que je l’ai lu, je peux dire que c’est amplement mérité… C’est un magnifique roman, qui mêle avec brio humour et tragédie… Il est facile et rapide à lire, et laisse le sourire au coin des lèvres. Alors franchement, si vous hésitez encore, arrêtez, et courez acheter cet excellent roman !

Certaines n’avaient jamais vu la Mer…

« Sur le bateau, la première chose que nous avons faite-avant de décider qui nous aimerions et qui nous n’aimerions pas, avant de nous dire les unes aux autres de quelle île nous venions et pourquoi nous la quittions, avant même de prendre la peine de faire les présentations-, c’est comparer les portraits de nos fiancés. »

***

C’est l’histoire de japonaises, de très jeunes japonaises, et puis des moins jeunes, des vierges, des veuves, qui ont quitté leur famille pour rejoindre l’Amérique, où elles ont été mariées à des hommes, des japonais qui se sont installés là-bas.

Elles sont emplies d’espoirs, et nourrissent des rêves un peu fous, de vies faciles et joyeuses… On leur a dit que ce beau jeune homme sur la photo, leur mari, était banquier à Los Angeles…

Une fois sur place, les expériences seront différentes, mais globalement peu conformes à ce qu’elles avaient imaginé. Certaines se retrouvent à travailler dans les champs, d’autres finissent par faire les domestiques, d’autres encore se prostituent…

***

Ce petit livre (il ne fait même pas 150 pages en version poche) était dans ma PàL depuis quelques mois. J’en avais largement entendu parler sur les blogs, et même si globalement les avis étaient mitigés, j’avais envie de le découvrir par moi-même.

« Elles nous donnaient de nouveaux noms. Elles nous appelaient Helen ou Lily. Ou bien Margaret. Ou en encore Pearl. Elles s’émerveillaient de notre silhouette minuscule et de nos longs cheveux noirs et brillants. »

Le récit a une construction particulière, car nous suivons l’histoire de toutes ces femmes, en même temps. Souvent, l’auteur nous offre des énumérations à base de « certaines… certaines… ». Cela peut sembler assez confus, mais en réalité cela ne l’est pas du tout.

Cette façon de raconter les choses sans suivre une héroïne en particulier permet de voir que les destinées ont été très variées, et que globalement ce n’était pas bien joyeux… En un mot, ce roman se résumerait par le terme « désillusion ».

Le passage sur les japonaises qui entrent au service de familles américaines m’a rappelé l’excellent La Couleur des Sentiments, pour la proximité qu’elles pouvaient entretenir avec leurs patronnes, tout en étant à d’autres moment, tenues à distance, rabaissées…

Passages choisis…

« Quand elles nous appelaient au milieu de la nuit, nous venions à elles et restions auprès d’elles jusqu’au matin. »

« Certaines d’entre nous avaient grandi dans de belles propriétés, avec leurs propres domestiques, et ne supportaient pas qu’on leur donne des ordres. Certaines n’aimaient pas les enfants américains qu’elles trouvaient trop bruyants et agressifs. »

 

Mais il n’y a pas que cela dans ce court roman. Il y a aussi tous les passages sur les abus sexuels, qui commencent pour certaines dès la traversée en bateau, et se poursuivent parfois avec les patrons blancs, comme si coucher avec le mari qui leur a été imposé ne suffisait pas. Certaines se mettent à aimer ce mari, qui est tout ce qu’elle ont, d’autres non.

Au final, Julie Otsuka nous offre un cours d’histoire magistral. C’est un peu comme un coup de poing d’où s’échapperait des fleurs de cerisier ! Oui c’est bizarre ce que j’écris, mais ce roman est à la fois très dur, et très doux. On s’attache à ces femmes, toutes autant qu’elles sont, et on s’émeut de leur triste sort. On les admire également. L’écriture de Julie Otsuka est belle ; puissante et poétique à la fois.

Les avis que j’ai pu lire étaient globalement mitigés. Le mien sera très tranché : j’ai a-do-ré !