J’avais totalement accroché aux images du jeu Bruxelles, lorsqu’un blog spécialisé (impossible de retrouver lequel) nous l’avait présenté à sa sortie. C’est pourquoi j’en avais parlé à mon club de jeu. Nous avions fini par le commander… Et c’est ainsi que j’ai eu la chance de le tester en janvier 2017…
Avant toute chose, laissez-moi vous donner quelques infos sur ce jeu :
*Nom complet : Bruxelles 1893
*Un jeu d’Etienne Espreman (c’est son premier jeu, et là je dis bravo Monsieur !)
*Illustré par Alexandre Roche
*Édité par Pearl Game, distribué par Millenium
*Sortie : novembre 2013
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Bruxelles est un jeu complexe. Pour le situer par rapport aux autres jeux que nous avons sortis ce soir là au club, je dirais qu’il est un peu plus compliqué qu’Orléans, et moins que Troyes.
Les règles sont relativement longues à expliquer (20 minutes). Oui il y a plus long, c’est toute l’utilité du « relativement ».
Mais la mécanique reste simple pour des joueurs habitués à ce type de jeu, qui ne paniqueront pas et accepterons de jouer une première partie pour voir, sans vouloir gagner à tout prix !
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L’univers…
Bruxelles est le berceau du style Art Nouveau. Et le jeu situe son action à l’endroit et à l’époque où ce mouvement a éclos…
Nous incarnons des Architectes, qui vont produire des oeuvres d’art nouveau, les vendre, construire des bâtiments, et tenter de dépasser leurs concurrents.
Nous jouons sur un plateau central fait de différentes zones. Ici, nous avons les actions possibles :
-collecter des ressources (2 cubes en bois, couleur(s) au choix),
-construire : on prend alors une case sur notre plateau bâtiment, et on la pose sur le plateau que vous voyez ci-dessus. A chaque fois qu’un joueur utilisera une case sur laquelle nous avons construit, nous gagnerons un bonus,
-embaucher ou activer un notable,
-produire une oeuvre,
-vendre une oeuvre.
Pour se positionner sur le plateau, il faut déposer un assistant (un gugus en bois) avec au minimum une pièce. A la fin de chaque tour de jeu, on remporte les cartes situées sous les colonnes. On fait le total des pièces laissées par chaque joueur dans une colonne. Celui qui a le plus enchérit gagne la carte. En cas d’égalité, la carte est défaussée. Dans tous les cas, le mieux disant, ou les joueurs à égalité bénéficient du bonus noté sur la carte (on augmente son curseur de PV, de réputation, etc…).
Non, on ne peut pas se placer sur la même case qu’un autre joueur…
Je ne vous détaillerai pas tous les curseurs car il y en a plusieurs, et que ce serait laborieux. Mais sachez que nous scorons sur divers critères, et qu’à mon sens c’est le gros intérêt de ce jeu. Nous pouvons adopter des stratégies très différentes, et essayer de gagner en testant l’une ou l’autre. La rejouabilité est vraiment très très grande !
Ajoutez à cela que le plateau des action est modulable. Avant chaque début de tour, le premier joueur doit placer un curseur, pour définir la zone active du plateau. Cela permet de modifier le jeu à chaque fois…
Mais ce n’est pas tout… Il y a une autre partie sur le plateau central…
Nous pouvons y consulter le coût de la construction. Il est représenté par un compas, qui pointe vers deux ressources. Chaque fois qu’un joueur construit une pièce de son bâtiment, il tourne l’une des aiguilles, et fait évoluer le coût. Dommage pour celui qui n’a plus les bonnes ressources pour construire !
A noter toutefois, des cubes blancs servent de bonus et remplacent une ressource au choix. Pratique, sauf qu’à construire avec des cubes blancs, on renonce aux 5 PV que l’on aurait eu en bâtissant avec les bons matériaux…
J’ai fait le test, de me passer totalement des cubes blancs pour une partie… J’ai pu construire 5 pièces de mon bâtiment (sur un total de 6). J’ai bien scoré, mais je n’ai pas gagné pour autant. Cela me semble assez compliqué à faire, mais possible, selon les ressources demandées par le compa…
C’est sur cette partie du plateau que l’on peut aussi se rendre à la bourse, pour empocher des sous, selon la somme indiquée à chaque tour. On peut effectuer n’importe quelle action du plateau de droite, sans déposer de pièce, ou encore embaucher un notable. Seul hic, le joueur le plus présent à cet endroit en fin de tour, verra l’un de ses assistants repartir à la défausse.
Bruxelles est un excellent jeu, très complet, mais comme toutes les actions s’articulent bien entre elles, avec beaucoup de logique, la prise en main est relativement rapide !
Un curseur coloré définit le cours des œuvres d’art, en termes de sous et de PV. Avant de vendre une oeuvre, le joueur peut déplacer le curseur du nombre d’œuvres qu’il possède. Il peut aussi choisir de ne pas y toucher, si le cours lui convient !
Ici par exemple, une oeuvre bleue vaut 6 PV et 6 pièces. Une oeuvre rose vaut 6 pièces et 2 PV.
On ne peut vendre qu’une oeuvre d’une couleur différente par rapport aux deux dernières œuvres visible sur les deux défausses. Là encore il y a moyen d’enquiquiner le monde, car lorsque l’on vend une oeuvre, on choisit de la poser sur l’une des deux défausses. Par exemple, je recouvre le vert, et laisse le jaune visible, si je veux bloquer le joueur suivant, qui vendrait bien son oeuvre jaune…
Les notables sont des personnages qui apportent des petits coups de mains… On peut les utiliser une seule fois, en « one shot » ou les embaucher pour toute la partie. Dans ce deuxième cas, il faudra les payer en fin de jeu. Le coût est noté sur la carte. Par exemple, Ernest Solvay coûtera 2 pièces.
Je pense que vous l’aurez deviné en lisant ce billet, j’ai beaucoup aimé Bruxelles. C’est typiquement le genre de jeu qui me plait. J’adore le fait de pouvoir monter une stratégie à part entière, qui n’aura pas grand chose à voir avec celle du voisin. Les cours variables, les enchères, les cartes qui apparaissent et repartent, tout cela contribue à apporter une bonne part de hasard et de changement tout au long du jeu. Il est nécessaire de s’adapter, et impossible de rester sur une stratégie figée.
Je n’ai pas gagné, pas du tout même, mais je me suis vraiment amusée !