Les Saveurs du Palais, DVD

Je vous parlais dernièrement d’un livre fort instructif, que j’avais lu au sujet de l’Elysée. Dans cet ouvrage, à la fin du chapitre sur les Cuisines, une note de bas de page citait un film, intitulé Les Saveurs du Palais, en disant qu’il retraçait la période à la fin du second mandat de François Mitterrand, pendant laquelle le Président a eu une Cuisinière pour ses appartements personnels, en plus de la Cuisine centrale.

Puisque j’avais justement ce DVD dans mon stock de films à visionner, j’ai voulu le découvrir juste après avoir refermé le livre…

***

Les Saveurs du Palais est une comédie française d’une heure et demie, qui nous présente Catherine Frot dans le rôle de Hortense Laborie, cuisinière périgourdine qui devient du jour au lendemain Responsable des repas personnels au palais de l’Elysée.

La vraie Hortense s’appelait en réalité Danièle Mazet-Delpeuch, et a cuisiné pour Mitterrand de 1988 à 1990.

20160206.jpg

Le film commence par le moment où les collaborateurs du Président viennent chercher Hortense chez elle, dans le Périgord, pour l’escorter jusqu’à l’Elysée. Il n’y a pas d’explication, et l’on a la sensation de prendre l’histoire en cours de route. C’est un peu déconcertant…

J’ai trouvé dommage de ne pas débuter un petit peu avant, quand Mitterrand formule le souhait d’avoir un Cuisinier pour ses appartements personnels, et que les membres de l’Elysée se mettent à la recherche de la perle. Cela aurait à mon sens été intéressant, et moins brusque comme entrée en matière !

Ensuite, le film se déroule sans à-coup, et se laisse agréablement regarder, grâce à la prestation impeccable de Catherine Frot. Mais il manque un petit quelque chose… En fait, pour tout vous dire, il ne se passe pas grand chose dans cette comédie. On découvre les rivalités entre la cuisine personnelle et la Centrale, peuplée de machos qui voient l’arrivée de Hortense d’un très mauvais œil. On voit le Président, amateur de bonne nourriture, mais assez avare en compliments. On voit l’organisation sans faille de Hortense, et son goût pour les bons produits, qu’elle va parfois chercher elle-même au marché, en continuant de diriger ses commis par téléphone. Mais en dehors de la routine, rien ne vient vraiment rythmer ce film.

C’est un peu décevant, car on ressort de ce visionnage avec une impression de n’avoir rien vu, rien appris. Dommage dommage, vraiment, car le personnage de Hortense a un vrai potentiel, et que l’on passe malgré tout un agréable moment en sa compagnie…

En fait, j’ai relu le chapitre du livre cité plus haut, pour me remémorer les détails, car j’ai regretté qu’ils ne soient pas explicités dans le film…

Un avis en demi-teinte donc… Si je devais trancher, je vous conseillerais tout de même de voir ce film, car un film avec Catherine Frot vaut toujours le visionnage !

Publicité

Madame extraordinaire – Fabrice Lehman

Les éditions JC Lattès ont publié tout récemment, un roman intitulé Madame Extraordinaire, né de la plume de Fabrice Lehman. Je ne connaissais pas cet auteur, diplômé de l’Essec, et cadre dans la Stratégie d’Entreprise.

Ce fut une belle découverte que ce roman…

***

Stéphanie est LA femme lambda.

La fameuse ménagère de moins de 50 ans, c’est elle, elle et ses goûts classiques, qui représentent les goûts de la majorité… Elle est mariée, mère de deux enfants, travaille dans une banque et adore Goldman. Elle roule en Renault Clio, porte un rouge à lèvres cerise, et sert des spaghetti bolo à sa famille. 

Quand Stéphanie découvre qu’elle est espionnée par une étrange société, qui cherche à exploiter ses goûts si représentatifs, sa première réaction est de paniquer… puis la curiosité finit par prendre le dessus…

téléchargement.jpg

***

J’ai rapidement accroché au récit préoposé par Fabrice Lehman. Mes restes de souvenirs de cours de socio au lycée sont remontés à la surface, et je me suis plongée avec plaisir dans ce roman original, qui nous propose de partir à la rencontre d’une femme lambda, à laquelle forcément plus que jamais… on s’identifiera toutes (et tous) un peu !

Il y a de quoi s’interroger sur notre rapport aux produits et à la politique. Car en effet, le roman se divise en deux grandes parties. D’abord Stéphanie est « utilisée » par les marketeurs pour mieux cibler les attentes des consommateurs, et augmenter leurs ventes. Ensuite, elle est récupérée par une équipe de campagne, pour améliorer la popularité du Président sortant.

Nous ne manquons pas de nous interroger sur la manière dont les politiciens tentent de nous influencer, en jouant sur la forme, souvent plus que sur le fond.

Ce roman m’en a rappelé d’autres : L’homme qui ne voulait pas devenir Président, notamment, ou 99 Francs pour le côté marketing (en moins virulent).

Je vous le conseille.

 

Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait – Anne Fulda

La Journaliste politique Anne Fulda, écrit notamment pour le Figaro. Dernièrement, elle a publié un ouvrage intitulé Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, aux éditions Plon.

9782259217057_inside_full_content_pm_v8

La politique n’est vraiment pas ma passion, et je fais partie de l’immense masse d’indécis, qui se tâte encore à l’approche des élections. 

J’ai donc choisi cette lecture pour me renseigner sur celui qui est à l’heure où j’écris ces lignes, annoncé comme le candidat le plus susceptible d’arriver en tête après le premier tour.

Dans ce livre, Anne Fulda nous présente Emmanuel Macron, depuis sa naissance dans le Nord de la France, de deux parents Médecins, jusqu’à aujourd’hui, Chef du mouvement En Marche !

Nous suivons son enfance, marquée notamment par un lien très fort l’unissant à sa grand-mère, Manette. Ce lien ne s’altérera jamais, et la disparition de Manette en 2013 affectera beaucoup celui qui est alors Ministre de l’Économie.

Bien-entendu, Anne Fulda retrace également la rencontre avec Brigitte Trogneux.

Elle est alors âgée de 39, Emmanuel Macron de 16 ans, et ils travaillent ensemble sur une pièce de théâtre.

J’ai trouvé ce passage intéressant, en ce sens que l’auteure analyse le lien fusionnel qui unit les deux protagonistes, et arrive brillamment à dresser le portrait ce couple à première vue atypique.

Ensuite, la Journaliste aborde les études, puis la carrière d’Emmanuel Macron, qui doit beaucoup à ses différents parrains. Elle ne rentre pas dans les détails, mais s’en tient aux grandes lignes, ce qui m’a plu car je n’étais pas venue chercher une biographie en 12 tomes !

***

Par moment, je me suis un peu perdue dans les noms qui étaient avancés, car Anne Fulda ne présentait pas toujours chaque personne citées. Il fallait avancer dans la lecture, pour que l’on nous rappelle qui était qui (ou demander à Google). Et comme je ne suis pas une fan de politique, certains noms de Conseillers ou de grands PDG m’évoquaient vaguement quelque chose…

Cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture. J’avais choisi ce livre pour connaître un peu mieux Emmanuel Macron, et au final, j’ai eu ce que j’étais venue chercher dans ces pages !

Le livre est rapide à lire, pas du tout prise de tête. Son auteure  a rencontré différents témoins, parmi lesquels les parents d’Emmanuel Macron. Elle cite différentes sources, illustre ses propos par diverses anecdotes.

Cela rend le document intéressant, car bien documenté.

Si le sujet vous intéresse, alors je vous conseillerais de vous laisser tenter par ce livre !

 

L’Elysée : Histoire, secrets, mystères par Patrice Duhamel & Jacques Santamaria

Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout du tout passionnée par la politique. Je me tiens au courant de l’actualité, car je pense qu’il est nécessaire de rester informé, pour pouvoir voter en connaissance de cause. Mais le sujet est loin de me tenir en haleine.

Pourtant, quand j’ai vu ce livre dans les nouveautés proposées sur Net Galley, j’ai cliqué pour en savoir plus… Pourquoi ? Parce-que cela me semblait être un ouvrage intéressant, qui permettait de regarder par le trou de la serrure… et que j’aime bien les livres de ce type…

J’avais lu le fameux et dispensable Merci pour ce Moment de Valérie Trierweiler, et l’avais trouvé bien plat, sauf pour les passages sur l’Elysée, ceux qui évoquaient le protocole et les discussions en off. Par exemple, quand l’ex première dame décrivait son entrevue avec Carla Bruni, au moment du changement de pouvoir, cela m’avait pas mal intéressée…

J’espérais avec ce livre, découvrir les coulisses de l’Elysée… le tout dans un livre à la portée de n’importe quel citoyen français.

*

51tbKMhgibL.jpg

Patrice Duhamel est Journaliste Politique, et a été Directeur de France Télévisions de 2005 à 2010, ainsi que patron de différents médias. Jacques Santamaria, est Réalisateur et Scénariste, et a notamment adapté plusieurs romans de Georges Simenon pour la télévision.

*

Le livre dont je vais vous parler a déjà été édité précédemment, et il s’agit d’une actualisation, très à jour puisque on y retrouve des mentions à des événements très très récents (l’échec de N. Sarkozy aux primaires de la droite et du centre, le mini-scandale du coiffeur de François Hollande, etc…).

L’ouvrage se compose de nombreux chapitres, qui sont tous courts, et classés par ordre alphabétique. Par exemple, on trouve une entrée sur le thème des chiens et chats, dans laquelle les auteurs nous parlent des animaux des différents locataires de l’Elysée.

Il y a également un chapitre consacré à la Coiffure, un autre aux Cuisines, un autre encore à aux Garden Party… D’autres chapitres sont plus sérieux, comme celui consacré à l’État d’Urgence.

On alterne les thèmes, toujours abordés de façon très accessible, et divertissante.

Ce livre est une mine d’anecdotes, qui nous permet d’en apprendre énormément, sans nous fouler les neurones !

Pour moi qui n’ai pas une culture politique très étendue, cette lecture a été fort enrichissante, et néanmoins plaisante. J’ai appris beaucoup de choses, en passant un agréable moment.

C’est pourquoi je conseillerais vivement ce livre, à quiconque aurait envie d’en savoir un peu plus sur l’histoire française, et sur la fonction de Président, sous notre cinquième République, mais aussi avant, puisque le livre aborde la vie à l’Elysée depuis sa construction !

***

Le Président – David Guinard [Chronique Guest]

Une fois n’est pas coutume, je cède le clavier le temps d’une chronique. Aujourd’hui, c’est mon Père qui vous présente son avis sur une nouveauté totalement d’actualité, le roman Le Président de David Guinard, sorti en février 2017 chez Librinova. 

Sarko.jpg

La politique sans l’ennui…

Au soir du premier tour de la « primaire de la droite et du centre » quatre jeunes loups du staff de campagne de Nicolas Sarkozy ne peuvent se résoudre à voir leurs ambitions personnelles réduites à néant avec l’élimination de leur « champion » de la course à l’Élysée. Refusant la défaite , ils n’hésitent pas à pactiser avec le diable (au sens figuré bien sûr)  pour remettre en selle l’ex-président…

David Guinard nous entraîne alors dans un thriller politique parfois violent et décapant dont le déroulé présente, à certains égards, de troublantes similitudes avec les événements ayant permis le « retour aux affaires » du Général de Gaulle en 1958 ,toutes proportions gardées bien sûr .

Annulez tous vos rendez vou ! Vous aurez envie de lire cet ouvrage d’une seule traite tant l’intrigue est énorme et le suspens distillé avec précision, durant ce voyage dans les arcanes du pouvoir entrecoupé de scènes érotiques, que tous les lecteurs n’apprécieront pas forcément, mais qui rappellent que sexualité débridée et pouvoir vont souvent de paire… même si ces intermèdes semblent plus destinés à rallier les admirateurs d’OSS117…

Mais ce livre n’est pas qu’un thriller , ni un simple roman de politique fiction . Tout au long de l’ouvrage l’auteur fait preuve d’un connaissance très pointue du fonctionnement des institutions et de la constitution de la Cinquième République , toile de fond de l’intrigue, que les connaisseurs , passionnés d’histoire récente apprécieront à sa juste valeur et dont les néophytes pourront bénéficier comme d’un cours magistral dispensé de façon tout à fait passionnante. Et n’allez surtout pas croire pour autant que la lecture en soit ennuyeuse un seul instant.

David Guinard n’a pas hésité à mêler personnages de fictions et personnalités bien réelles de la scène politique , ce qui donne lieu à de savoureuses évocations de figures connues dont les caractéristiques physiques, morales ou biographiques sont parfois soulignées par de croustillantes périphrases …. qui résument de façon amusante ces hommes politiques , parfois à la merci des manipulations de leur « conseillers »…

Il est d’ailleurs clair que l’auteur a aussi écrit ce roman pour poser un regard très critique sur le monde politique actuel et passé dont il dénonce l’immobilisme, le renoncement et le clientélisme  , mais aussi pour exposer des opinions très novatrices sur de nombreux sujets brûlants. A travers les propos qu’il prête aux protagonistes du roman , David Guinard nous expose, mine de rien, quelques idées novatrices sur des sujets aussi divers que l’énergie, l’économie, les nécessaires réformes des institutions et de la politique… et d’autres… dont nos politiciens devraient s’inspirer…

Bref, je terminerai en disant que ce roman se lit avec beaucoup de plaisir. Les tournures maladroites que j’ai pu y trouver sont rarissimes et vite oubliées compte tenu des autres qualités du livre qui semble s’écrire en même temps qu’on le lit, tant il colle à l’actualité… du moins au début….

Bien sûr les esprits chagrins soutiendront que l’intrigue est invraisemblable… Mais est ce bien certain ?

Du Rimmel et des Larmes – Biographie politique

Le rayon politico-people est généralement l’un de ceux que je délaisse lorsque je me balade dans les librairies ou bibliothèques. La politique et surtout les politiciens, m’intéressent bien peu et m’agacent pour la plupart.

C’est dans une petite boîte de book-crossing que j’ai trouvé cette biographie de Rachida Dati, écrite par Jacqueline Remy. Au dos on apprend que l’auteure est une journaliste, écrivaine. Elle a travaillé pour l’Express, et collabore régulièrement avec Marianne.

J’ai pris ce livre sans grande conviction, en me disant que j’allais l’entamer sur place (la boîte se trouve vers la plage) et que je le reposerais s’il ne m’emballait pas.

Et finalement j’ai bien accroché à la plume de Jacqueline Remy !

Le portrait qu’elle dresse de Rachida Dati n’est guère flatteur. Elle dépeint une jeune femme ambitieuse mais pas franchement travailleuse, qui a l’art de déléguer. Elle nous explique comment l’ex ministre originaire des cités, a appris très tôt à se rapprocher des gens importants en osant frapper directement aux bonnes portes, de façon parfois très insistante…

On découvre une Rachida Dati manipulatrice, séductrice, qui sait se créer rapidement des amitiés avec les personnes susceptibles de lui servir…

Elle n’hésite pas à tutoyer, à copiner rapidement, en se moquant des codes.

Le portrait n’est vraiment pas reluisant… Mais l’auteur cite régulièrement ses sources alors on a tendance à la croire, d’autant que Rachida Dati est de ces personnes que l’on adore ou que l’on déteste, sans demi-mesure !

Dans du Rimmel et des Larmes, Rachida Dati apparaît comme une imposteur, qui arrange la réalité selon les situations, et ment régulièrement sur son passé. Elle joue de ses origines, et accuse de xénophobie ceux qui lui refusent leur soutien. Elle maquille son parcours, ses diplômes et expériences professionnelles selon ses besoins… et parvient à ses fins grâce à son incroyable culot et à sa beauté.

J’ai été surprise d’accrocher autant à ce récit et d’avoir du mal à refermer le livre ! Du coup, je vous conseille cette biographie…

Même sans avoir suivi l’actualité de près, vous ne serez pas perdus. L’auteur s’attarde surtout sur la psychologie de l’ex garde des sceaux et nous resitue les événements avant d’entrer plus en détails. Cela se lit donc sans aucune difficulté (la preuve, j’ai lu la moitié des 200 pages que fait ce livre, à la plage !).

 

 

[Lecture] Merci pour ce moment…

Quand le livre de Valérie Trierweiler est sorti en septembre 2014, cela ne m’a fait ni chaud ni froid. J’avais bien une opinion là-dessus. Je me disais que ce n’était pas très élégant de laver son linge sale en famille. Mais je ne me suis pas posé une seule seconde la question de le lire. Cela ne m’intéressait pas.

Et puis, presque deux ans plus tard, me voilà devant ma PàL, à chercher une autobiographie… Je voulais lire une histoire vraie… et la seule que j’ai trouvé était celle de l’ex première dame, car on me l’avait prêté…

Je ne me cherche pas d’excuse. J’assume d’avoir lu ce livre. Et je vais aujourd’hui vous donner mon avis…

***

Dans Merci pour ce Moment, Valérie Trierweiler raconte son histoire avec François Hollande, en focalisant sur la fin de celle-ci et notamment sur l’affaire Julie Gayet. Elle nous décrit comment ce qu’elle pensait n’être qu’une rumeur montée de toute pièce pour déstabiliser le Président s’est révélé être vrai, et à quel point elle s’est sentie blessée.

Je ne ferai pas de mystère, je n’ai pas accroché. Pour moi une bonne autobiographie doit nous faire adhérer au point de vue de son auteur. On doit s’attacher à lui, adhérer à son histoire… Là, je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour Valérie Trierweiler. Et c’est embêtant car avant ma lecture je me disais quand-même que c’était moche d’avoir été ainsi trompée, et humiliée publiquement…

Sauf que Merci pour ce Moment ne m’a paru être qu’un déballage d’infos contre François Hollande, servant de prétexte au passage pour redorer le blason de Mme Trierweiler.

Chaque jour dans la rue, des femmes, souvent, mais aussi des hommes, viennent me voir, ils me parlent de ma « dignité ». Je suis parfois obligée de tempérer leurs propos, très durs à l’encontre du Président.

Je n’éprouve aucune sympathie particulière pour François Hollande, et ne m’intéresse pas vraiment à la vie politique. J’aurais plutôt eu tendance avant de lire ce livre, à « soutenir » la femme trompée. Mais dès les premières pages, Valérie Trierweiler nous livre un autoportait d’une femme capricieuse et impulsive, auquel il est difficile de s’attacher…

On apprend qu’au départ elle ne croyait pas à la liaison avec Julie Gayet, mais que néanmoins elle a fait plusieurs « crises » pour exiger un démenti public, allant jusqu’à prendre une forte dose de somnifères en face de François Hollande, pour le faire réagir. Est-ce une réaction sensée ? J’ai trouvé cela assez surprenant de la part d’une femme de son niveau…

Plusieurs fois, elle insiste sur le fait que lorsqu’elle a quitté son ancien mari, pour vivre sa passion avec François Hollande, celui-ci n’était absolument rien. Et donc, elle n’a pas été motivée par le pouvoir. Cela revient à plusieurs reprises dans le livre, et finit par être réellement lassant, et par ne pas vraiment jouer en sa faveur, car j’ai perçu cela comme une façon peu subtile de rabaisser son ex conjoint.

Je ne dis pas que sa situation était facile ou enviable. Au contraire, cette histoire a donné une mauvaise image d’elle, alors que sa position était déjà assez instable, en tant que concubine du Président. On saisit bien dans son récit, qu’elle a eu peur de se retrouver sans ressources, elle qui avait dû renoncer à son travail chez Direct 8 sur demande du Président. Mais j’ai eu du mal à admettre que cela justifie une telle vengeance…

J’assiste à la naissance d’un personnage, qui a mon nom, mon visage, ma vie, mais qui n’est pas moi, un double de fiction.

On perçoit bien tout au long du récit, qu’elle a souffert de l’image qui a été donné d’elle. Elle insiste largement sur le fait qu’elle vient d’un milieu défavorisé, et que le fait d’avoir été « traitée » de bourgeoise hautaine lui a fait beaucoup de mal. Mais j’ai quand-même eu du mal à avaler les passages sur ses origines modestes. Le livre sert à mon humble avis à la rendre toute belle et toute lisse, et à rabaisser son ancien compagnon…

Certains passages sont intéressants, notamment sur la façon dont s’est déroulée la passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy. On en apprend un peu sur le protocole. Mais ce n’est pas vraiment le but de ce livre ; vous l’aurez compris !

Rien ne passionne François en dehors de la politique. Rien ni personne. La littérature ne l’intéresse pas, pas davantage le théâtre ou la musique.

Ce livre me semble être rédigé à la hâte, sous le coup de l’émotion. Il reste très factuel, sans véritable analyse. Il se lit bien et vite, mais il s’oublie tout aussi rapidement. Par moments j’ai eu la tentation de sauter des pages, lorsque l’auteure fait des retours en arrière pour raconter ses rencontres avec Hollande avant qu’il ne soit Président, se passant un peu de pommade par la même occasion (elle nous raconte qu’elle vient d’un milieu défavorisé, qu’elle doute d’elle-même etc…).

IMG_2924.JPG

Voilà, je pourrai dire que j’ai lu Merci pour ce Moment, et passer à autre chose…

Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

Il est de Retour – Timur Vermes

Il est de Retour est un roman allemand paru en 2012. Véritable best-seller en Allemagne, ce livre a beaucoup fait parler car il met en scène Adolf Hitler, qui ne serait pas mort et atterrirait en 2011 à Berlin, pour… de nouvelles aventures.

 

Un livre polémique

Alors forcément, il y a des sujets qui feront toujours jazzer, et des gens pour dire que l’on ne peut définitivement pas rire de tout. Cela avait déjà fait beaucoup réagir lorsque Eric-Emmanuel Schmitt avait publié son excellent (c’est mon opinion, totalement subjective) La Part de l’Autre et c’est bien normal.

Dans La Part de l’Autre, l’auteur français imaginait ce que serait devenu Hitler s’il n’avait pas été recalé aux Beaux-Arts. Dans ce roman, Hitler devenait quelqu’un de totalement aimable et fréquentable.

Dans Il est de Retour, Timur Vermes imagine le Fürher qui se réveille en 2011, sur un terrain vague de Berlin. On ignore bien ce qui a pu se passer, et lui-aussi, mais rapidement il parvient à s’intégrer dans cette nouvelle époque, à lier des connaissances, à se documenter, et à passer à la télé…

Ce livre a forcément un côté dérangeant, tout d’abord parce-qu’il nous présente un Adolf Hitler qui nous fait rire. Son décalage temporel et le regard qu’il porte sur notre époque sont en effet très comiques. Le personnage nous devient sympathique, car l’auteur a eu beau glisser quelques passages un peu grinçants, il n’a pas non-plus joué à fond là-dessus.

Les réflexions que fait Hitler sur notre société actuelle sont parfois vraiment drôles. Par exemple, il voit des gens ramasser les déjections de leur chien dans la rue et les prend pour des illuminés complets. Il se dit aussi que l’on a vraiment dû mal gérer nos ressources pour en arriver à devoir trier nos déchets pour les réutiliser. Il y a un petit côté Sors de Ce Corps William de David Safier, quand William Shakeaspear se retrouve à notre époque, et découvre notre société…

Et puis, en allant plus loin dans l’histoire, l’auteur propose une vraie réflexion, sur le fait que l’on pourrait revivre l’un des pires épisodes de l’histoire. Il imagine en effet, que Hitler pourrait grâce aux médias, passer à nouveau son message de haine, et être entendu. Et là forcément, cela dérange. Mais c’est le but !

Pour ceux qui voudront aller plus loin dans la polémique, voici une petite vidéo de moins de 5 minutes sur le sujet :

 

J’ai aimé ?

J’ai lu ce livre comme une comédie, sans chercher de sens caché. Certes, il y aura toujours des lecteurs illuminés, pour prendre ce qu’écrit Timur Vermes au premier degré. Du coup, les critiques que fait Hitler en 2011 sur l’Europe et sur la politique actuelle seront bien perçues. Pour ma part, ce n’est vraiment pas ainsi que j’ai pris cette lecture… du moins au départ.

J’ai préféré sourire des passages drôles (et OUI il y en a), mais je dois avouer que plus j’avançais dans ma lecture, et plus les réflexions xénophobes notamment, passaient mal. J’ai ressenti vraiment de la gêne à lire ce livre. Je n’arrivais pas à rire de tout ce que l’auteur aurait voulu que je prenne pour du drôle…

 

Voici ci-dessous un passage du roman, dans lequel Hitler découvre l’ordinateur…

IMG_2928

Il faut dire aussi que ce roman est longuet. Ma Kindle m’annonçait environ 5 h 30 de lecture et je pense que j’ai mis un peu plus de 6 heures à lire ce roman, car j’ai fait de nombreuses pauses. Une fois la surprise du début passée, on a beaucoup de répétitions, de scènes à peu près identiques qui n’apportent pas vraiment grand chose.

Et puis il y a des références à des politiques allemands qui me sont passées au dessus de la tête car je ne connaissais pas les personnes citées.

Donc à la fin du livre j’ai carrément sauté des paragraphes entiers, chose que je ne fais que très très rarement. Mais j’avais hâte de refermer ce roman pour passer à autre chose…

En définitive, ce livre n’est pas totalement raté. L’idée est potentiellement bonne… mais il reste difficile de rire de tout, surtout du sujet ultime de Hitler et du génocide juif… Il aurait fallu plus de subtilité, et une volonté peut-être plus forte de dénoncer, pour que cela passe un peu mieux…