Petite, Geneviève BRISAC

Le livre est fin, quelques 100 pages que l’on lit en quelques heures. Mais il ne laisse pas indifférent, par son thème douloureux : l’anorexie. Huit lettres pour désigner une maladie mentale, qui touche la narratrice, Nouk.

Nouk a treize ans lorsqu’elle décide d’arrêter de manger. Elle est au dessus de cela et peut tout à fait maîtriser son corps et son esprit ! Nouk joue, mâche pendant de longues minutes avant de recracher discrètement les bouchées.

Personne ne remarque rien au début… Il faut dire que la jeune fille s’emploie à mentir, à berner son entourage, à manipuler tout le monde pour pouvoir continuer à maigrir toujours plus.

Quand cela ne suffit plus, elle se fait vomir.

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Le livre de Geneviève Brisac aborde un thème déjà largement traité dans la littérature. Et il le fait bien. Il est intéressant de voir comment la maladie prend toute la place dans la vie de la jeune Nouk, comment le fait de ne pas grossir devient sa seule préoccupation. Plus rien d’autre ne compte.

J’ai trouvé surprenant au départ, que l’auteure parle parfois de Nouk à la troisième personne, et parfois à la première. Mais finalement ce choix est intéressant, car il permet de voir à quel point la maladie est loin désormais, et à quel point la Nouk guérie voit son moi malade différemment. C’est comme s’il y avait deux Nouk, bien distinctes.

C’est probablement aussi le fait de raconter avec de nombreuses années de recul, qui fait que le récit ne plonge pas dans toute l’horreur de l’anorexie. En comparaison avec d’autres livres sur le sujet, comme Thornitorynx par exemple, ou encore A Soleen, Petite reste un roman assez facile à lire. Bien-sûr il y a des moments touchants, mais la distance temporelle mise par l’auteur, entre le moment où se déroulent les faits et la période du récit, fait que tout reste supportable.

Ce livre n’est pas un témoignage, mais bel et bien un roman. Il n’a pas la prétention de traiter le sujet de façon exhaustive. Mais malgré tout, il sonne juste, et mérite grandement d’être lu !

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Tue-moi si tu veux [thriller]

Ah comme j’aime les thrillers ! Je me délecte quand je tombe sur de bonnes histoires bourrées de suspens… Je les aime pleines de mystères, et pas trop sanglantes ! L’idéal pour moi ? Une belle histoire de disparition truffée de suspects ! Là vraiment, j’ai été servie !

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Le roman du britannique Adam Croft est paru en 2015, et sa traduction française sera disponible en janvier 2019. Grâce à la plateforme Netgalley, j’ai pu la découvrir en avant première !

Nick Connor est un auteur en manque d’inspiration. Il a publié un roman à succès quelques années en arrière, et depuis il peine à reprendre sa plume. Sa femme Tasha travaille à Londres, et passe énormément de temps au bureau et dans les transports, tandis que Nick reste à la maison.

Un matin, alors que Nick emmène sa fille Ellie à l’école, celle-ci disparaît sans laisser de trace. Commence alors une période très désagréable pour Nick et Tasha. Le couple était déjà en train de se déliter. Et la pression médiatique doublée des suspicions policières ne va pas aider à améliorer les choses.

Et encore… s’il n’y avait que cela !

 

***

Ce livre m’a énormément plu et j’ai délaissé télé et podcasts à compter du jour où j’ai entamé ma lecture. Le soir plus rien ne comptait ou presque, à part me replonger dans le récit !

J’ai aimé le rythme de l’auteur, sa façon de planter le décors et de nous présenter les quelques personnages sans jamais nous embrouiller. Il y a finalement assez peu de protagonistes, et c’est peut-être aussi ce qui fait la force de ce bouquin. On peut réellement fouiller la personnalité de chacun.

Ce livre m’a tenue en haleine du début à la fin, et j’y ai pensé encore quelques jours après avoir lu la dernière phrase. Je l’ai trouvé génial !

 

Toutes les histoires d’amour du monde – Baptiste Beaulieu

Baptiste Beaulieu est à la fois Auteur et Médecin Généraliste. Il vient de publier Toutes les Histoires d’Amour du Monde aux éditions Mazarine.

Ce roman n’est pas son premier, puisqu’il en a déjà écrit trois autres :

J’avais dévoré Alors vous ne serez plus jamais triste, et retenu le nom de l’auteur dans un coin de ma tête. Aussi, quand j’ai vu sa dernière oeuvre en date disponible sur la plateforme Netgalley, ma souris a cliqué presque automatiquement !

On meurt vraiment quand tous les gens qui nous ont aimé meurent aussi, ou quand il n’y a plus de souvenirs.

Dans ce roman, le narrateur nous raconte comment il a appris un jour, que son grand-père avait aimé passionnément une femme, qui n’était pas sa grand-mère.

Les chapitres alternent entre le ressenti du narrateur, et les lettres qu’il lit et dans lesquelles le grand-père retrace sa propre histoire.

L’histoire est très belle, car les missives sont en fait des récits du passé de Moïse. Nous découvrons en même temps que son petit-fils, comment Moïse a grandi sans son père, mort lors de la grande guerre, puis comment il a rencontré sa femme, et vécu la seconde guerre mondiale…

Petit à petit, un parallèle se créé entre l’histoire du grand-père défunt et celle du petit-fils, qui voit dans les lettres de son aïeul, une façon de se rapprocher de son propre père.

Il y a une bonne part d’autobiographie dans ce livre, puisque le narrateur s’appelle… Baptiste Beaulieu et qu’il est Médecin. On sent que l’histoire n’a pas été écrite en trois jours, et qu’elle a été mûrie. C’est un récit d’amour universel, qui ne pourra que vous toucher…

Difficile de vous en dire plus, car je ne voudrais absolument pas gâcher la surprise. Mais croyez-moi, ce livre est merveilleux !

 

 

 

Chroniques d’un Médecin Légiste

Novembre, le mois de la Toussaint, Halloween vient à peine de passer, les Chrysantèmes sont partout… est-ce pour toutes ces raisons que je me suis lancée dans cette lecture un poil lugubre ? Je l’ignore.

Chroniques d’un Médecin Légiste est un livre de Michel Sapanet, paru en 2009 chez J.-C. Gawsewitch. D’autres livres ont suivis, Les Nouvelles Chroniques d’un Médecin Légiste, et Autres Chroniques d’un Légiste.

Dans ce premier opus, le spécialiste de la médecine légale partage avec nous des anecdotes souvent surprenantes, parfois drôles, ou au contraire totalement tragiques, qui ont toutes un lien avec son métier.

Nous découvrons comment il parvient à mettre à jour des éléments parfois cruciaux pour la résolution d’une enquête criminelle, en autopsiant des corps.

Le livre est vraiment facile d’accès, et j’ai souvent repoussé l’heure d’éteindre la lumière, tant j’étais plongée dans le récit ! Les anecdotes sont courtes, donc il est facile de craquer, pour en lire une de plus, puis encore une…

Si vous aimez les faits divers, les histoires de Bellemare, les émissions de Christophe Hondelatte, alors ce livre devrait vous plaire…

Pas un Mot – Brad Parks

C’est sur Netgalley que j’ai découvert le thriller de Brad Parks. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais le résumé m’a tentée.

Nous faisons la connaissance du juge Scott Sampson, qui tout au début du livre, reçoit un message de son épouse Alison, qui lui dit de ne pas aller récupérer les jumeaux à l’école, puisqu’elle s’en charge elle-même. Sauf que le soir, lorsque l’épouse arrive à la maison, elle est seule, et affirme à son mari ne jamais avoir envoyé le-dit message.

Commence alors une très longue attente pour les Sampson, qui découvrent que leurs enfants ont été enlevés, et sont retenus en otage…

Pour les revoir sains et saufs, il faudra suivre les ordres des ravisseurs, sans avertir la police, bien-sûr.

*

J’aime beaucoup les thrillers, surtout quand ils évoquent des cas de disparitions. J’adore les bouquins de Linwood Barclay par exemple, que je trouve bien plus subtiles que ceux de Harlan Coben, qui donne plus volontiers dans la violence et dans le gore.

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Mais là… je vous le dirai tout de suite, j’ai décroché. J’ai apprécié le début du récit, et la façon dont l’auteur plantait le décor sans nous faire attendre inutilement.

En revanche, j’ai très vite été refroidie par les détails juridiques, liés à la fonction du narrateur (il est Juge, pour ceux qui n’auraient pas suivi). Scott Sampson nous parle de ses dossiers en cours, et détaille les procédures, les subtilités… ce n’est pas inintéressant, mais disons que ce n’est pas non-plus ce que je venais chercher dans ce livre.

J’aurais aimé que la lecture soit plus simples, et que l’on appuie sur le côté émotionnel pour faire monter le suspens.

Je n’ai pas eu envie de faire l’effort de revenir en arrière dans ma lecture, pour éclaircir certains points que je n’avais pas saisi à la première lecture.

Du coup, en arrivant au premier tiers de ce livre, j’étais un peu paumée… Je ne me souvenais plus qui était qui, qui faisait quoi. Et surtout, j’avais une fâcheuse tendance à laisser mon bouquin de côté, au profit d’autres activités.

J’ai décidé que cela avait assez duré, et j’ai abandonné… C’est rare, très rare même que j’abandonne un livre. Mais cela arrive. Je ne dirais pas pour autant que ce roman est mauvais. Je ne pense pas qu’il le soit. Mais il ne correspondait pas à mes goûts, et à mes attentes du moment.

Si le côté juridique ne vous rebute pas, et que vous aimez les thrillers un peu complexes, alors ce livre pourra vous plaire. Sinon… vous voilà mis en garde !

 

 

Positif – Camille Genton

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Je lis Positif le #roman de #CamilleGenton sur le #vih

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Positif est un récit autobiographique, publié chez JC Lattès en septembre 2017. Il compte 208 pages, et se lit très rapidement, grâce au ton vif et incisif employé par son auteur. Vous pouvez vous plonger dedans et le lire d’une traite, sans aucun problème.

*

Dans Positif, Camille Genton nous raconte comment il a appris qu’il était séropositif.

Ce jeune homme, entrepreneur dans la Communication, pensait réaliser un simple test de routine, mais a vu sa vie basculer à la lecture du résultat.

Nous découvrons avec lui la maladie, et suivons son cheminement, l’annonce à ses proches, les rendez-vous médicaux ; le tout s’enchaîne sans temps mort, comme si nous étions entraînés dans une véritable spirale pour la vie, pour l’amour. Ce livre porte très très bien son titre, car c’est une bouffée de positivisme, un hymne à la Vie qui doit continuer malgré tout.

J’ai beaucoup aimé ce livre, car il est rempli d’optimisme, et qu’il permet d’aborder le sujet du VIH sous un angle différent. Il ne s’agit pas de dire que la maladie est vaincue et qu’il ne faut plus se protéger. Absolument pas. Mais on découvre ce qu’est le quotidien d’un porteur du VIH en 2017. Et honnêtement cela m’a appris des choses.

On met Longtemps à devenir Jeune

C’est par le biais de Netgalley que j’ai découvert le premier roman de Christine Jusanx, édité par Michel Lafon. Le résumé indiquait que l’on avait affaire à un feel-good book, et moi les livres qui font du bien, j’ai du mal à leur résister !

Voyez un  peu comment s’ouvre ce roman :

« Jeune senior de 59 ans, tout juste préretraitée, cherche à partager appartement proche tour Eiffel avec colocataire gai et optimiste. Profil idéal recherché : étudiant étranger voire jeune quadra en transition de vie. »

Jeanne déroule son histoire à la première personne. Elle nous explique qu’elle a décidé de quitter Bordeaux, pour retourner vivre à Paris, et réaliser son rêve d’emménager dans un appart avec vue sur la Tour Eiffel.

Pour mener à bien son projet, elle souhaite trouver un colocataire, jeune et optimiste ; idéalement un étudiant étranger, ou un quadragénaire. Son annonce est tout sauf douteuse. Entendez par là qu’elle ne cherche nullement l’amour, et encore moins une relation charnelle. Notre « jeune senior » a simplement envie de partager sa routine !

*

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***

Dès le départ, nous découvrons la vie de Jeanne, une femme attachante qui a élevé son fils sans mari, aidée par sa mère et sa grand-mère. Il apparaît rapidement que toute sa vie s’est organisée autour de son Léo.

L’écriture est fluide, et on entre dans ce roman comme dans un bon bain chaud en plein hiver, sans difficulté ! Rapidement, le personnage de Jeanne prend vie, et l’on découvre son quotidien avec plaisir, tout en partageant ses rencontres.

Mais… j’ai pour autant, je n’ai pas été transportée par l’histoire. J’ai eu le sentiment que l’auteur allait trop vite, et nous livrait une histoire un peu trop chamallow.

Tout est joli, tout est rose avec Jeanne. Même si sa vie n’a pas toujours été magnifique, et que peu à peu, elle nous livre des détails parfois compliqués de son passé.

Jeanne a tout de même de grandes facilités dans la vie. Elle déniche des colocataires attachants. Et quand elle rencontre quelques aspérités, il lui suffit de les évoquer avec brièvement pour que son interlocuteur reconnaisse ses défauts et les élimine…

On est un peu dans l’univers Amélie Poulain, notamment quand Jeanne nous raconte qu’elle a tissé un lien quasi amical avec le vendeur de chaussures de son quartier, alors qu’elle n’achète qu’une, voire deux paires par an…

Jeanne a des soucis d’argent ? Qu’à cela ne tienne, son colocataire la met en relation avec des contacts qui ont besoin de son savoir-faire en immobilier, et tout est solutionné en quelques semaines. OK. Mais on ne sait rien des démarches que Jeanne a pu avoir à entamer pour ne serait-ce que se mettre à son compte…?

Ensuite, j’ai trouvé que ce roman avait un défaut typique des premiers romans ; à savoir vouloir trop en raconter et partir parfois dans tous les sens. J’ai eu le sentiment que l’auteur avait envie de nous parler de pleins de choses différentes, quitte à survoler parfois certains passages, et nous livrer trop d’histoires en une seule.

Jeanne a un coloc, puis un autre, puis part à l’étranger, etc… Nous n’avons pas toujours le temps de tout développer, et de nous attacher à un personnage, que nous en découvrons déjà un autre. C’est un peu déroutant.

J’ai regretté que le récit soit trop entendu. Ce qui doit arriver arrive, et l’on est rarement surpris par les événements. En un mot comme en cent… ce roman est plaisant, mais ne me laissera pas un énorme souvenir.

 ***

C’est bien connu, deux avis valent mieux qu’un ! Voici donc le second, et c’est celui de ma Mum, qui a lu ce roman également :

Ce livre est une ode au temps qui passe et à cette douce période de vie qu’est la retraite : terrifiante pour certains par le vide quelle représente si elle n’a pas été préparée, réveillant chez d’autres comme Jeanne des passions enfouies qui ne demandent qu’à surgir et s’épanouir sans retenue ni complexe.

Une belle histoire où l’âge n’a pas d’importance car seules comptent les envies et la réalisation des rêves.

Vous le voyez, nos avis diffèrent… et vous, avez-vous lu ce roman ? Qu’en avez-vous pensé ? 🙂

Thornytorinx [Témoignage]

 

Aujourd’hui je vous parle d’un livre témoignage, qui a déjà dix ans ! Thornythorinx est un récit autobiographique de Camille de Peretti.

Cette jeune femme nous raconte sa descente en enfer à cause de l’anorexie-boulimie.

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Alors qu’elle est encore toute jeune, Camille se retrouve à étudier dans une grande école de commerce. Elle qui rêvait d’embrasser une carrière artistique, voit ses rêves d’éloigner petit à petit.

Bonne élève, Camille perd les pédales dans ces études qui ne lui correspondent pas. Avec le rythme de vie estudiantin, la jolie fille mince prend quelques kilos. Elle le vit très mal, et tombe rapidement dans le piège de l’anorexie…

Camille nous raconte sans aucun tabou, comment elle a commencé à se faire vomir, et à ses peser plusieurs fois par jour pour contrôler son poids.

« Contrôler » c’est bien le mot… car Camille se pèse, aux 100 grammes près, et s’inflige des vomissements pour rester mince, toujours plus mince…

C’est cru. Parfois les détails écœurent. J’ai ressenti du dégoût en lisant certains passages. Mais ce témoignage a le mérite de ne rien cacher de l’horreur que représentent les troubles du comportement alimentaire.

***

Ce livre est dur, car il ne nous épargne rien, mais il se lit vite (il fait moins de 150 pages, écrites dans un style très accessible). A vous de voir si vous avez envie de vous plonger dans cette histoire… ou non !

 

Sur le même thème, retrouvez mes chroniques :

[Livre] 10 étapes pour surmonter les troubles alimentaires

À Solenn – témoignage

 

[Lecture] Merci pour ce moment…

Quand le livre de Valérie Trierweiler est sorti en septembre 2014, cela ne m’a fait ni chaud ni froid. J’avais bien une opinion là-dessus. Je me disais que ce n’était pas très élégant de laver son linge sale en famille. Mais je ne me suis pas posé une seule seconde la question de le lire. Cela ne m’intéressait pas.

Et puis, presque deux ans plus tard, me voilà devant ma PàL, à chercher une autobiographie… Je voulais lire une histoire vraie… et la seule que j’ai trouvé était celle de l’ex première dame, car on me l’avait prêté…

Je ne me cherche pas d’excuse. J’assume d’avoir lu ce livre. Et je vais aujourd’hui vous donner mon avis…

***

Dans Merci pour ce Moment, Valérie Trierweiler raconte son histoire avec François Hollande, en focalisant sur la fin de celle-ci et notamment sur l’affaire Julie Gayet. Elle nous décrit comment ce qu’elle pensait n’être qu’une rumeur montée de toute pièce pour déstabiliser le Président s’est révélé être vrai, et à quel point elle s’est sentie blessée.

Je ne ferai pas de mystère, je n’ai pas accroché. Pour moi une bonne autobiographie doit nous faire adhérer au point de vue de son auteur. On doit s’attacher à lui, adhérer à son histoire… Là, je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour Valérie Trierweiler. Et c’est embêtant car avant ma lecture je me disais quand-même que c’était moche d’avoir été ainsi trompée, et humiliée publiquement…

Sauf que Merci pour ce Moment ne m’a paru être qu’un déballage d’infos contre François Hollande, servant de prétexte au passage pour redorer le blason de Mme Trierweiler.

Chaque jour dans la rue, des femmes, souvent, mais aussi des hommes, viennent me voir, ils me parlent de ma « dignité ». Je suis parfois obligée de tempérer leurs propos, très durs à l’encontre du Président.

Je n’éprouve aucune sympathie particulière pour François Hollande, et ne m’intéresse pas vraiment à la vie politique. J’aurais plutôt eu tendance avant de lire ce livre, à « soutenir » la femme trompée. Mais dès les premières pages, Valérie Trierweiler nous livre un autoportait d’une femme capricieuse et impulsive, auquel il est difficile de s’attacher…

On apprend qu’au départ elle ne croyait pas à la liaison avec Julie Gayet, mais que néanmoins elle a fait plusieurs « crises » pour exiger un démenti public, allant jusqu’à prendre une forte dose de somnifères en face de François Hollande, pour le faire réagir. Est-ce une réaction sensée ? J’ai trouvé cela assez surprenant de la part d’une femme de son niveau…

Plusieurs fois, elle insiste sur le fait que lorsqu’elle a quitté son ancien mari, pour vivre sa passion avec François Hollande, celui-ci n’était absolument rien. Et donc, elle n’a pas été motivée par le pouvoir. Cela revient à plusieurs reprises dans le livre, et finit par être réellement lassant, et par ne pas vraiment jouer en sa faveur, car j’ai perçu cela comme une façon peu subtile de rabaisser son ex conjoint.

Je ne dis pas que sa situation était facile ou enviable. Au contraire, cette histoire a donné une mauvaise image d’elle, alors que sa position était déjà assez instable, en tant que concubine du Président. On saisit bien dans son récit, qu’elle a eu peur de se retrouver sans ressources, elle qui avait dû renoncer à son travail chez Direct 8 sur demande du Président. Mais j’ai eu du mal à admettre que cela justifie une telle vengeance…

J’assiste à la naissance d’un personnage, qui a mon nom, mon visage, ma vie, mais qui n’est pas moi, un double de fiction.

On perçoit bien tout au long du récit, qu’elle a souffert de l’image qui a été donné d’elle. Elle insiste largement sur le fait qu’elle vient d’un milieu défavorisé, et que le fait d’avoir été « traitée » de bourgeoise hautaine lui a fait beaucoup de mal. Mais j’ai quand-même eu du mal à avaler les passages sur ses origines modestes. Le livre sert à mon humble avis à la rendre toute belle et toute lisse, et à rabaisser son ancien compagnon…

Certains passages sont intéressants, notamment sur la façon dont s’est déroulée la passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy. On en apprend un peu sur le protocole. Mais ce n’est pas vraiment le but de ce livre ; vous l’aurez compris !

Rien ne passionne François en dehors de la politique. Rien ni personne. La littérature ne l’intéresse pas, pas davantage le théâtre ou la musique.

Ce livre me semble être rédigé à la hâte, sous le coup de l’émotion. Il reste très factuel, sans véritable analyse. Il se lit bien et vite, mais il s’oublie tout aussi rapidement. Par moments j’ai eu la tentation de sauter des pages, lorsque l’auteure fait des retours en arrière pour raconter ses rencontres avec Hollande avant qu’il ne soit Président, se passant un peu de pommade par la même occasion (elle nous raconte qu’elle vient d’un milieu défavorisé, qu’elle doute d’elle-même etc…).

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Voilà, je pourrai dire que j’ai lu Merci pour ce Moment, et passer à autre chose…

Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?