J’ai demandé à recevoir ma copie numérique depuis Netgalley, car le résumé me tentait bien. Une histoire de rupture amoureuse, vécue du côté masculin, c’était original. Et rien que dans les quelques lignes de résumé, on percevait une bonne dose d’humour…
rupture
La Femme Nue – Elena Stancanelli
La Femme Nue est un roman de l’auteure italienne Elena Stancanelli. Paru chez Stock, ce roman déroutant nous entraîne dans les pas d’Anna, quarantenaire romaine qui perd les pédales lorsque Davide la quitte, après cinq ans de vie commune. Plus que l’infidélité en elle-même, Anne est blessée par le fait que Davide aime une autre femme qu’elle.
Très rapidement, la narratrice, dont nous suivons le quotidien à travers une longue lettre qu’elle adresse à son amie Valentina, sombre dans un état proche de la folie. Elle est de plus en plus obsédée par Davide, et par la femme pour laquelle il est parti.
Elle traque leurs faits et gestes en lisant les messages de Davide, en suivant ses déplacements via son Iphone. Très vite, Anna ne vit plus que par procuration, et en vient à se négliger totalement. Alors qu’elle cesse de s’alimenter, et maigrit de façon spectaculaire, elle couche à droite à gauche, avec des hommes qui ne lui apportent aucun plaisir, et consacre tout son temps à espionner son ex et sa nouvelle amante.
Ce roman est formidablement bien écrit, et c’est le style de l’auteur, à la fois élégant et jamais pompeux, qui nous fait tourner les pages les unes après les autres, avec avidité.
Le rythme est soutenu, sans longueurs, sans temps morts, et le roman dure juste ce qu’il faut.
Certes, le thème n’a rien de réjouissant, et j’appréhendais d’ailleurs une certaine noirceur, qui généralement me lasse, et fait que je n’ai pas envie de me plonger dans un livre, pour en ressortir plus déprimée qu’avant.
Mais bien que ce récit ne soit pas du tout un feel-good, il reste un livre délicat, qui explore un thème universel, celui de la rupture amoureuse, en pleine époque hyper-connectée qui est la notre. Et il le fait bien.
A lire !
[Lecture] Merci pour ce moment…
Quand le livre de Valérie Trierweiler est sorti en septembre 2014, cela ne m’a fait ni chaud ni froid. J’avais bien une opinion là-dessus. Je me disais que ce n’était pas très élégant de laver son linge sale en famille. Mais je ne me suis pas posé une seule seconde la question de le lire. Cela ne m’intéressait pas.
Et puis, presque deux ans plus tard, me voilà devant ma PàL, à chercher une autobiographie… Je voulais lire une histoire vraie… et la seule que j’ai trouvé était celle de l’ex première dame, car on me l’avait prêté…
Je ne me cherche pas d’excuse. J’assume d’avoir lu ce livre. Et je vais aujourd’hui vous donner mon avis…
***
Dans Merci pour ce Moment, Valérie Trierweiler raconte son histoire avec François Hollande, en focalisant sur la fin de celle-ci et notamment sur l’affaire Julie Gayet. Elle nous décrit comment ce qu’elle pensait n’être qu’une rumeur montée de toute pièce pour déstabiliser le Président s’est révélé être vrai, et à quel point elle s’est sentie blessée.
Je ne ferai pas de mystère, je n’ai pas accroché. Pour moi une bonne autobiographie doit nous faire adhérer au point de vue de son auteur. On doit s’attacher à lui, adhérer à son histoire… Là, je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour Valérie Trierweiler. Et c’est embêtant car avant ma lecture je me disais quand-même que c’était moche d’avoir été ainsi trompée, et humiliée publiquement…
Sauf que Merci pour ce Moment ne m’a paru être qu’un déballage d’infos contre François Hollande, servant de prétexte au passage pour redorer le blason de Mme Trierweiler.
Chaque jour dans la rue, des femmes, souvent, mais aussi des hommes, viennent me voir, ils me parlent de ma « dignité ». Je suis parfois obligée de tempérer leurs propos, très durs à l’encontre du Président.
Je n’éprouve aucune sympathie particulière pour François Hollande, et ne m’intéresse pas vraiment à la vie politique. J’aurais plutôt eu tendance avant de lire ce livre, à « soutenir » la femme trompée. Mais dès les premières pages, Valérie Trierweiler nous livre un autoportait d’une femme capricieuse et impulsive, auquel il est difficile de s’attacher…
On apprend qu’au départ elle ne croyait pas à la liaison avec Julie Gayet, mais que néanmoins elle a fait plusieurs « crises » pour exiger un démenti public, allant jusqu’à prendre une forte dose de somnifères en face de François Hollande, pour le faire réagir. Est-ce une réaction sensée ? J’ai trouvé cela assez surprenant de la part d’une femme de son niveau…
Plusieurs fois, elle insiste sur le fait que lorsqu’elle a quitté son ancien mari, pour vivre sa passion avec François Hollande, celui-ci n’était absolument rien. Et donc, elle n’a pas été motivée par le pouvoir. Cela revient à plusieurs reprises dans le livre, et finit par être réellement lassant, et par ne pas vraiment jouer en sa faveur, car j’ai perçu cela comme une façon peu subtile de rabaisser son ex conjoint.
Je ne dis pas que sa situation était facile ou enviable. Au contraire, cette histoire a donné une mauvaise image d’elle, alors que sa position était déjà assez instable, en tant que concubine du Président. On saisit bien dans son récit, qu’elle a eu peur de se retrouver sans ressources, elle qui avait dû renoncer à son travail chez Direct 8 sur demande du Président. Mais j’ai eu du mal à admettre que cela justifie une telle vengeance…
J’assiste à la naissance d’un personnage, qui a mon nom, mon visage, ma vie, mais qui n’est pas moi, un double de fiction.
On perçoit bien tout au long du récit, qu’elle a souffert de l’image qui a été donné d’elle. Elle insiste largement sur le fait qu’elle vient d’un milieu défavorisé, et que le fait d’avoir été « traitée » de bourgeoise hautaine lui a fait beaucoup de mal. Mais j’ai quand-même eu du mal à avaler les passages sur ses origines modestes. Le livre sert à mon humble avis à la rendre toute belle et toute lisse, et à rabaisser son ancien compagnon…
Certains passages sont intéressants, notamment sur la façon dont s’est déroulée la passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy. On en apprend un peu sur le protocole. Mais ce n’est pas vraiment le but de ce livre ; vous l’aurez compris !
Rien ne passionne François en dehors de la politique. Rien ni personne. La littérature ne l’intéresse pas, pas davantage le théâtre ou la musique.
Ce livre me semble être rédigé à la hâte, sous le coup de l’émotion. Il reste très factuel, sans véritable analyse. Il se lit bien et vite, mais il s’oublie tout aussi rapidement. Par moments j’ai eu la tentation de sauter des pages, lorsque l’auteure fait des retours en arrière pour raconter ses rencontres avec Hollande avant qu’il ne soit Président, se passant un peu de pommade par la même occasion (elle nous raconte qu’elle vient d’un milieu défavorisé, qu’elle doute d’elle-même etc…).
Voilà, je pourrai dire que j’ai lu Merci pour ce Moment, et passer à autre chose…
Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?