Marie-Antoinette, la biographie par Stefan Zweig

Ma pile de livres à lire atteint des sommets, qu’il s’agisse de la pile papier, ou de la pile numérique. J’ai des livres partout, partout, partout. Mais… je continue à faire des découvertes (notamment sur les blogs !!) et à avoir envie d’en rajouter, encore et encore. Sauf que cela ne sert pas à grand chose tant que je manque de temps pour les lire tous ces beaux livres !

Alors quand j’ai craqué sur la biographie de Marie-Antoinette, je l’ai fait de façon raisonnable (applaudissez-moi donc !)… J’ai opté pour l’audiobook, que je pourrais écouter pendant mes longues heures d’archivage au bureau ! Pas bête non ?

Cet audiobook est paru chez Audiolib, et il se compose de deux CD, pour une durée d’écoute de 18 h 20, pas moins ! Le texte est lu par Laurent Jacquet.

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Pour le côté technique…

Lorsque l’on insert les CD dans un lecteur, on peut trouver des pistes audio d’environ 15 minutes chacune, au format MP3. C’est fort pratique car on peut soit lire les CD tels quels sur un lecteur MP3, soit les transférer très simplement vers un baladeur ou un smartphone.

Le livre en lui-même…

J’avais un peu peur que la biographie soit écrite dans un style un peu soutenu, un peu vieillot, qui ferait que j’aurais du mal à suivre l’histoire en faisant autre chose en même temps.

Parfois cela m’arrive d’écouter une émission de radio en faisant du classement, et de m’apercevoir qu’en fait je n’écoute rien du tout, et que je serais incapable de dire de quoi cela parlait.

Et bien là, pas de souci. Le récit est tout sauf ampoulé. Il n’y a pas de termes compliqués que j’aurais eu du mal à saisir. Les phrases sont simples, et on suit la biographie de Marie-Antoinette comme on écouterait un reportage ou une histoire. C’est prenant.

La biographie est proposée de façon chronologique, et le récit s’articule autour de grands thèmes. Stefan Zweig nous parle de l’éducation de celle qui deviendra Reine, de son manque d’intérêt vis à vis de la culture, de son manque d’attention également. 

Il décrit aussi la rencontre, le mariage et les premières années chaotiques avec Louis XVI.. chaotiques car le Roi souffre d’impuissance, et que les ragots vont bon train dans toute l’Europe à l’époque…

On suite l’histoire de Marie-Antoinette, rythmée par des événements marquants, comme la naissance de ses enfants, l’affaire du collier, et bien-sûr la Terreur…

 

Une belle analyse…

J’ai beaucoup apprécié le fait que Stefan Zweig rapporte des faits, mais les analyse également, les replace dans un contexte. Il nous permet de bien comprendre l’importance de tel ou tel événement pour l’époque. Par exemple, il explique qu’à la cour, il était essentiel d’être le moins naturel possible, de suivre tout un ensemble de comportements codifiés, chose que Marie-Antoinette peinait à faire…

 

Enfin, Laurent Jacquet est la voix de cet audiobook. J’ai beaucoup aimé sa façon de raconter l’histoire, de façon posée, très simple, pas du tout lassante !

 

Cette biographie m’a beaucoup intéressée et permis d’apprendre énormément de choses, sans efforts. Je me suis passionnée pour l’histoire racontée par Stefan Zweig, et je n’ai maintenant qu’une envie… découvrir sa biographie de Marie Stuart… Peut-être en audiobook également !

 

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[Lecture] Amok de Stefan Zweig

Stefan Zweig est l’un de mes auteurs favori, mais pour autant, je n’ai pas encore lu toute son oeuvre. Je fais durer le plaisir, comme avec tous les auteurs que j’apprécie particulièrement.

Heureusement, son oeuvre est assez fournie. D’ailleurs, sachez qu’elle est tombée dans le domaine public et que vous pouvez y avoir accès gratuitement, notamment via les fichiers e-books pour celles et ceux qui possèdent des liseuses !

Dernièrement, j’ai lu un petit recueil de nouvelles paru chez le Livre de Poche. Sous le titre d’Amok, on retrouvait la nouvelle éponyme, mais aussi deux autres nouvelles : Lettre d’une Inconnue et La Ruelle au Clair de Lune.

Amok est un récit dans le récit, comme d’autres nouvelles de Zweig (Vingt-Quatre Heures de la Vie d’une Femme par exemple). Un narrateur s’exprimant à la première personne, nous conte comment, alors qu’il cherche le calme sur le pont d’un bateau qui le ramène d’Asie en Europe, il fait la rencontre d’un mystérieux personnage…

Le narrateur est perdu dans ses pensées, les yeux clos. Il profite de la douceur de la nuit, lorsqu’un léger toussotement le fait revenir à la réalité. La lumière au dessus de lui sur le bateau, l’éblouit et l’empêche de distinguer clairement le visage de son mystérieux voisin, ce qui rend la rencontre « étrange et sinistre à la fois »…

Malgré une première rencontre un peu spéciale, le narrateur est très intrigué par l’homme, d’autant que celui-ci lui a fait promettre de n’évoquer sa présence sur le bateau devant personne.

La nuit suivante, les deux protagonistes se revoient, et le récit se lance alors réellement. L’homme mystérieux, qui dit être médecin, explique avoir besoin de se confier à quelqu’un, et le narrateur accepte de l’écouter.

Commence alors un récit angoissant, rempli de désespoir… Le Médecin raconte comment un jour, une riche anglaise est venue lui demander son aide…

Amok, c’est l’histoire d’une erreur, qui a eu des conséquences absolument tragiques. C’est l’histoire d’un regret qui ne passera jamais. Et tout cela explique l’état horrible dans lequel se retrouve plongé le Médecin. Cela justifie sa folie… Le récit est prenant, et la fin se trouve tout à fait à la hauteur.

J’ai aimé cette nouvelle, sans pour autant parler de coup de cœur.

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Lettre d’une Inconnue est une nouvelle qui m’a beaucoup plu ; il s’agit de ma préférée dans ce recueil.

Au départ, un homme rentre chez lui, prend son journal, son courrier, et trouve une lettre, qu’il se met à lire.

Là encore, nous sommes en présence d’un récit enchâssé, puisque nous lisons la lettre que l’homme a entre les mains.

Il s’agit d’une longue missive envoyée par une inconnue, qui lui raconte qu’elle est en train de veiller son défunt fils.

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Elle enchaîne ensuite en expliquant qu’elle était une voisine du narrateur, et qu’elle avait treize ans lorsque celui-ci a emménagé dans son immeuble. Elle a tout de suite développé une sorte de fascination pour ce jeune homme qui avait de nombreux livres, et ne lui prêtait absolument aucune attention, au point de se mettre à l’observer par le judas…

Le récit m’a tenue en haleine, car je me demandais ce qui allait se passer, et ce qui avait pu arriver à l’enfant de la mystérieuse jeune femme.

Tout s’enchaînait rapidement, et je tournais les pages très vite, pressée d’en découvrir toujours plus… Cette nouvelle m’a vraiment convaincue… Elle est profondément triste, mais je vous conseillerais tout de même de la lire !

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Le recueil se referme sur Ruelle au Clair de Lune, une nouvelle courte mais intense. Nous rencontrons une prostituée, qui prend un malin plaisir à ridiculiser un visiteur, devant le narrateur qui nous rapporte la scène.

L’histoire est prenante et le dénouement m’a convaincue. Je ne peux pas vraiment vous en dire plus, car je risquerais de casser le suspens, et ce serait fort dommage.

En conclusion, ce recueil m’a plu, et j’ai bien l’intention de continuer à lire les œuvres de Stefan Zweig…

[Lecture] La Peur – Stefan Zweig

Miss Alfie  nous propose actuellement un challenge qui consiste à chroniquer l’oeuvre de Stefan Zweig, qu’il s’agisse de ses romans, de ses nouvelles, de ses biographies, etc…

Puisqu’il se trouve que Stefan Zweig est justement l’un de mes auteurs de prédilection, j’ai décidé de profiter de l’occasion pour me plonger dans la lecture de certains ouvrages de ma PàL, et pour ressortir d’anciennes chroniques que j’avais auparavant publiées sur d’autres sites.

Il y a plusieurs années de cela, j’avais lu une nouvelle de l’auteur austro-hongrois Stefan Zweig. Cela s’intitulait un Soupçon Légitime et j’avais bien apprécié le style à la fois fluide et raffiné (certains dirons que c’est là l’oeuvre des traducteurs car l’écriture de Zweig était loin d’être aussi parfaite. N’ayant lu que les traductions françaises, je ne saurais me prononcer.)

J’ai ensuite trouvé La Peur en livre d’occasion, et comme j’avais un souvenir positif de l’auteur, j’ai décidé de l’acheter…

 

Qui est Stefan Zweig ?

Si vous souhaitez découvrir la biographie détaillée de Stefan Zweig, une rapide recherche sur Google vous permettra d’exaucer votre vœu. Pour ma part je vais simplement situer l’auteur dans son époque, car cela me semble essentiel…

Stefan Zweig est né en 1881 à Vienne. Vu sa date de naissance, vous pouvez vous en douter, il a connu la première guerre mondiale.

En 1934 il choisit l’exil vers le Brésil, car il a conscience du danger que représente Hitler. Précisons que Stefan Zweig est juif.

La période est vraiment sombre et emplie d’horreur, des horreurs dont Zweig est victime en tant que juif. Le compositeur Richard Strauss lui commande un livret pour son opéra Die schweigsame Frau, qui sera ensuite jugé comme une œuvre juive… Des autodafés des livres de Zweig ont lieu à Berlin !

Zweig a rédigé ses mémoires, y parlant de la honte qu’il ressent d’être né dans un puissant Empire qui a finalement suscité la honte dans le monde entier. Il se donne la mort en 1942, après avoir envoyé le manuscrit de Le Monde d’Hier à son éditeur.

Zweig est un auteur éclectique à qui l’on doit des nouvelles, mais aussi des recueils de poésies, des biographies (Marie-Antoinette et Magellan par exemple), des essais, des pièces de théâtre…

 

La Peur

Le livre dont je m’apprête à vous parler est un recueil de nouvelles. La Peur est la nouvelle principale de ce recueil et elle occupe environ soixante-dix pages. Ensuite on peut lire Révélation Inattendue d’un Métier, Leporella, La Femme et le Paysage, Le Bouquiniste Mendel, et La Collection Invisible.

Dans La Peur, Zweig nous présente Irène, une femme bourgeoise qui a noué une relation adultère avec un jeune artiste. Non elle n’est pas amoureuse de son amant, non son mari ne la délaisse pourtant pas, ni ne la rend malheureuse, mais c’est arrivé ; un peu par hasard, Irène a pris un amant…

Elle est toujours angoissée à l’idée d’être vue sortant de chez son amant, mais cela n’empêche pas un jour le pire d’arriver… Une femme l’agresse et commence à la faire chanter, menaçant de faire écrouler tout son petit monde…

Cette nouvelle m’a captivée. J’ai adoré le style limpide et intemporel de Zweig. Bien-sûr la nouvelle est ancrée dans son époque. Irène porte un chapeau et une voilette, qui seraient anachroniques en 2016, mais surtout elle est entièrement dépendante financièrement de son époux. Cependant, les sentiments que décrit Zweig sont toujours valables aujourd’hui. Et sa façon de les disséquer est vraiment excellente. On n’a aucune longueur, aucune envie de sauter un paragraphe ou deux, tant l’histoire coule d’elle-même, et nous tient en haleine.

Je me doutais un petit peu de la fin, mais sans en être sure… Finalement la fin que j’avais imaginée est arrivée mais elle m’a tout de même surprise dans les détails. J’ai absolument adoré ce court récit ! J’ai partagé l’angoisse du personnage principal, de la première page à la dernière !

 

 

Révélation Inattendue d’un Métier

La deuxième nouvelle de ce recueil nous présente un homme qui en observe un autre dans la rue. Le premier homme ne nous est pas particulièrement présenté, c’est le second qui va nous intéresser… A force de l’observer, le narrateur se rend compte qu’il s’agit d’un pickpocket. Subjugué, notre observateur décide de le suivre, pour le voir à l’action…
C’est une nouvelle courte et sans temps morts. Zweig nous prouve qu’il est un excellent observateur tant il décrit le pick-pocket et ses méthodes en détails.

 

Leporella

Je ne suis pas une experte en opéra et ceci explique que le prénom de Leporella ne m’ait rien dit. Il fait référence au Serviteur de Don Giovanni Leporello. Leporella est en fait un surnom donné à Crescence, une femme bourrue, devenue Servante d’un riche Monsieur. Personne ne tient dans l’ambiance détestable de la maison, car la Femme de Monsieur est très difficile à vivre… Seul Crescence supporte !

Crescence ne possède rien pour elle, ni la beauté, ni l’intelligence. Par contre elle ne craint pas le travail, et fait preuve d’un dévouement sans pareil pour son employeur… mais trop de dévouement peut s’avérer dangereux…

La nouvelle est plaisante, même si on imagine assez facilement ce qui va se passer… Ce n’est pas inintéressant pour autant, loin de là !

 

La Femme et le Paysage

Cette quatrième nouvelle m’a surprise car elle est très différente des précédentes, plus abstraite pour commencer. Elle nous parle d’un homme qui séjourne dans un hôtel du Tyrol en plein été caniculaire, et qui entre en relation avec une autre pensionnaire de l’établissement. Il est fasciné par une très jeune femme, qui semble désespérer comme lui de voir la pluie tomber…
Je ne vous en dirai pas plus car je ne souhaite pas courir le risque de gâcher le suspens. Au départ j’ai trouvé que la nouvelle était longue à se mettre en place. Il y a beaucoup de description de l’environnement. Et puis une fois le décor planté, tout s’accélère, et l’histoire nous emporte. Cela valait le coup de s’accrocher un peu pour entrer dans le récit, car il est original et surprenant !

 

Le Bouquiniste Mendel

Dans Le Bouquiniste Mendel, Zweig nous présente un homme dont le talent n’aurait plus une grande utilité à notre époque où les ordinateurs sont omniprésents. En effet, le bouquiniste Mendel est une sorte de catalogue vivant, qui se rappelle de tous les titres de livres, des auteurs, des prix des ouvrages… Ce n’est pas quelqu’un de très cultivé, mais il possède tout de même un talent de grande mémoire ! Le fait de se couper totalement du monde pour vivre à fond son étrange passion va lui jouer un très mauvais tour…

Cette nouvelle est surprenante, et on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’époque qu’a vécue Zweig…

 

La Collection Invisible

Le recueil s’achève sur une nouvelle très courte. La Collection Invisible tient sur moins de vingt pages. Elle est néanmoins celle qui m’a le plus plu. Je ne souhaite pas vous faire de résumé car cela me forcerait à dévoiler l’élément clef de la nouvelle, et cela n’aurait absolument aucun intérêt ! Comme je vous l’ai dit, elle est très courte, alors je vous dirais simplement de la lire, car vous ne le regretterez probablement pas…

 

Critique

J’ai été très agréablement surprise par ce recueil de nouvelles. Le style de Zweig est excellent. Il arrive à nous faire vivre des histoires intenses bien que courtes grâce à un formidable talent d’observation et de description.
Pour autant il évite de faire trainer son récit par des longueurs non-nécessaires. Il décrit, mais sans s’attarder inutilement, en restant toujours dans l’action. Cela se ressent particulièrement dans la nouvelle sur le Pickpocket. Tout s’enchaine bien, et les histoires bien que courtes laissent toutes une trace dans ma mémoire.
J’ai pensé à Palomar, un recueil d’Italo Calvino, qui décrit également beaucoup. Mais à l’inverse de Palomar qui m’a parfois lassé pour son côté descriptif, La Peur m’a tenue en haleine avec un bon suspens, omniprésent !

La Peur est un recueil dont je recommanderais très vivement la lecture même aux personnes qui ne sont pas de grands lecteurs. En effet, ce sont des histoires courtes, captivantes, et faciles d’accès.C’est un livre que je vais garder en tête et prêter dans mon entourage !

 

[Lecture] Destruction d’un coeur

Il y a quelques années, j’étais tombée chez Emmaüs sur deux petits recueils de nouvelles particulièrement jolis. Ils étaient proposés avec une couverture épaisse, joliment illustrée de photos en noir et blanc. L’objet livre en lui-même était vraiment attirant, et c’est ce qui a fait que je les ai achetés alors que je ne connaissais pas du tout leur auteur, Stefan Zweig

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J’ai lu et adoré les nouvelles en question, et tout naturellement, j’ai continué à acheter les livres de cet auteur autrichien. Vingt-Quatre Heures de la Vie d’une Femme, La Peur, Un Soupçon Légitime, je n’ai passé à ce jour que de très bons moments avec les nouvelles de Zweig entre les mains. Vraiment, si je devais vous en conseiller un seul pour commencer, je vous dirais de choisir par vous-même car toutes les nouvelles de Zweig sont géniales.

Son style à la fois simple et raffiné m’emporte toujours vers autre chose, et me permet de m’extraire de mon quotidien, bien que les histoires restent finalement assez banales. Zweig c’est une sensibilité, une belle plume, une façon de raconter les choses avec beaucoup de beauté, sans pour autant en faire trop.

Il faut le lire pour comprendre… Alors je vous propose tout de suite un petit extrait, qui n’est autre que le début de Destruction d’un Cœur, que je vous présenterai par la suite…

 

Sans titre

Dans cette nouvelle d’une soixantaine de pages, Stefan Zweig nous présente un vieillard (il va sur ses soixante-six ans, mais pour l’époque_1927_c’était bel et bien un  vieillard, d’autant qu’il est assez mal en point physiquement) qui découvre sa fille sortant de la chambre d’un étranger…

Erna est âgée de dix-neuf ans, et il est impensable pour Salomonsohn, qu’elle puisse avoir une relation avec un homme… D’ailleurs lequel, puisqu’ils sont trois dans cette maison… Il y a le comte Ubaldi, l’officier italien, et le gentleman rider mechlembourgeois… Lequel de ces hommes peut-il balader ses sales mains sur le corps de la petite Erna ?

Le vieillard tombe dans l’obsession et ne peut plus penser à autre chose qu’à sa fille, dans les bras d’un homme. Il est écœuré, révolté aussi puisqu’il est persuadé que sa fille comme sa femme, ne font que profiter de son argent, pour vivre oisivement…

Un style inimitable…

Il est difficile de vous dire pourquoi j’aime tant les nouvelles de Zweig. Parce-que finalement, comme je vous l’ai dit plus haut, cet auteur écrit des nouvelles sur des choses de la vie quotidiennes. Ce sont des récits banals, mais rapportés avec une écriture très fluide. On a plaisir à les lire, et à tourner les pages pour découvrir ce qui va finalement arriver… Le vieillard finira t-il par mettre un coup de gourdin à l’un des trois hommes ? Son pauvre coeur le lâchera t-il ? Ou bien peut-être s’est-il trompé sur toute la ligne, et Erna n’a de relation avec aucun des trois hommes ? On ne sait pas et on meurt d’envie de découvrir ce qu’il en est réellement…

« […]ce qui me fait mal ne fait mal qu’à moi seul… Ce qui m’inquiète n’inquiète que moi seul… on ne me comprend plus et je ne comprends plus les autres… »

« On est bien seul avec soi-même, jamais je ne m’en suis rendu si bien compte. »

 

Et après ?

Après Destruction d’un Cœur, deux autres nouvelles plus courtes se succèdent.

Elles ont en commun avec la première d’évoquer l’amour, et plus précisément, la différence de perception de l’amour selon les âges.

 

Dans La Gouvernante (30 pages environ) il est question de deux fillettes qui écoutent aux portes et surprennent une conversation de leur Gouvernante avec leur cousin Otto… Elles ne comprennent pas bien de quoi il est question, mais leur Gouvernante semble perturbée, et cela les peine énormément… La nouvelle est très courte, donc vous vous en doutez, si j’en dis plus, cela reviendra à en dire trop. En tout cas, Zweig nous prouve ici que ce n’est pas la taille qui compte (j’ai un peu honte, elle était facile !) car cette nouvelle d’à peine 30 pages ne manque pas d’intensité. Il réussit à nous plonger dans l’histoire, en quelques lignes, et à nous toucher en plein cœur…

 

Le Jeu Dangereux (une quinzaine de pages) m’a rappelé Vingt-Quatre Heures de la Vie d’une Femme. On a ici un narrateur et un vieil homme qui coulent des jours paisibles au bord du Lac de Côme. Le vieil homme raconte une histoire singulière… comment il a piégé une jeune fille en lui envoyant des lettres d’amour, qu’il écrivait en se faisant passer pour un autre, et voir l’effet produit sur sa « marionnette ».

Nous avons là encore une belle nouvelle, la plus originale du recueil je dirais, et celle qui m’a peut-être le plus plu même si toutes m’ont vraiment laissé une bonne impression.

 

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Inutile de vous dire que je recommande vivement la lecture de ce recueil. Vous l’aurez compris en lisant ma chronique je pense, ce livre m’a totalement plu… En tout cas, je vous remercie une fois de plus pour vos lectures et réactions, et vous dis à très bientôt pour de nouveaux billets ! 🙂