Alors Voilà, Baptiste Beaulieu

On parle beaucoup des soignants actuellement, et c’est probablement ce qui m’a poussée à choisir ce ebook dans le catalogue Kindle. Le fait d’avoir déjà lu plusieurs livres du même auteur, sans jamais être déçue a joué également.

Dans Alors Voilà, Baptiste Beaulieu nous partage des anecdotes des Urgences. Ce sont des situations qu’il a lui-même vécu, ou que des collègues lui ont racontées, et qu’il a légèrement remaniées pour en faire une compilation tour à tour drôle, touchante, parfois triste.

Le fil rouge est la femme oiseau de feu, une malade du cancer, pour laquelle le narrateur s’est pris d’affection. Telle Shéhérazade, dans les milles et une nuits, il se met à raconter pour elle, espérant faire durer… sa vie.

Ce livre m’a vraiment bottée. Je me suis vite attachée aux différents personnages, au narrateurs et à ses collègues. Je suis passée par tout un arc-en-ciel d’émotions. Baptiste Beaulieu nous fait rire, mais pas que… Sa plume témoigne aussi d’une grande humanité, d’une profonde tendresse vis à vis de ses semblables. C’est vraiment bon à lire, même si toutes les histoires ne se finissent pas toujours bien.

Cette lecture m’a enchantée et je ne peux que vous la conseiller, du fond du cœur !

Publicité

La toile de l’araignée – Aurélie Poignon

Je vous parle aujourd’hui d’une autobiographie, que j’ai trouvée dans la boutique kindle. Ce livre existe aussi en version brochée.

Il est paru en 2017 et se lit très vite puisqu’il n’a que 87 pages. C’est vraiment court. Je pensais le lire en une seule fois, mais finalement je lui ai consacré deux soirées.

Le thème des troubles du comportement alimentaires et de l’anorexie plus particulièrement, m’intéresse. J’ai déjà lu pas mal de livres sur le sujet (vous trouverez les articles correspondant sur mon blog). J’ai déjà lu une bonne quantité de témoignages sur le sujet.

Ici, je dois dire que j’ai été déçue. Le récit est truffé de fautes d’orthographe, de tournures incorrecte ou lourdes, qui rendent la lecture chaotique. J’avais lu les avis sur la boutique Kindle et ce défaut était mentionné plusieurs fois. Mais je pensais pouvoir passer outre la forme, pour goûter le fond de l’histoire. Et bien… je me trompais.

Mon calvaire a débuté le Lundi 22 novembre 1999. La veille, avant que le sommeil ne m’emporte, j’avais longuement réfléchi à ce qu’était ma vie.

Le tableau n’était pas très gai, d’autant plus que je redoublais ma troisième.

L’auteure offre un récit linéaire, avec force de dates qui n’ont pas forcément une grande utilité. Cela donne un récit saccadé. Je pense qu’elle a voulu être la plus factuelle possible.

View this post on Instagram

À venir, sur mon blog. #lecture

A post shared by Ana (@chiarastory) on

Il n’est pas agréable de devoir critiquer négativement un récit aussi personnel. L’auteure a vécu des moments difficiles, qu’elle souhaite partager avec les lecteurs, probablement pour aider les gens qui pourraient traverser des épreuves similaires. Difficile alors de reprocher une écriture pas assez élaborée. Mais tout de même… il faut le dire, l’écriture n’est pas vraiment agréable. J’ai peiné à vraiment me plonger dans l’histoire.

J’ai trouvé que globalement le livre donnait un aperçu de la maladie, et de ce qu’elle induisait dans l’esprit d’un malade. On perçoit bien les contradictions entre l’obsession de toujours perdre du poids, et l’envie d’aller de l’avant, de s’en sortir.

Toutefois, il laisse de côté des aspects essentiels. L’auteure parle de son obsession de maigrir, des pensées qui tournent uniquement autour de l’alimentation. Elle évoque les vives tensions que sa maladie engendre dans sa famille. Mais elle évoque très peu son ressenti physique par exemple.

Je suis restée avec mes interrogations. L’auteure s’estime t’elle sortie d’affaire ? Apparemment non. C’est peut-être ce qui m’a le plus gênée en fin de lecture. Je suis restée avec un sentiment d’inachevé.

A un moment donné, elle parle de sa tentative de suicide et raconte comment elle a lâché le morceau et avoué à une camarade de classe qu’elle avait pris des cachets avant de venir en cours :

« Et là j’ai fait une grosse bêtise car je lui ai répondu ceci  » « Si, j’ai 60 médicaments dans mon ventre. » Logiquement, avec le recul ce n’était pas une grosse bêtise, car sa confession a fait qu’elle a la vie sauve aujourd’hui.

J’ai eu le sentiment dérangeant de lire le témoignage d’une anorexique qui était bien loin d’être sortir d’affaire, et n’avait aucun recul sur la maladie.

Cette lecture ne restera pas vraiment dans ma mémoire. Beaucoup de choses sont laissées en suspend. Et j’ai été gênée de ressentir que la narratrice vivait avec sa maladie sans vraiment chercher à s’en éloigner.

Ce n’est que mon avis, très personnel…

Journal d’un incorrigible éditeur…

C’est sur une belle étagère de book crossing, à l’hôtel Maggiore de Bologne, que j’ai rencontré ce livre (en italien) : Diario di un editore incorreggibile. Je n’en avais jamais entendu parler et ne connaissais pas l’auteur, Mario Cassini.

Le résumé m’a tout de suite tentée. Un livre écrit par un Éditeur, au sujet de son job, quand on aime passionnément les livres cela attire forcément, non ?

Dans ce petit livre (une centaine de pages) l’auteur nous relate comment il est devenu Éditeur, et ce que cela signifie réellement de tenir une maison d’édition.

Il nous détaille ses différentes missions, raconte pourquoi il a choisi cette voie, et en quoi il a pu être déçu par rapport à ce qu’il imaginait.

C’est intéressant, et l’écriture est plaisante. Donc le livre se lit rapidement.

J’ai regretté que certains passages se répètent un peu, notamment quand l’auteur parle de l’aspect paperasse qui prend le dessus sur la lecture et le vrai plaisir de lire. Mais ce n’était pas non-plus insupportable…

J’aurais aimé rencontrer plus d’anecdotes amusantes. Disons que je m’attendais à un livre marrant, et qu’en réalité c’est surtout un témoignage, léger mais pas humoristique.

Le fait de découvrir la réalité qui se cache derrière un métier qui pourrait faire fantasmer est fort intéressant.

Si le thème vous tente et que vous lisez en italien, alors laissez-vous tenter !

Histoires plastiques – It’s fantastic!

C’est grâce à la plateforme Netgalley, que j’ai découvert le livre Histoires Plastiques, paru chez Stock. Il s’agit d’un ouvrage de la Chirurgienne Isabelle Sarfati, très largement inspirée de son propre vécu.

Le Dr Isabelle SARFATI est Chirurgienne Plasticienne. Elle est spécialisée dans la chirurgie des seins et la médecine esthétique du visage.

9782234084360-001-T.jpeg

Le titre correspond totalement au contenu du livre, puisque dans les 252 pages que compte l’édition papier, Isabelle Sarfati nous narre des anecdotes tour à tour amusantes, surprenantes, parfois même touchantes, qui lui sont arrivées soit en tant que Chirurgienne, soit en tant que consommatrice de chirurgie esthétique.

Aucune langue de bois de sa part, bien au contraire. Elle raconte son quotidien dans un langage simple et décomplexé, qui permet de s’immerger rapidement dans l’univers d’une Chirurgienne esthétique.

On découvre comment un homme a voulu se faire ajouter deux testicules, pour en avoir plus à tâter et se donner de l’assurance lors de parties de poker. On fait la connaissance de patients parfois totalement déjantés qui ont plus leur place dans le bureau d’un psychiatre que d’un chirurgien plastique, et d’autres beaucoup plus touchants.

Dans ce livre, il est question de complexes, de traumatismes, de caprices, de ratages, mais aussi de reconstructions après des accidents de la vie ou des maladies.

J’ai trouvé ce livre divertissant. Je l’ai lu très rapidement, car il était vraiment prenant, et qu’il m’a à la fois amusée et instruite. Le ton employé par l’auteure est plutôt sympathique, et même si elle utilise parfois du jargon médical, ce n’est jamais gênant pour la bonne compréhension.

Du coup, je suis ravie d’avoir lu ce livre, et le recommande à tous les curieux que le sujet intrigue !

Moi aussi j’adore les Plumes

J’ai profité du trajet Paris-Besançon sous la pluie, pour terminer ma première lecture de l’année, et préparer dans la foulée, la chronique que vous êtes en train de lire !

*

Moi aussi j’adore les Plumes, est un témoignage d’une jeune femme sur son anorexie.

41q42CXyMJL._SX195_.jpg

C’est un livre qui mêle des extraits de journal intime et des réflexions rédigées par la suite.

Aurélie raconte comment elle a vécu des années durant avec un trouble du comportement alimentaire, et comment elle a réussi peu à peu, à remonter la pente.

Elle a eu un parcourt assez « classique » d’anorexique restrictive, qui comptait la moindre calorie, pour perdre toujours plus de poids, et a été hospitalisée à plusieurs reprises.

Aurélie ne s’est jamais fait vomir, ni n’a enchaîné les heures de sport. Mais elle a vécu des années en mangeant très très peu, et en étant en constant danger de mort à cause de son poids très faible. Elle détaille les années de souffrance dans son livre, qu’il s’agisse de celles pendant lesquelles elle a pesé une trentaine de kilos seulement, où des années qui ont suivi, où ayant retrouvé un poids « normal » elle continuait de voir sa vie saccagée par la maladie.

Elle se sentait bien mentalement en exerçant un contrôle très strict de son poids, et en privant son corps d’énergie.

Son témoignage montre une fois de plus, à quel point l’anorexie est une addiction, une obsession de tout contrôler, et non pas une volonté de ressembler aux mannequins des magazines. En cela, je l’ai trouvé réellement instructif.

Ce livre ne passionnera pas forcément tous les lecteurs, car il n’est pas formidablement écrit. Il y a d’autres ouvrages sur le sujet, qui se lisent plus comme des romans, et sont plus détaillés, plus « divertissants ».

Mais pour les malades et leur entourage, c’est une lecture utile et enrichissante, qui permet de comprendre au moins en partie, les mécanismes qui font naître et entretiennent l’anorexie.

L’auteure donne également des conseils pour aider une personne atteintes d’anorexie. Elle explique ce qui lui a fait du bien, et ce qui au contraire, l’a blessée. Les conseils m’ont parus pertinents.

J’ai lu ce livre en deux jours, car je me suis laissée prendre par l’histoire, et que je trouvais les réflexions de l’auteure intéressantes. C’est donc un livre que je recommande aux personnes que le thème ne laisse pas insensibles.

Positif – Camille Genton

View this post on Instagram

Je lis Positif le #roman de #CamilleGenton sur le #vih

A post shared by Ana (@chiarastory) on

Positif est un récit autobiographique, publié chez JC Lattès en septembre 2017. Il compte 208 pages, et se lit très rapidement, grâce au ton vif et incisif employé par son auteur. Vous pouvez vous plonger dedans et le lire d’une traite, sans aucun problème.

*

Dans Positif, Camille Genton nous raconte comment il a appris qu’il était séropositif.

Ce jeune homme, entrepreneur dans la Communication, pensait réaliser un simple test de routine, mais a vu sa vie basculer à la lecture du résultat.

Nous découvrons avec lui la maladie, et suivons son cheminement, l’annonce à ses proches, les rendez-vous médicaux ; le tout s’enchaîne sans temps mort, comme si nous étions entraînés dans une véritable spirale pour la vie, pour l’amour. Ce livre porte très très bien son titre, car c’est une bouffée de positivisme, un hymne à la Vie qui doit continuer malgré tout.

J’ai beaucoup aimé ce livre, car il est rempli d’optimisme, et qu’il permet d’aborder le sujet du VIH sous un angle différent. Il ne s’agit pas de dire que la maladie est vaincue et qu’il ne faut plus se protéger. Absolument pas. Mais on découvre ce qu’est le quotidien d’un porteur du VIH en 2017. Et honnêtement cela m’a appris des choses.

La Première Fois, j’avais 6 ans

Je lis essentiellement des romans, aussi bien contemporains que classiques. Je butine dans tous les genres ou presque, passant du thriller au feel-good au grès de mes envies. Et parfois, je sors un peu des récits imaginaires, pour me plonger dans un témoignages.

Certains sont particulièrement difficiles, en ce sens que les auteurs y narrent des épisodes compliqués de leur existence. Mais les lire est enrichissant, notamment pour se rendre compte de la grande capacité de résilience dont l’humain peut faire preuve…

*

Isabelle Aubry a publié La Première Fois j’avais 6 ans, en 2010. Elle y relate son enfance, marquée par l’inceste dont elle a été victime. Son père a commencé les attouchements alors qu’elle était encore très très jeune, avant de la violer, et de l’emmener à des soirées échangistes, où Isabelle encore pré-pubère a été abusé par d’autres hommes.

L’auteure nous raconte son enfance, mais pas uniquement, puisqu’elle détaille ensuite les années de galère qui ont suivi, avec la spirale de la prostitution et de la drogue notamment. Elle évoque également la justice, qui au lieu d’aider et de réparer ce qui aurait pu l’être, n’a fait qu’enfoncer encore plus le clou.

Ce livre se lit très facilement car l’écriture d’Isabelle Aubry est incroyablement fluide.

La-premiere-fois-j-avais-six-ans-.jpg

A travers son récit, son expérience, on découvre les ravages produits par l’inceste, et les blessures qu’il laisse à ses victimes. Avec des mots simples, Isabelle Aubry nous permet de comprendre la spirale infernale dans laquelle elle est tombée.

J’ai été révoltée par une partie du récit en particulier. Il s’agit du moment où Isabelle se tourne vers la justice. Je m’attendais naïvement à ce qu’elle soit écoutée et que son père se retrouve sévèrement sanctionné… mais ce ne fut pas réellement le cas. Au contraire, j’ai découvert que la victime avait été encore plus malmenée, forcée de se soumettre à diverses expertises, qui la faisaient revivre le cauchemar malheureusement bien réel…

Ce livre est à mon sens fort utile, pour se rendre compte si besoin est, que l’inceste fait énormément de ravages. L’on comprend bien pourquoi Isabelle s’est tue, et pourquoi encore aujourd’hui, de nombreux enfants victimes ne dénoncent pas les proches dont ils subissent les abus. Un livre nécessaire.

 

Raw, journal d’une anorexique – Lydia Davis

Amazon aura ma peau. A chaque fois que je me connecte sur la boutique depuis ma Kindle, je tombe sur des livres qui me sont recommandés, en fonction de mes derniers achats… et j’ai bien du mal à me raisonner, et à ne pas ajouter un ou deux titres à ma pile à lire… Cette fois-ci, j’ai acheté Raw, The Diary of an Anorexic, de Lydia Davis (en anglais).

Il s’agit comme son titre l’indique, du journal d’une jeune femme anorexique. Il est composé de différents documents, un récit à la première personne, mais aussi des billets issus du blog de Lydia, des lettres de ses docteurs, des e-mails de ses amis…

Le tout permet de découvrir l’histoire terrifiante de cette jeune femme, qui a sombré dans l’anorexie mentale à l’âge de 19 ans.

41dhjmd1nfl

Etudiante sans histoires, Lydia était alors entourée d’une famille aimante, et avait des amis. Mais peu à peu, sans qu’elle ne sache vraiment se l’expliquer, elle s’est mise à se restreindre, et à maigrir, jusqu’à atteindre un poids vraiment très très bas, qui l’a mise en danger de mort.

Malgré toute l’aide apportée par ses proches, par l’équipe médicale, et malgré sa propre volonté de s’en sortir, Lydia a dû se battre, toujours plus, contre une maladie toujours plus forte.

Elle a connu la restriction, puis les crises de boulimie, les vomissements, la dépression, les envies suicidaires. Lydia ne nous épargne rien, et nous donne à lire des billets de son blogs glaçants, dans lesquels elle exprime le manque de sens de sa vie, son absence d’envies. Elle ne parvient plus à se souvenir ce qui pouvait la rendre heureuse avant, et vit chaque jour en attendant la suite, en espérant que tout cela s’arrête…

***

La jeune femme aujourd’hui âgée de 23 ans, se dit maintenant presque sortie d’affaire, à 90 % guérie. Quand on regarde ses photos actuelles, elle est effectivement en bien meilleure forme(s) que quelques années en arrière.

« Desperately trying to remember what I like and what I don’t like, what I want, what I have done, what I think, who I am. »

Ce n’est pas le premier livre que je lis sur le sujet des troubles alimentaires. Mais celui-ci a été pour moi l’un des plus durs. Je pense que cela vient du fait que beaucoup de documents contenus dans ce livre sont d’époque. Les billets de blog par exemple, ont été écrits par Lydia pendant la maladie. Donc ils sont forcément plus noirs que s’ils l’avaient été par la suite, de la main d’une Lydia sortie d’affaire…

En plus, Lydia a connu des épisodes de profonde dépression, et ses écrits étaient alors très très noirs.

« Everytime I’m doing something I’m thinking of the next thing. »

Ce témoignage est difficile. Mais il permet d’en apprendre plus sur les troubles du comportements alimentaires, et se termine sur une note positive, puisque je vous le rappelle, Lydia est désormais quasiment guérie.

Je n’ai pas eu le coup de cœur pour ce livre, comme j’ai pu l’avoir pour Why Can’t you just Eat de Shannon Lagasse, mais j’ai néanmoins trouvé qu’il apportait de l’eau au moulin !

Je pense qu’il manque une sorte de recul, d’analyse, que Lydia aurait pu apporter en plus de l’aspect purement factuel. Mais en même temps, le livre correspond bien au titre, puisqu’il s’agit d’un journal, et pas d’un manuel à l’usage des personnes victimes de TCA et de leur entourage !

« I would like so much to be able to enjoy the things I used to enjoy, and see things the way I used to see them. »

 

[Lecture] Jamais assez Maigre

Au départ je ne pensais pas lire le témoignage de Victoire Maçon Dauxerre car, bien que le sujet m’intéresse, je craignais d’avoir déjà tout entendu dans les interviews qu’elle avait pu donner. Je l’avais en effet entendue sur Europe 1, dans 7 à 8, et je suivais sa page Facebook.

jamais-assez-maigre-journal-d-un-top-model-par-victoire-macon-dauxerre_5494664.jpg

Et puis finalement, après avoir lu une en énième critique enthousiaste sur un blog, je me suis décidée ! J’avais un voyage de 3 heures en car. Ce livre m’accompagnerait !

Victoire a dix-huit ans et une vie d’adolescente épanouie, avec des parents aimants, deux petits frères, et son chat adoré.

C’est une jeune femme perfectionniste, stressée et exigeante avec elle-même, qui vise de belles études ; science po ou hypokhâgne.

Un jour alors qu’elle fait du shopping avec sa maman, elle est abordée par un homme qui lui jure voir en elle la future Claudia Shiffer…

Victoire n’a pas le fantasme de devenir top model. Elle a les pieds sur terre et d’autres projets à des années lumières de la mode… mais petit à petit, elle va goûter aux paillettes, à la gloire, prendre goût au « merveilleux » monde des catwalks, et sombrer dans l’anorexie

Déjà très mince avant de commencer le mannequinat, Victoire va devoir perdre 6 kilos pour atteindre les objectifs qu’elle se fixe pour entrer dans une taille 32 avec son 1,78 m.

Elle qui a toujours été exigeante avec elle-même se met à contrôler son corps, et à maigrir, au point d’atteindre 47 kilos…

***

Ce témoignage m’a tenue en haleine et j’ai lu ce livre en deux fois. J’ai dû m’interrompre au milieu car nous étions arrivés à destination. Mais je l’ai gardé en tête jusqu’à ce que je puisse le terminer. Et une fois la dernière page tournée, j’ai continué à y penser.

***

L’auteure nous décrit l’enfer des castings, la sensation de n’être qu’un cintre au service de gens qui ne daignent même pas appeler les mannequins par leur prénom.

Elle explique les séances d’essais coiffure et maquillage avant les défilés, au cours desquels il arrive que l’on massacre sciemment les cheveux des mannequins avec des produits très agressifs. Peu importe, d’autres filles seront recrutés pour le jour J !

Elle nous parle de l’obsession des kilos, de la voix terrible qui lui répète dans sa tête qu’elle est grosse dès qu’elle s’autorise un gramme de poulet. Elle décrit sa lente descente en enfer, son renoncement à la vie sociale, puisque manger au restaurant lui est désormais impossible…

Elle nous parle du froid qui l’accompagne partout, de l’impossibilité à se concentrer, de l’arrêt de ses règles, des lavements…

Le témoignage est très dur et donne envie de se révolter. On se demande comment tout cela peut encore avoir lieu en 2016 et pourquoi une loi ne protège toujours pas les mannequins… (oui oui il y a une loi fixant un IMC minimum en France, pour pouvoir défiler, mais quand on voit les images des fashion weeks à la télé, on peut se demander si les choses changent vraiment, non ?).

On comprend par contre l’engrenage dans lequel tombe les jeunes femmes, l’adrénaline et l’espoir qui font qu’elles ne peuvent pas en sortir d’un simple claquement de doigt.

J’ai été en colère contre les parents qui ne voyaient pas le danger que courait Victoire, et qui la poussaient à s’accrocher alors qu’elle voulait tout arrêter. J’ai surtout détesté les stylistes, les directeurs de castings, tous ceux qui mangeaient devant elle et la félicitaient d’être de plus en plus maigre… l’encourageant à se détruire toujours plus…

Ce livre est très vite lu, mais il marque. On passe deux heures, à en tourner les pages, mais il occupe les pensées encore longtemps après.

Je ne regrette pas de l’avoir lu, et vous recommande de le lire à votre tour si vous aimez les témoignages et histoires vraies,… Ou si vous envisagez une carrière de mannequin !

Why Can’t you just Eat?

Les troubles du comportements alimentaires désignent différentes maladies parmi lesquelles l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie, pour ne citer qu’elles.

Ils touchent essentiellement des femmes, le plus souvent jeunes, et peuvent entraîner  de graves séquelles, voire dans les cas extrêmes, le décès (20 % des cas selon l’auteur de ce livre, en incluant les suicides).

Dans son livre « Why can’t you just Eat », Shannon Lagasse partage son expérience, et nous raconte comment elle est tombée dans l’enfer des TCA (eating disorders en anglais).

***

51byzmdqbal

En partant de son propre vécu, et sans vouloir généraliser, elle décortique les mécanismes qu’elle a elle-même construit, la plupart du temps de façon inconsciente, et qui l’ont retenue prisonnière.

Elle explique comment elle a défini plus ou moins consciemment, des règles pour s’alimenter de façon extrêmement restrictive.

« There was not much in the lunch room that would constitute as healthy, and certainly nothing that fit the parameters I had set ut for myself around food. »

Il n’y avait rien dans la salle à manger, qui pouvait être sain, et certainement rien qui entrerait dans les paramètres que j’avais moi-même définis autour de la nourriture…

Shannon décrit puis analyse, et nous offre une vision très claire de ce que sont les TCA, et de ce que ressent la personne qui en est victime.

Shannon était un peu ronde, comme la plupart des femmes de sa famille. En commençant un régime d’elle-même, elle a peu à peu éliminé tous les aliments les plus caloriques, jusqu’à ne plus manger que des légumes et quelques fruits.

Parallèlement, elle s’est mise à pratiquer le sport à outrance, organisant sa vie autour de son activité physique.

Obsédée par l’idée de perdre toujours plus de poids, et encouragée par les compliments de son entourage, la jeune femme a basculé dans une spirale infernale.

I could only eat, I only deserved to eat, once I’d worn my body out through exercise.

Je ne pouvais manger, je ne méritais de manger, qu’une fois que j’avais usé mon corps par l’exercice.

Ce livre est relativement court (130 pages) et très facile d’accès. Il permet de comprendre comment naît le trouble alimentaire, comment il évolue, et pourquoi il est si compliqué d’en sortir. Il explique très clairement qu’il s’agit d’une maladie mentale, et pas d’une simple envie de ressembler à un mannequin taille 0 !

Shannon Lagasse s’en est sortie justement, et pose un regard fort intéressant sur son expérience, avec la volonté de comprendre, et d’expliquer, pour aider les personnes qui souffrent de TCA, et leur entourage.

Il s’agit réellement un témoignage à mettre entre toutes les mains, aussi bien celles des malades que de ceux qui souhaitent en savoir plus, et comprendre. Parce-que trop souvent, nous avons encore l’image de la personne anorexique qui choisit de ne manger que des pommes pour ressembler aux mannequins de la fashion week, alors que non, les TCA sont bien plus compliqués que cela.

Ce livre est en anglais, et à ma connaissance, n’a pas encore été traduit en français, mais je n’ai pas eu de difficultés à le lire, car il ne contient pas de termes particulièrement compliqués.

Pour aller plus loin, vous pouvez suivre l’auteur sur les réseaux sociaux, notamment sur TWITTER.

I was creating and feeding my own eating disorders with these thoughts.

Je créais et alimentais mes propres troubles du comportements alimentaires avec ces pensées.