« I am surprised myself at how hard I have found it to adjust to this new life. » I had thought that I would take it easily. »
J’ai lancé un challenge sur le site Livraddict, qui s’appelle Lire dans toutes les Langues. Le principe est simple : il s’agit de lire un maximum de livres en langues étrangères, d’ici septembre 2017 !
Après avoir lu Le Cercle Littéraire des Amateurs d’épluchures de Patates en VO, j’ai enchaîné sur la version numérique de The Last Runaway, de mon auteure favorite, Tracy Chevalier ! Sachez que ce livre existe aussi en français, sous le titre La Dernière Fugitive. (D’ailleurs je l’ai en français, et je n’exclus pas de le relire dans quelques années, car cela m’arrive parfois avec les livres de cette auteure).
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Nous sommes en 1850, et Honor Bright s’embarque avec sa sœur, Grace, pour l’Amérique. Là-bas, Grace doit épouser un anglais, qui a émigré. Mais la traversée de l’océan est éprouvante, et Grace tombe malade puis décède… Honor poursuit son voyage et s’installe comme prévu chez Adam, le futur époux de sa défunte sœur. Mais elle ne se sent pas à sa place dans l’étrange trio qu’ils forment avec Abigail, la sœur du frère décédé d’Adam…
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Une fois de plus, Tracy Chevalier nous fait changer d’époque, et nous propose de découvrir un joli portrait, d’une jeune femme attachante et en plein chamboulement. Honor change de pays, quitte sa famille, et va devoir se (re)construire dans une Amérique qui se trouve elle-même en pleine mutation.
En effet, l’Amérique est divisée sur la question de l’esclavage. La communauté de Quakers à laquelle appartient Honor est théoriquement contre l’esclavage. Mais cela ne veut pas dire qu’elle aide pour autant les esclaves à s’affranchir…
Au travers de ce roman, nous découvrons la nouvelle vie de Honor, son mariage avec un paysan de l’Ohio, son intégration en Amérique, sa rencontre avec des esclaves en fuite…
L’histoire nous est comptée par un narrateur extérieur. Elle est entrecoupée de lettres écrites par Honor à ses connaissances restées en Angleterre.
Certains passages sur l’esclavagisme, notamment quand Honor interroge son nouvel époux et lui demande s’ils peuvent aider les fugitifs m’ont particulièrement touchée. J’ai trouvé qu’ils étaient très actuels, en ce sens que le mari de Honor justifie en partie le recours à l’esclavage, en expliquant que sans cette pratique, ils ne pourraient pas avoir tout le coton nécessaire à leur vie actuelle. Cela pourrait se rapprocher de certains débats que nous avons maintenant, autour de l’écologie, et du recours à des mains d’oeuvre très peu payées à l’étranger…
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Lire ce livre en anglais m’a semblé assez simple, bien que nous ayons des tournures de phrase d’époque. L’emploi du vieux pronom « thee » à la place du « you » est un peu perturbant au départ, mais l’on s’y fait ! Au contraire, cela contribue à nous mettre tout de suite dans l’ambiance de l’époque.
Ce livre sera l’occasion de vous familiariser avec le lexique de la campagne : hay, straw, barn, to milk the cows, oat, …
Alors, tentés ? Peut-être avez-vous déjà lu ce roman, ou d’autres de Tracy Chevalier ?