Moi aussi j’adore les Plumes

J’ai profité du trajet Paris-Besançon sous la pluie, pour terminer ma première lecture de l’année, et préparer dans la foulée, la chronique que vous êtes en train de lire !

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Moi aussi j’adore les Plumes, est un témoignage d’une jeune femme sur son anorexie.

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C’est un livre qui mêle des extraits de journal intime et des réflexions rédigées par la suite.

Aurélie raconte comment elle a vécu des années durant avec un trouble du comportement alimentaire, et comment elle a réussi peu à peu, à remonter la pente.

Elle a eu un parcourt assez « classique » d’anorexique restrictive, qui comptait la moindre calorie, pour perdre toujours plus de poids, et a été hospitalisée à plusieurs reprises.

Aurélie ne s’est jamais fait vomir, ni n’a enchaîné les heures de sport. Mais elle a vécu des années en mangeant très très peu, et en étant en constant danger de mort à cause de son poids très faible. Elle détaille les années de souffrance dans son livre, qu’il s’agisse de celles pendant lesquelles elle a pesé une trentaine de kilos seulement, où des années qui ont suivi, où ayant retrouvé un poids « normal » elle continuait de voir sa vie saccagée par la maladie.

Elle se sentait bien mentalement en exerçant un contrôle très strict de son poids, et en privant son corps d’énergie.

Son témoignage montre une fois de plus, à quel point l’anorexie est une addiction, une obsession de tout contrôler, et non pas une volonté de ressembler aux mannequins des magazines. En cela, je l’ai trouvé réellement instructif.

Ce livre ne passionnera pas forcément tous les lecteurs, car il n’est pas formidablement écrit. Il y a d’autres ouvrages sur le sujet, qui se lisent plus comme des romans, et sont plus détaillés, plus « divertissants ».

Mais pour les malades et leur entourage, c’est une lecture utile et enrichissante, qui permet de comprendre au moins en partie, les mécanismes qui font naître et entretiennent l’anorexie.

L’auteure donne également des conseils pour aider une personne atteintes d’anorexie. Elle explique ce qui lui a fait du bien, et ce qui au contraire, l’a blessée. Les conseils m’ont parus pertinents.

J’ai lu ce livre en deux jours, car je me suis laissée prendre par l’histoire, et que je trouvais les réflexions de l’auteure intéressantes. C’est donc un livre que je recommande aux personnes que le thème ne laisse pas insensibles.

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Dans l’ombre d’Ana – Marjorie Motto

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Dans l’ombre d’Ana est un roman paru tout dernièrement aux éditions Rémanence. Il m’a attirée pour son titre, puisque celui-ci contient mon prénom. Mais en lisant le résumé, j’ai compris qu’en réalité, il s’agissait d’Ana, la personnification de l‘anorexie.

Et bien cela n’a fait que renforcer mon intérêt, car comme une femme sur dix, j’ai connu une période de troubles du comportements alimentaires. Je ne souhaite aucunement entrer dans les détails, mais il me semble important de le préciser, car cela a un impact sur la façon que j’ai eu d’appréhender cette lecture. Il est évident que je me suis montrée plus critique qu’une personne qui n’aurait pas connu les troubles du comportement alimentaires, dont l’anorexie mentale fait partie.

Ceci étant dit, je vous résume brièvement l’histoire !

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Elsa est une jeune femme de vingt-cinq ans, qui a tout pour être heureuse. Elle travaille dans une entreprise où l’ambiance semble plutôt plaisante, et voit régulièrement sa meilleure amie.

Elle vit seule dans un charmant petit appartement, et a pour projet d’acheter son propre bien d’ici quelques années. Elle s’entend bien avec sa mère, avec qui elle mange de temps en temps. La seule ombre au tableau, est l’absence de copain…

Quand Elsa rencontre Alexandre, son nouveau collègue qui devient bien vite son petit ami, tout devrait aller encore mieux… Sauf que voilà, la belle histoire va tourner court, et entraîner notre narratrice dans une spirale infernale.

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Le récit que nous livre Marjorie Motto est vraiment facile d’accès. Dès les toutes premières lignes, je me suis laissée happer par sa plume, vive et efficace ! On a l’impression d’être aux côtés d’Elsa, et de découvrir son quotidien en temps réel.

Le style est vraiment simple, mais pas bâclé pour autant. Disons que l’auteure ne s’embarrasse pas de longues tournures littéraires, et tant mieux car cela nuirait au côté réel du récit. On a vraiment l’impression de lire un journal intime, ou d’écouter une amie nous raconter ce qu’elle a vécu.

Au début du roman, Elsa est une jeune femme lambda, légèrement complexée par son surpoids. Mais c’est aussi la joie de vivre incarnée. Elle mène une existence paisible et plutôt épanouie, entre son travail pour une grande société, son petit appart, sa meilleure amie et sa Mère qu’elle voit régulièrement et avec qui elle entretient de bonnes relations.

Partager son quotidien au travers de ce livre est donc réellement plaisant.

Pendant les premiers chapitres, soit environ 1/4 du livre, tout est rose ou presque. Et puis, une fois qu’Alexandre entre dans la vie de notre héroïne, les ennuis apparaissent progressivement… Et là, j’ai trouvé que l’auteure avait été vraiment excellente, dans sa façon de faire basculer d’un coup d’un seul, tout l’environnement de son personnage.

Très rapidement, Elsa organise sa vie autour d’une seule obsession : la perte de poids. Elle se met à manger extrêmement peu et très (trop) sainement, s’abonne à une salle de sport, fuit les occasions de manger en société. En quelques semaines, elle change du tout au tout, et ne pense plus qu’aux calories.

Le récit de Marjorie Motto est réellement passionnant, car il décrit la façon dont Elsa bascule inconsciemment dans l’anorexie, de façon très vivante, très rythmée. On comprend sans aucune difficulté comment la maladie se fait une place dans le quotidien de l’héroïne.

En cela, ce roman m’a totalement plu, et je pense qu’il est à mettre entre toutes les mains, car il permet réellement de comprendre ce qu’est l’anorexie, et comment elle peut se développer de façon insidieuse et dévastatrice.

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J’ai trouvé particulièrement intéressant de rencontrer pour une fois, une héroïne adulte, alors que généralement les récits sur l’anorexie mettent en scène des adolescentes, ou en tout cas, des femmes qui ont vu leurs troubles se déclarer très très tôt. Ici Elsa a vingt-cinq ans, et est indépendante. Elle a son appart, et un travail stable.

Cela donne une autre vision de l’anorexie, et de la façon dont cette maladie peut toucher certaines personnes, sans que ni elles ni leur entourage ne puisse réagir à temps.

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Je recommande vivement la lecture de ce roman, qui se termine par une note d’espoir, et laisse (ouf) le sourire aux lèvres. Vraiment, si le thème vous attire, laissez-vous tenter et venez m’en donner des nouvelles !

 

 

 

To the Bone – Netflix

To the Bone est un film Netflix, que vous pourrez voir… en vous abonnant à Netflix, logique. C’est parce-que ce film nous tentait particulièrement, que nous avons commencé à envisager la possibilité de nous abonner à Netflix, alors que nous avions déjà une pile de DVD à regarder. Et comme vous pouvez le deviner, nous avons fini par craquer !

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Lily Collins (la fille de Phil Collins), incarne Ellen, une jeune femme de 20 ans qui souffre d’anorexie mentale depuis des années. Elle a déjà suivi diverses thérapies pour tenter de se libérer du mal qui la ronge, sans succès jusque là. 

Ellen rencontre le docteur Beckham, un Médecin spécialisé dans le traitement des troubles du comportement alimentaires, qui propose une thérapie originale. La jeune femme est séduite et décide de tenter le tout pour le tout…

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https://www.instagram.com/p/BZHvJwwlWXv/?tagged=tothebone

J’attendais beaucoup de ce film, et étais assez confiante car la bande-annonce semblait confirmer que ce sujet était habillement traité. En plus, l’actrice principale est une ex-anorexique, donc on pouvait supposer qu’elle apporterait une bonne dose de crédibilité.

Et en effet, le film tient la route. Plusieurs détails prouvent que le sujet n’est pas inconnu à la Réalisatrice, Marti Noxon. L’on voit notamment à plusieurs reprises, que les patients connaissent la teneur en calories des aliments, à la calorie près.

Ils sont obsédés par ces calories et par le fait de perdre du poids, au point de courir dès qu’ils le peuvent, de monter et descendre les escaliers au pas de course, de chercher toujours de nouvelles solutions pour se purger… (mais chose rare et appréciable, vous ne verrez aucune scène de vomissement dans ce film !)

Ce film sort du lot, car il ne met pas spécialement l’accent sur l’alimentation. Il s’intéresse avant tout au psychique. Par petites touches, nous découvrons les différents éléments qui ont fait que Lily a plongé peu à peu dans l’anorexie. Nous réalisons à quel point sa maladie impacte sa vie, mais aussi celle de ses proches.

Il n’y a pas une seule raisons qui a tout fait basculer, mais un ensemble de choses, qui mises bout à bout, ont fait déborder le vase.

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To the Bone n’a pas la prétention d’expliquer l’anorexie, ni de faire du spectaculaire. Il présente le cas bien spécifique d’Ellen, et la solution apportée à ce cas particulier ; une solution parmi tant d’autres.

Autour d’Ellen, les adolescents et jeunes adultes se retrouvent dans un centre qui a des allures de maison, où ils peuvent vivre entre eux, manger sans qu’on leur impose des aliments, ou des quantités.

C’est au contact les uns des autres, qu’ils parviennent à se soigner, en retrouvant le goût de vivre.

https://www.instagram.com/p/BZHkM3JlFL1/?tagged=tothebone

L’interprétation de Lily Collins est superbe. L’actrice ne surjoue pas. On ne nous impose aucune scène marquante inutile, juste pour faire du spectacle. On ne tombe jamais dans le voyeurisme, dans le sale.

J’aurais peut-être apprécié que le personnage de Lily soit moins lumineux. En effet, on voit parfois que Lily est épuisée, et il y a même une scène où elle tombe, victime de ses restrictions. Mais globalement, malgré sa maigreur, Lily reste jolie.

Je pense qu’il aurait été juste d’accentuer le côté laid de la maladie, de parler même par petites touches, des dangers auxquels les malades s’exposaient. Nous aurions pu voir Lily perdre ses cheveux par poignées, ou ressentir les palpitations de son cœur par exemple. Je pense que cela aurait renforcé le message.

En conclusion, To the Bone est un film fort et marquant, qui mérite vraiment d’être vu.

 

 

[Livre] 10 étapes pour surmonter les troubles alimentaires

Aujourd’hui je vous propose de vous présenter un livre un peu différent de ceux que j’ai l’habitude de chroniquer habituellement. Différent, car il ne s’agit pas d’un roman, mais plutôt d’un livre pratique. Son titre ne laisse aucun doute là-dessus :

10 étapes pour surmonter les troubles alimentaires

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Je suis tombée dessus par hasard chez Emmaüs et ne l’ai payé que quelques centimes. Vous pourrez à votre tour le trouver facilement sur des sites comme Amazon, pour environ 8 €.

Derrière un terme, parfois abrégé « TCA » on regroupe plusieurs problèmes, qui touchent une fonction vitale de l’individu : l’alimentation. Anorexie, boulimie, mais aussi hyperphagie, orthorexie, ces différents troubles touchent tous à quelque chose d’a priori instinctif, qui devrait être source de plaisir.

Quand tout se dérègle, que l’appétit n’est plus là, que se nourrir devient source de grande anxiété, que certains utilisent des laxatifs ou se font vomir, que d’autres passent leur temps à penser à ce qu’ils vont manger et à compter les calories, il devient essentiel de trouver une aide, et rapidement, car plus ces troubles s’installent dans la durée, et plus les espoirs de guérison s’amenuisent.

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Les auteurs, Kate Middleton (non ce n’est pas LA Kate Middleton) et Jane Smith, se proposent d’explorer la question des TCA, et d’apporter des pistes pour les surmonter, sans toutefois annoncer que leur livre suffira, et remplacera un véritable suivi médical et psychologique.

En 120 pages, elles expliquent que les TCA touchent environ 5 % de la population mondiale, essentiellement des femmes, mais aussi quelques hommes, notamment dans les milieux sportifs et artistiques. Elles s’adressent avant tout aux victimes des TCA, qui ont franchi une première étape, celle de se reconnaître malades et de vouloir s’en sortir. Mais elles n’oublient pas pour autant les proches, qui peuvent également souffrir de voir une personne chère touchée par les TCA, et vouloir apporter un soutien. Il y a tout un chapitre qui leur est consacré.

J’ai trouvé particulièrement intéressant le fait que les auteures analysent la cause des troubles du comportement alimentaire, et le chemin qui peut mener à l’anorexie, à la boulimie, et aux autres TCA. On peut constater qu’il y a souvent une base commune, qui est le manque de confiance en soi, et la volonté de vouloir contrôler, pour prouver que l’on peut être à la hauteur. Cela peut aider les personnes atteintes de TCA à comprendre comment elles ont pu en arriver là, pour mieux lutter contre le mal qui les ronge au quotidien.

Les personnes souffrants de TCA sont souvent des gens qui ont à cœur de bien faire, et pourraient être définies comme perfectionnistes.

Une fois les TCA et leurs causes analysés, les auteures abordent la question de la guérison, et donnent au lecteur des pistes pour s’interroger sur ses objectifs. Elles demandent notamment de dresser une liste entre les avantages et les inconvénients qu’apportent les TCA, et l’amènent à se demander s’il ne serait pas plus heureux sans TCA… Elles le font se questionner sur ce qui les motive à guérir, et ce qui pourrait éventuellement le retenir, l’empêcher d’avancer dans cette voie.

J’ai trouvé ce chapitre particulièrement utile, et je pense qu’il peut constituer un déclic pour certaines personnes atteintes de TCA. Bien-sûr, cela ne fera pas tout, et d’ailleurs, les auteures ne manquent jamais de rappeler que les rechutes sont normales et généralement nombreuses avec ces maladies, mais cela reste un bon début.

Elles suggèrent de chercher de l’aide, auprès du corps médical, mais aussi auprès de proches de confiance, et expliquent en quoi il est essentiel de trouver un appui parmi ses proches, pour ne pas rester seul face à la maladie.

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Les auteures

Kate Middleton est Psychologue.

Jane Smith est présidente de l’association Anorexia & Bulimia Care, et elle a également une expérience personnelle des TCA, puisqu’elle a accompagné sa propre fille dans la guérison des TCA.

On sent que toutes deux maîtrisent leur sujet. Cela rend le livre particulièrement intéressant, et très facile à lire. On peut sans problème le parcourir en une ou deux fois, et en ressortir avec une meilleure connaissance des TCA.

C’est parce-que ce livre est bien fait et qu’il permet une bonne compréhension des TCA, que je vous en parle, bien que cela ne soit pas une lecture 100 % plaisir. Mais rassurez-vous, cela restera une chronique exceptionnelle, et je reviendrai très vite vous parler de livres plus légers !

@bientôt !!